- Auteur : Benoît Séverac
- Genre : Polar, Policier
- Editeur : La manufacture de livres
- Date de sortie : 1er septembre 2022
- EAN : 9782358878852
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Résumé :
L’oncle et la tante de Stéphane vident leur appartement et lui propose de venir recupérer quelques souvenirs :
– Tu pourrais prendre le tableau du peintre juif.
– Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Quel peintre juif ?
– Celui que tes grands-parents ont caché dans leur grenier pendant la guerre.
C’est ainsi que Stéphane découvre un pan de l’histoire familiale complètement ignoré. Eli Trudel, célèbre peintre, aurait été hébergé pendant l’Occupation par ses grands-parents, le tableau est la preuve de sa reconnaissance et Stéphane en hérite aujourd’hui. La vente de cette oeuvre de maître pourrait être un nouveau départ pour son couple mais Stéphane n’a plus qu’une obsession : offrir à ses grands-parents la reconnaissance qu’ils méritent... Cependant quand le tableau est présenté aux experts à Jérusalem, Stéphane est placé en garde à vue, traité en criminel : l’oeuvre aurait été volée à son auteur. Quel secret recèle cette toile ? Que s’est-il vraiment passé dans les Cévennes, en hiver 1943, pendant la fuite éperdue d’Eli Trudel et de sa femme ?
Dans cette enquête croisée entre passé et présent, Benoît Séverac nous maintient en haleine et nous entraîne aux côtés de Stéphane sur les traces du peintre juif et de sombres secrets de l’Histoire.
dominolu 24 octobre 2023
Le tableau du peintre juif - Benoit Séverac
Benoît Séverac n’écrit pas que des romans pour les jeunes adultes mais également des romans policiers et des romans noirs. « Le tableau du peintre juif » est à la frontière des deux genres. S’il se lit comme une enquête policière et fait avant tout référence à une partie sombre de l’histoire. Une enquête croisée entre passé et présent à la recherche de la vérité sur la fuite vers l’Espagne en 1943 d’un couple, Eli Trudel et son épouse Jeanne. Eli est juif et peintre, ils ont été cachés pendant quelques jours dans le grenier des grands parents de Stéphane qui découvre cette histoire lorsqu’il reçoit en héritage une aquarelle du maitre Trudel.
L’auteur nous emmène en compagnie de Stéphane dans une quête de reconnaissance et une soif de vérité. De Jérusalem à Madrid, une seule question taraude Stéphane : Qu’est-il donc arrivé à ce couple pendant l’hiver 43/44 ?
Un roman haletant qui tient le lecteur en haleine dans ce chassé-croisé historique.
Cristina 11 octobre 2023
Le tableau du peintre juif - Benoit Séverac
💮💮💮 Avis lecture #111 💮💮💮 @lire_ma.passion
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Le tableau du peintre juif
Écrit par Benoît Séverac
🗼Aujourd’hui je tenais à partager avec vous une très belle découverte dans le cadre du prix polar plus roman historique des éditions 10-18.
🗼C’est une intrigue prenante, qui vous happe dès le début ! L’auteur a su capturer des nuances entre le côté historique de la deuxième guerre mondiale et le côté enquête et quête de vérité. J’ai adoré suivre les péripéties du protagoniste principal, j’ai vibré avec lui, été déçue comme lui, été énervée comme lui et finalement apaisée à la fin de ma lecture.
🗼L’écriture est fluide, les chapitres courts et entraînants, la structure et construction de l’histoire parfaite pour nous emmener dans tous ces rebondissements.
🗼Comme je l’ai déjà dit plusieurs fois, j’aime en particulier découvrir de nouveaux romans avec ce cadre historique de la deuxième guerre mondiale et ici je l’ai trouvé peu présent de manière pesante mais au contraire sous forme de contexte exploité de façon très différente et ça m’a emballée. On découvre des détails qui sont intéressants sur le côté archive qui m’a notamment intriguée.
🗼Je suis très heureuse d’avoir une si belle découverte pour le premier livre de la sélection. Si tous les autres sont aussi passionnants le choix va s’avérer extrêmement difficile !
🗼Connaissez-vous ce roman ? Avez-vous déjà lu l’auteur ? Dites-moi tout !
💥3 mots : HISTOIRE / TABLEAU /GUERRE.
