- Auteur : Diego Agrimbau
- Dessinateur : Juan Manuel Tumburus
- Genre : Horreur, Fantastique
- Editeur : Dargaud
- Collection : Hors Collection
- Date de sortie : 26 mai 2022
- EAN : 9782205089769
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Résumé :
1916, quelque part sur le front de l’Est, entre Pologne et Russie, trois orphelins sont les seuls survivants dans un orphelinat.
Derrière le portail, tout n’est plus que dévastation, ruines et décomposition. Ils n’ont qu’un seul moyen de survie : attirer, tuer et manger les soldats blessés cherchant un endroit où s’abriter. Un des enfants ne peut plus supporter ce semblant de vie. Il découvre de nouveaux amis — les seuls ? — dans les magnifiques poupées victoriennes qui peuplent les étagères d’une des pièces vides de l’orphelinat. Les poupées acceptent de l’aider à une seule condition : qu’il leur donne des yeux pour remplir leurs orbites vides...
Saveur Littéraire 5 février 2023
Les yeux perdus - Diego Agrimbau
Un conte horrifique argentin prenant ses aises dans un orphelinat en ruines de la Première Guerre Mondiale, tu pensais bien que j’allais débarquer cœur gonflé ! Quand l’horreur graphique côtoie l’horreur plus subtile et dérangeante… Ça tombe bien puisque c’est l’objet de la bande dessinée Les yeux perdus, ou Empty eyes en anglais. Peu importe le titre, tu la sens bien l’ambiance morbide ! Inutile de te les jouer mystère plus longtemps, tu as devant toi mon premier coup de cœur 2023, pile pour accueillir le mois de février.
Ma chronique vidéo est courte, alors ici aussi je fais court. Un coup de cœur pour quelles raisons ? Vois-tu, c’est une bande dessinée somme toute assez simple dans sa construction : un orphelinat paumé au milieu d’une neige meurtrière pendant une Grande Guerre dans un pays de l’Est, la Pologne ou la Russie vraisemblablement. Trois orphelins encore vivants qui se cachent et tentent de survivre au froid et à la famine… ou à se survivre à eux-mêmes. Bigrement simple avec peu de personnages. À vrai dire, la petite fratrie d’Ofelia et Otto reste identifiable, autant que l’héritier des lieux, Maurice. Tous les autres ne font que passer au gré des mésaventures, et chacun garde une partie de ses mystères, y compris à la fin.
Coup de cœur pour l’histoire certes simple mais diablement efficace dans son rythme et dans sa narration. Pas d’ennui et une tension présente à chaque planche malgré les « quelques » 80 pages, soit une petite heure d’occupation à vérifier régulièrement que j’ai encore mes yeux bien en place dans leur orbite – pas de jeu de mot, s’il te plaît. – Un autre coup de cœur pour cette précision de pinceau qui te détaille chaque case avec le même trait habile. Rien n’est laissé au hasard, personnages comme décors. Des couleurs ternes qui te guident : tu sais où te situer, tu sais ce que pensent les orphelins avec les expressions faciales travaillées, tu sais que si tu restes une heure de plus dans ces décombres, tu signeras ta mort tranchante.
Enfin, et pas des moindres, mon cœur aura été conquis par cette fin glaçante, bien qu’inéluctable elle aussi, et logique. Une de ces fins à la Résine d’Ane Riel, qui te convainc que tu es bien dans un coup de cœur. Effectivement, Les yeux perdus n’est pas une bande dessinée à glisser entre toutes les mains, peut-être plus accessible à partir de 13 ans, voire 15 ans ? Si tu aimes les intrigues élaborées, le coup de cœur n’y sera peut-être pas non plus, ici ça aura été un sans faute et une heure délicieuse passée en excellente compagnie, et ça fait du bien ! Je regarde déjà les autres bandes dessinées de ce duo en or. Et toi, te laisseras-tu séduire par cette horreur qui berce chaque page ?
https://saveurlitteraire.wordpress.com/2023/02/05/183-les-yeux-perdus-diego-agrimbau/
https://www.youtube.com/watch?v=uq5Od2aeTQs