De "The Last of Us" à "B.R.I" en passant par "Polar Park", tour d’horizon des principales séries placées sous le signe du polar et du thriller sorties en 2023.

The Last or Us, de Neil Druckmann et Craig Mazin

Par sa virtuosité narrative envoûtante, ses personnages d’une furieuse authenticité et ses visions chaotiques troublantes, "The Last of Us" s’impose comme une série à suspense fondamentale. Au détour des pauses contemplatives et des sursauts fulgurants, le génie de Naughty Dog triomphe de nouveau, cette fois distillé par HBO.

Copenhagen Cowboy, de Nicolas Winding Refn

Au croisement du thriller néo-noir et du conte, la nouvelle série de Nicolas Winding Refn épate et éblouit. Le maniérisme du réalisateur n’a sans doute jamais été aussi fécond, dans "Copenhagen Cowboy", et on en redemande. Dommage qu’un tel OVNI Netflix, d’une originalité folle, n’apparaisse pas plus souvent sur la plateforme.

Polar Park, de Gérald Hustache-Mathieu

C’est précisément dans l’indétermination, en cultivant l’ambiguïté entre facétie et gravité, que s’épanouit "Polar Park". Comme chez Lynch - l’absolu et l’horreur larvée en moins -, réside toujours une volonté de cristalliser le doute entre le grotesque et le drame, peut-être aussi au fond à la manière du cinéma des frères Larrieu ("L’amour est un crime parfait", 2013).

Esterno Notte, de Marco Bellochio

Dans une ambiance suffocante digne d’un thriller, Bellocchio désosse et redéplie le trauma transalpin de la séquestration d’Aldo Moro. Jonglant avec les points de vue et les temporalités, le cinéaste signe avec "Esterno Notte" un authentique chef d’œuvre, minisérie d’orfèvre en six épisodes.

Le Consultant, de Tony BAsgallop

Satire féroce du monde du travail et conte d’épouvante, "Le Consultant" interroge la frénésie exsangue des managers, tout comme le mimétisme délétère qui en découle. Une comédie noire terrifiante et mystérieuse, portée par des acteurs ambigus sinon géniaux, de Christoph Waltz à Brittany O’Grady.

The Good Mothers, de Julian Jarrold et Elisa Amoruso

Sorte de huis-clos croisé, "The Good Mothers" sonde la solitude et l’enfermement des femmes soumises au machisme infernal de la ‘Ndrangheta, la mafia calabraise. Une peinture révulsante, parfois un brin redondante, mais surtout saisissante à la manière du cinéma de Rodrigo Sorogoyen.

B.R.I, de Jérémie Guez

Suspense, action, tension… B.R.I. manie en maestro les codes du polar. Mais son plus grand talent d’écriture, la série le déploie surtout dans l’admirable consistance de ses personnages. En découle une énergie folle et disons-le, assez irrésistible.

Tant qu’ils ne retrouvent pas le corps, de Pascale Robert-Diard et Rémi Lainé

Conscients que la vérité sur l’affaire Agnès Le Roux demeure insaisissable, Rémi Lainé et Pascale Robert-Diard choisissent de traquer la vérité humaine au gré d’un passionnant feuilleton judiciaire. Une mini-sériepalpitante et d’une rigueur métronomique.

Justified : City Primeval, de Dave Andron et Michael Dinner

Exit le Kentucky, Raylan Givens reprend du service dans le Michigan du côté de Detroit. Toujours aussi indolent et anachronique, le cowboy ressort son colt pour en découdre avec les pires malfaiteurs. Et de "Justified" à "Justified : City Primeval", la série continue d’éblouir.

La Diplomate, de Debora Cahn

Quelque part entre les séries "À la Maison-Blanche" et "House of Cards", "La Diplomate" rehausse son suspense et ses péripéties géopolitiques d’un humour mordant. En émane une série aussi pertinente que grotesquement angoissante.

Mais aussi…
Bodies, de Paul Tomalin
La chute de la maison Usher, de Mike Flanagan
Cœurs noirs, de Duong Dang-Thai et Corinne Garfin