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Kamiyu-chan 8 octobre 2023
Le tableau du peintre juif - Benoit Séverac
Après un prologue mystérieux et accrocheur, présentant Stéphane aux mains des autorités israéliennes, nous retournons aux sources des événements l’ayant conduit dans une prison en Israël. Stéphane, un homme de la cinquantaine perdu dans sa vie, reçoit de son oncle et sa tante un tableau peint par Eli Trudel, un peintre juif disparu pendant la Seconde Guerre mondiale. Avec ce tableau, il découvre un pan complétement ignoré de l’histoire de sa famille : ses grands-parents auraient hébergé le peintre et sa femme, et auraient également fait partie d’un réseau de Résistance. Pourtant, quand il fait expertiser le tableau à Jérusalem, il est placé en garde à vue et traité en criminel car l’œuvre aurait été volée à son auteur. Commence alors une enquête passionnante.
Une fois passée la présentation, un peu longue, des faits et des objectifs de Stéphane, le récit démarre réellement et bascule dans une enquête passionnante et bien rythmée qui nous fait voyager de Paris à Jérusalem, en passant par les Cévennes, l’Occitanie et l’Espagne. Le récit suit une double temporalité, avec, d’un côté Stéphane qui tente de faire reconnaître ses grands-parents comme Justes parmi les Nations, de percer le mystère du tableau d’Eli Trudel et de retracer le parcours du peintre et de sa femme en 1943, et, de l’autre, la fuite de ces deux derniers face à la violence de l’Occupation nazie.
J’ai adoré suivre l’enquête de Stéphane qui tente de reconstituer le puzzle du passé en interrogeant les rares témoins survivants, en écumant les archives du Musée de la Résistance et de la Déportation à Toulouse ou celle du Centro Sefarad à Madrid.
L’affaire historique est réellement captivante. L’auteur a fourni un beau travail de recherche et a parfaitement réussi à reconstituer l’ambiance pesante de l’Occupation, les difficultés des juifs et des réseaux de résistances, l’inquiétude face à des passeurs à qui l’on est obligé de confier sa vie sans savoir si l’on peut leur faire confiance, l’opportunisme des gens, l’ambiguïté du comportement des autorités espagnoles, entre collaboration et neutralité, ou encore le travail des archivistes, chercheurs et associations pour la Mémoire de la Shoah.
La quête de Stéphane, déçu par sa vie et son mariage, au chômage et sans réelle perspective d’avenir, prend presque des allures de quête initiatique, la recherche du passé se couplant à une recherche de lui-même et de l’homme qu’il voudrait être. En effet, il voit dans ce mystérieux tableau une occasion de rendre son grand-père fier de lui et de mieux le connaître. Le récit à la première personne donne un côté touchant et immersif à l’histoire.
J’ai dévoré ce roman en à peine trois jours. L’écriture de Benoît Séverac est fluide, visuelle et efficace. La précision des paysages parcourus m’ont presque donné l’impression de regarder la Sainte-Victoire, de me cacher dans les Cévennes, ou de marcher dans les pas de Stéphane, renforçant le côté immersif de cette lecture. La conclusion de l’enquête sur Eli Trudel ainsi que celle de la quête de Stéphane m’ont beaucoup émue. J’ai également été touchée par la note finale de l’auteur qui explique que le point de départ du roman est réel : son oncle et sa tante lui ont transmis un tableau du peintre juif Willy Eisenschitz. Le reste est de la fiction.
Marie Nel 13 septembre 2023
Marathon du polar 2023, équipe LABRIGADEDESCINQ
Le tableau du peintre juif - Benoit Séverac
Ce roman m’a tout de suite attirée lorsque je l’ai vu la première fois. Le titre d’abord, qui laisse présumer que l’on va être dans le monde de l’art, et le résumé qui confirme cette première intuition. Et la couverture est très jolie et mystérieuse. Je n’avais encore jamais lu de romans de Benoît Séverac, je connaissais de nom, à cause de son précédent roman, Tuer le fils, dont j’ai beaucoup entendu parlé en bien. Ce livre est dans ma wishlist, mais quand j’ai vu qu’il avait écrit un nouveau roman, j’ai trouvé là une belle opportunité de le découvrir.
Et je n’ai pas du tout été déçue. Ce roman va faire partie de mes coups de coeur de la rentrée littéraire. En tout cas, je ne vais pas l’oublier de sitôt. Je ne vais pas trop revenir sur l’histoire, je vais juste vous parler du début, ce serait dommage de vous gâcher le plaisir de la découverte.
