- Auteur : Daphné Du Maurier
- Editeur : Le Livre de Poche
- Date de sortie : 7 octobre 2012
- ISBN : 2253006211
- EAN : 978-2253006213
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Résumé :
Philip, sans la connaître, déteste cette femme que son cousin Ambroise, avec lequel il a toujours vécu étroitement uni dans leur beau domaine de Cornouailles, a épousée soudainement pendant un séjour en Italie.
Quand Ambroise lui écrira qu’il soupçonne sa femme de vouloir l’empoisonner, Philip le croira d’emblée. Ambroise mort, il jure de le venger.
Sa cousine, cependant, n’a rien de la femme qu’imagine Philip. Il ne tarde pas à s’éprendre d’elle, à bâtir follement un plan d’avenir pour finir par buter sur une réalité de cauchemar.
Ce don du suspense psychologique, que le nombreux public de la célèbre romancière anglaise lui reconnaît dans chacune de ses oeuvres, est particulièrement présent dans Ma cousine Rachel.
Saveur Littéraire 4 juillet 2021
Ma cousine Rachel - Daphné Du Maurier
Une couverture élégante qui attire l’œil dans une boutique d’occasion, le souvenir récent d’une adaptation dont on aurait entendu vaguement le nom, et la promesse de découvrir une plume jusqu’alors inconnue, voici que Ma cousine Rachel, un roman psychologique de 1951 écrit par Daphné Du Maurier, atterrit entre mes mains.
Le ton ne manquera pas de dépayser certains lecteurs et ce dès les premiers chapitres ! En effet, le style est raffiné et particulièrement savoureux au niveau des phrases, des sons, un texte poétique qui prend certes son temps pour poser les choses tout en faisant dériver le lecteur entre ses lignes. Une écriture plaisante qui parvient à happer lorsqu’on découvre les premiers soupçons et le retour en arrière qui mène à ce premier chapitre intriguant. Loin de s’arrêter là, le style poursuit dans sa lancée avec une aura de mystère et un air de crime dans l’air, de quoi piquer l’intérêt après avoir bouleversé quelque peu le confort.
Mais voilà, une belle couverture raffinée et un style maîtrisé et agréable ne font pas tout ; ce roman psychologique où apparaît de temps en temps l’odeur du crime et de soupçons meurtriers a du mal à maintenir l’intérêt une fois qu’on s’approche de la moitié. Ce qui donnait envie de lire, à savoir la présentation des personnages et des enjeux, les mystères ici et là sur la mort quelque peu précipitée d’Ambroise et le jeu auquel semble se livrer cousine Rachel, finit par devenir lourd et lassant à mesure qu’on avance dans la vie mondaine de ces bourgeois anglais. Rien n’y fait, pas même la beauté de la plume et les quelques moments de réflexions provoquées par une phrase ou une autre, rien. Les scènes sont nécessaires, mais en même temps de plus en plus pesantes. De temps en temps, l’intrigue subit un rebond en laissant planer la culpabilité de Rachel, il suffit d’une petite phrase d’accroche, mais ça arrive si peu…
Arrive ce qui doit arriver dans ces cas-là, ceux où je sais que je perds mon temps à tenter de rentrer dans l’intrigue, ceux où je sais qu’il vaut mieux remettre la rencontre à plus tard quand je serais dans d’autres dispositions. Abandon momentané avec envie d’y revenir plus tard, Ma cousine Rachel s’arrête pour moi au chapitre XV pile, et je prends soin de laisser mon marque-page comme garde et témoin de mon passage, parce que quand même, avec une telle écriture et le potentiel qu’offre ce personnage aussi froid, mystérieux et ambigu que Rachel, je voudrais m’assurer que mon premier jugement était le bon, ou au contraire, avoir honte d’avoir abandonner un chef d’œuvre…
Une ambiance d’abord aux airs d’insouciance portée par Louise et Philip, la culpabilité qui plane devant Rachel et le mystère entier d’une mort trop rapide et sauvage pour être naturelle, cette tension qui aurait pu être et qui n’est pas, par manque de moments forts… tous ces éléments perdent leur intérêt à mesure que les pages défilent difficilement, à tel point qu’il vaut mieux pour moi déclarer forfait jusqu’à la prochaine fois ! Je compte regarder l’adaptation cinématographique de 2017, peut-être saura-t-elle rallumer la flamme des premiers chapitres ? Ce que j’en retiens jusqu’ici, c’est, mine de rien, des doutes ici et là qui s’installent et se distillent dans l’esprit, et des réflexions justes sur le regard des hommes envers les femmes, le respect des grands pour les plus petits… il y a tellement matière à s’enrichir que manquer ce rendez-vous serait dommage !
Je ne mets pas de note par respect pour le travail de l’auteure.
(https://saveurlitteraire.wordpress.com/2021/07/04/180-ma-cousine-rachel-daphne-du-maurier/)