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Trois bonnes raisons de (re)lire Albert Simonin

On le déplorait encore il y a peu mais l’erreur est en passe d’être réparée : les œuvres cultes d’un des plus grands auteurs français de polar, en partie indisponibles, vont bientôt être republiées. On parle bien sûr des trois romans qui constituent la « trilogie de Max le menteur », chef-d’œuvre d’Albert Simonin, bientôt réédité à La Manufacture des livres .

Ce triptyque est un indispensable de la culture polar française et on vous explique pourquoi.

1. Une trilogie qui a révolutionné le polar français.
Années 50. Alors que le hard boiled (schématiquement du roman noir mettant en scène des « gros durs ») américain commence tout juste à trouver sa place en librairie et dans le cœur des lecteur, le polar francophone est encore largement de facture classique, des résolutions d’énigmes « à la Agatha Christie », un type de polar très riche mais qui commence à s’essouffler, faute de se renouveler.
Survient alors, certes parmi d’autres, la figure d’Albert Simonin. Celui-ci va vite s’imposer comme la figure de proue d’une nouvelle voie empruntée par le polar, tracer le sillon du « roman noir français ».

Cette petite révolution passe notamment par un renversement de valeurs : si Simonin n’est pas le premier à s’intéresser aux truands plutôt qu’aux enquêteurs (pensez à un grand précurseur, Arsène Lupin, le « gentleman cambrioleur » de Maurice Leblanc, par exemple), il est certainement celui qui leur donnera le plus de profondeur, participant à ce mouvement de fascination pour le mal qui caractérise encore le goût actuel.

Simonin ne cherche pas à transformer en « héros » les malfrats, mais il nous les rend indéniablement sympathiques en nous plongeant dans leur quotidien, leur univers, leur langage, leur code. Il fait en quelque sorte sortir le polar français de la dichotomie bien/mal, qui permet une identification plus simple du lecteur mais qui ne rend qu’imparfaitement les frontières poreuses qui existent plus ou moins chez tous les individus. Simonin, c’est la nuance par le contrepoint, en quelque sorte.
Si le quotidien « anormal » et la violence des truands ne sont pas dissimulés, on découvre des personnalités « parallèles » mais néanmoins proches de nous, lecteurs, dans leurs aspirations. L’usage massif de l’humour, de métaphores et de l’argot du « Milieu » va avoir une influence décisive sur une partie importante de la création francophone dans les décennies qui suivirent.
Au-delà de cela, ces romans de la pègre française sont certainement l’une des plus belles réussites du (sous)-genre ; cette trilogie figure notamment dans notre top sur le crime organisé que l’on vous propose de (re)découvrir ici .

2. Une plongée dans un monde disparu, à la fois violent et fascinant.
Vous souhaitez vous replonger dans le Paris Populaire, celui des pauvres gens et des truands ? Alors cette trilogie est faite pour vous. A cette époque, les règles du « jeu » criminel ont déjà commencé à changer mais des quartiers comme Pigalle ou Notre-Dame-de-Lorette sont encore des lieux très populaires qui peuvent assez rapidement virer au coupe-gorge. L’argot parisien, la gouaille et l’accent des quartiers « des faubourgs », les difficultés d’un quotidien qu’on est bien en peine aujourd’hui d’imaginer y sont dépeints avec truculence. Une époque révolue dont ne subsistent presque aucune trace hormis dans quelques livres et films, un Paris disparu pendant longtemps hors du feu des projecteurs. Un monde qui a aussi ses versants sombres, fait de violence omniprésente, d’intolérance et de pauvreté crasse et insoluble…
Pour en savoir plus

3. Des ouvrages cultes passés à la postérité grâce à des adaptations devenues des classiques.
En très peu de mots, citons l’adaptation de Touchez pas au grisbi ! par Jacques Becker un an après sa parution (1953) où brillent Jean Gabin, Lino Ventura et Jeanne Moreau, mais surtout Le Cave se rebiffe (1961), réalisé par Gilles Grangier, et plus encore le mythique Les Tontons flingueurs de Georges Lautner (1963). A la gouaille de l’auteur s’ajoute à merveille le génie du dialogue et le sens comique d’un certain Michel Audiard. Des bons mots, des personnages charismatiques (Ventura, Bernard Blier, Francis Blanche, Claude Rich…) : une œuvre totale qui dépasse le cadre du livre pour devenir une référence pérenne de la culture commune.

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