J’ai fait la rencontre de Stéphane. Cinquantenaire, marié à Irène, sa vie bat un peu de l’aile après la fermeture de son entreprise. Il reçoit un appel de son oncle et tante qui vident leur maison et lui demandent de venir récupérer des souvenirs et notamment le tableau d’un peintre juif que son grand-père aurait caché lors de la seconde guerre mondiale, le peintre, Élie Trudel aurait remercié son grand-père en lui offrant un tableau. Stéphane ne connaissait pas ce fait, il est très étonné et se dépêche d’aller voir son oncle. La vente de ce tableau pourrait sauver la situation financière de Stéphane et d’Irène, celle-ci est d’ailleurs d’avis de le vendre pour les aider. Mais Stéphane n’est pas de cet avis. Il aimerait au contraire, grâce à ce tableau, honorer ses grands-parents pour leur courage et les faire reconnaître au statut de Justes pour la Nation. Même si son couple vole en éclats avec une telle décision, Stéphane part tout de même pour Israël avec le tableau. Seulement, tout ne va pas se passer comme prévu là-bas, puisque Stéphane est arrêté car le tableau a été en fait volé. Vous imaginez l’état dans lequel se retrouve Stéphane, loin de lui l’idée d’accuser son grand-père de voleur. Mais que s’est-il donc passé cet hiver là ? Stéphane n’est pas près face à tout ce qu’il va découvrir...
Ne vous inquiétez pas, je n’en ai pas trop révélé. Je n’en suis encore qu’au début. J’ai tout de suite été emportée par l’histoire, dès les premières lignes. Je me suis très vite attachée à Stéphane, et j’ai suivi ses aventures avec grand intérêt. Je dis aventures, car c’est ce qu’il va vraiment vivre. Et ce que j’ai aussi beaucoup apprécié, c’est que l’on suit également Élie Trudel et sa femme, lors de leur fuite vers l’Espagne, avec ses tableaux roulés. Il y a quelques chapitres qui les concernent, et ça a été très intéressant de suivre leur périple. Je cherchais des réponses à travers eux, qui pourraient répondre aux énigmes de Stéphane. Je ne dirai rien, mais lorsque tout s’est résolu, lorsque toutes les pièces du puzzle ont trouvé leur place, je suis tombée de haut, je crois que je n’en suis pas encore revenue. L’auteur a su me balader. Et j’ai adoré ça ! Ce n’est pas l’envie qui me manque de vous en dire plus, mais chut....
J’ai beaucoup aimé le style de Benoît Séverac. D’une très belle fluidité, très dense, très intense, il sait faire passer les émotions. Son écriture est dense, profonde. Comme ses personnages. Ils ont de la consistance, ils ont leurs défauts, leurs qualités, ils ressemblent à vous et moi. C’est d’ailleurs aussi pour ça que l’on s’attache à eux. Ils semblent tellement réels. L’attachement au personnage principal est renforcé pour moi par le choix narratif de l’auteur avec l’emploi de la première personne du singulier. Je me suis donc retrouvé dans la peau de Stéphane, dans sa tête, j’ai été au plus près de ses pensées et de ses émotions et je les ai ressenties comme si je les vivais. J’aime beaucoup cette narration qui me marque toujours un peu plus. Les descriptions sont aussi finement faites, n’apportant aucune lourdeur au texte.
Bien sûr, avec un tel sujet, vous vous doutez bien que l’auteur a fait passer de beaux messages et de belles valeurs sur la famille, la transmission, l’histoire de l’art surtout pendant la guerre, mais aussi sur la résistance, l’Holocauste, la guerre qui a fait tant de ravages. Ce n’est pas un énième roman sur la guerre, c’est surtout une belle histoire de famille, de reconnaissance. Car on aimerait que tout s’arrange pour Stéphane.
La lecture s’est fait aisément et je me suis régalée. Les pages se tournent vite tellement on a envie de savoir. Et j’ai d’ailleurs été prise entre cette envie d’aller plus vite pour savoir et celle de ralentir ma lecture pour rester un peu plus longtemps dans cet univers et avec les personnages. J’ai été triste de quitter tout ce petit monde, en en même temps je suis très contente de les avoir rencontrés.
Je suis en tout cas très contente d’avoir découvert Benoît Séverac. Je le note dans ma liste d’auteurs à suivre et j’ai déjà noté certains de ses précédents romans dans ma wishlist. Je suis très agréablement surprise et j’aimerais vraiment le lire à nouveau.
Je ne peux que vous conseiller vivement la lecture de ce roman ci. N’hésitez pas à partir à la rencontre de Stéphane et de sa famille, c’est captivant, plein de suspense. D’ailleurs, l’auteur a su très bien le mener tout le long. Lorsque j’ai su la finalité de l’histoire, je me suis amusée à relire certains passages, et en effet, il y a des indices, mais on ne les devine que si on sait... Benoît Séverac a vraiment très bien mené son histoire. À noter que le tableau du peintre juif existe vraiment, l’auteur a eu la bonne idée de le mettre à la fin du livre, seuls les évènements relatés sont fictifs...
Mousquetaire11 20 juillet 2023
Marathon du polar 2023, équipe LESEXPERTSDUPOLAR
Le tableau du peintre juif - Benoit Séverac
Il y a des ouvrages que l’on choisit pour leur auteur ou encore pour la maison d’édition qui les publie... et il y en a d’autres pour leur titre et pour leur couverture comme ce fut mon cas avec "le peintre juif".
Passionnée d’art, je n’ai eu d’autres obligations que d’aller en librairie me procurer cette œuvre que je suis très heureuse d’avoir pu lire. Et pour cause, nous nous retrouvons plongés dans une histoire à la double temporalité mêlant art, spoliation d’œuvre, acte de bravoure et résistance durant la Seconde Guerre mondiale et bien sûr le tout dans le sud de la France.
J’ai beaucoup apprécié l’intrigue de ce roman débouchant sur une enquête que Stéphane, notre personnage principal, était loin de s’imaginer après avoir récupéré une toile d’un célèbre peintre juif dans l’appartement familial de son oncle et de sa tante. J’ai aimé découvrir une histoire qui finalement nous offre un véritable voyage au travers les époques et les pays et qui prend racine dans le propre passé familial de Benoît Séverac.
Premier roman que je découvre de l’auteur, je n’ai pas vu les pages défiler. Je regrette cependant que l’histoire n’ait pas été plus longue car j’aurais voulu suivre plus longtemps le travail de recherche mené par Stéphane. Concernant l’intrigue, j’ai été très surprise par le dénouement auquel je ne m’attendais pas, et ce, pour mon plus grand plaisir.
Si vous vous intéressez aux thèmes évoqués, je vous conseille vivement cette lecture car le travail de recherche fait par Benoît Séverac et la fluidité de sa plume offre un roman très appréciable à découvrir.
jeanmid 4 janvier 2023
Le tableau du peintre juif - Benoit Séverac
Quel plaisir de retrouver la plume incisive mise au service de cette passionnante histoire qui nous transporte entre deux temporalités, le présent et à partir de l’année 1943 dans cette France sous occupation allemande.
Stéphane pensait avoir fait une affaire en découvrant cette toile d’un peintre juif inconnu de lui mais dont la valeur permettrait à son couple de rebondir. Un artiste, Eli Trudel, qui en remerciement d’avoir été hébergé pendant sa fuite vers l’Espagne avec sa femme par les grands parents de Stéphane leur a offert l’une de ses toiles. Stéphane, après maint atermoiements, souhaite faire reconnaître ses grands-parents en tant que Justes parmi les Nations, distinction et reconnaissance décernée par le mémorial Yad Vashem situé à Jérusalem en remerciement d’actes de bravoure commis par des personnes pendant la guerre pour sauver des juifs. Des démarches qui vont l’emmener avec sa toile en Israël. Mais tout ne va pas se passer comme prévu et il va se retrouver emprisonné dans les geôles du pays. L’incompréhension de cette situation laisse vite place à la nécessité de s’échapper et de prouver son bon droit en perçant la vérité qui se cache derrière cette toile comme de rendre justice à l’honneur de ses aïeuls.
L’auteur m’a littéralement scotché dès les premières pages avec cette enquête au long cours qui déterre les remugles du passé. Un passé pas toujours glorieux où l’appât du gain primait devant la solidarité et l’entraide envers ce peuple juif fuyant le risque de se retrouver expédié dans les camps de concentration ou de se prendre une balle expéditive avant d’y arriver. Benoît Séverac a également mené l’enquête de son côté , aidé par de précieux informateurs, qui lui ont permis de rendre plausible comme réaliste son histoire. Une histoire qui suit les traces de ses juifs fuyant vers l’Espagne avec la collaboration de différents groupes résistants et de leurs sympathisants ,risquant tous les dangers pour sauver d’une mort certaine ses milliers de gens. Il ne cache rien des intérêts financiers que cela représentait pour certains, souhaitant profiter de cette manne plutôt que de simplement aider sans arrière-pensée leurs compatriotes. Il ne cache pas non plus le rôle trouble de l’Espagne et du régime franquiste vis-à-vis de ces réfugiés.
Le scénario ne laisse aucun temps mort à Stéphane comme aux lecteurs qui suivent avec passion son périple plein de rebondissements comme ces patientes investigations en France et en Espagne. En parallèle, on suit le périple périlleux de ce couple juif en fuite et des différents groupes résistants utilisant tous les signaux de reconnaissance possible pour amener le couple à bon port, en tout cas jusqu’au bout de leurs missions.
L’auteur maintient ainsi un rythme soutenu jusqu’au terme du récit et avec lui la vérité sur cette toile, symbole fort qui rend grâce au soutien de quelques uns ou spoliation pure et simple. Un récit historique dont on comprendra plus tard qu’elle rejoint le vécu de la famille de l’auteur.
Kirzy 9 octobre 2022
Le tableau du peintre juif - Benoit Séverac
Dès les premières pages racontées avec une très vivante première personne, on apprend que le narrateur Stéphane est en galère à Jérusalem. Décidé à faire inscrire ses grands-parents comme Justes parmi les Nations, il s’y rendait pour présenter au centre Yad Vashem le tableau qu’un peintre juif aurait donné en remerciement à son grand-père résistant qui l’avait caché pendant la deuxième guerre mondiale. Mais voilà que le comité d’expert de Yad Vashem déclare que le tableau a été volé, qu’il s’agit d’une spoliation de bien juif, et que le peintre a été dénoncé puis déporté à Auschwitz où il a été assassiné. Une fois de retour en France, il décide de mener son enquête pour laver le déshonneur de sa famille. Mais comment débusquer la vérité plus de 70 ans après ? Les Israéliens se sont-ils trompés ?
Après un démarrage un peu laborieux dans sa présentation des faits, le récit bascule dans une enquête passionnante et rythmée de la région parisienne ( où vit sa tante qui lui a donné le tableau ) à Jérusalem, en passant par l’EHPAD d’Alès où séjourne le dernier résistant du réseau de son grand-père. Les derniers témoins étant rares, il va écumer les archives : celles du Musée de la Résistance et de la déportation à Toulouse ou encore celles du Centro Sefarad à Madrid.
A travers cette enquête et quelques chapitres judicieusement placés révélant la réalité des événements de 1943 – en l’occurrence le parcours du peintre juif et son épouse à partir des Cévennes - c’est tout un pan de l’Histoire qui est raconté : celui de la fuite des juifs en Espagne et des réseaux de passeurs via les Pyrénées. On découvre ainsi que malgré les diatribes antisémites de Franco, marquées par un antijudaïsme catholique, l’Espagne a servi de pivot pour des milliers de réfugiés juifs, notamment à partir de 1943 lorsque la victoire des Alliés semblant inéluctable, Franco a jugé préférable de se montrer souple sur sa politique de visas, n’empêchant pas l’arrestation de réfugiés illégaux, juifs ou pas, dans des camps de concentration comme celui de Miranda, avec un trafic d’oeuvres d’art très actif. Très habilement la vérité se révèle, bien différente de ce que pensaient au départ Stéphane ou les experts de Yad Vashem.
Pour finir de harponner le lecteur à suivre ces aventures rocambolesques, Benoît Séverac a choisi comme guide un personnage fort attachant de loser recouvrant sa dignité. Stéphane voit dans le tableau du peintre juif légué par son grand-père une occasion de réparer une incompréhension, lui qui a cherché en vain l’affection de ce papy dur et taiseux au point de ne jamais évoquer son rôle de résistant actif. Lui qui est au chômage sans réelle perspective de réinsertion veut transmettre à ses filles la fierté d’appartenir à une famille de Justes. Je regrette juste que l’auteur ait surchargé le récit avec les déboires conjugaux ( un peu vaudevillesques ) de Stéphane, cela alourdit le propos sans l’enrichir alors que le lecteur lui est avant tout captivé par la résolution de l’affaire historique, vraiment captivante.
Les notes et remerciements de l’auteur en fin d’ouvrage sont très touchants. Benoît Séverac y dit qu’il a imaginé son récit, totalement fictif, à partir de l’histoire du peintre autrichien juif Willy Eisenschitz qui a été hébergé dans la demeure cévenole de ses propres grands-parents. On comprend pourquoi la sincérité de l’auteur se distille aussi efficacement dans son roman, empreinte d’un vrai souci humaniste. Il est parvenu à digérer une grosse masse de documentation historique pour créer un roman très réussi accessible au plus grand nombre pour découvrir tout un pan de l’Histoire.
Chineuse Deculture 20 septembre 2022
Le tableau du peintre juif - Benoit Séverac
Un ravissement cette enquête trépidante menez tambours battants. Grâce au style fluide et pédagogue, le lecteur s’identifie aisément à ce héros cherchant une réhabilitation au cœur de sa famille, partie en quête d’une justice historique viscérale et intime.