- Auteur : François Médéline
- Editeur : La manufacture de livres
- Date de sortie : 1er octobre 2020
- EAN : 9782358876964
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Résumé :
A la nuit tombée, un radeau entre dans Lyon porté par les eaux noires de la Saône. Sur l’embarcation, des torches enflammées, une croix de bois, un corps mutilé, orné d’un délicat dessin d’orchidée. Le crucifié de la Saône, macabre et fantasmatique mise en scène, devient le défi du commandant Alain Dubak et de son équipe de la police criminelle. Six enquêteurs face à l’affaire la plus spectaculaire qu’ait connu la ville, soumis à l’excitation des médias, acculés par leur hiérarchie à trouver des réponses. Vite. S’engage alors une course contre la montre pour stopper un tueur qui les contraindra à aller à l’encontre de toutes les règles et de leurs convictions les plus profondes.
Porté par la plume brillante et explosive de François Médéline, L’ange rouge invite son lecteur à une plongée hallucinée parmi les ombres de la ville et les âmes blessées qui s’y débattent.
CamilleBook 18 juillet 2022
L’Ange rouge - François Médéline
Quatrième lecture dans le cadre du Prix du Meilleur Polar Points 2023 et première déception. C’est simple, je n’ai pas aimé.
Le roman n’est pourtant pas mauvais. L’intrigue est bien élaborée, le groupe de la brigade criminelle qui évolue autour du protagoniste, le commandant Dubak, enquêteur borderline, bourru, aux méthodes pas toujours réglementaires et enfermé dans ses obsessions et ses blessures du passé, forme une équipe plutôt sympathique qu’on se prend à apprécier et à aimer suivre. Le fait d’avoir situé l’action en 1998 apporte une touche appréciable et intéressante et pour l’intrigue et l’ambiance, c’est sombre, très sombre et souvent glauque dans les descriptions. Un cadavre crucifié, émasculé, dont le visage a été arraché. Une enquête qui mène le commandant Dubak dans les bas-fonds de Lyon où se côtoient la drogue, la prostitution et la corruption.
Malgré des points positifs que je reconnais, je n’ai pas adhéré. Ni vraiment à l’intrigue, ni au style. Une écriture nerveuse, lapidaire, que j’ai trouvée parfois chaotique voire brouillonne et qui, pour autant, ne donne pas suffisamment de rythme à l’ensemble. Je ne me suis pas non plus ennuyé mais j’ai lu sans plaisir, sans réel intérêt ni impatience à l’idée d’avoir le fin mot de l’histoire. Les derniers rebondissements m’ont presque laissé de marbre malgré un petit regain d’intérêt lorsque les choses s’accélèrent.
Étais-je dans un état d’esprit qui ne m’a pas permis d’apprécier ce thriller qui recueille pourtant de bons avis ? Peut-être. Ou peut-être que je n’ai juste pas aimé. C’est comme ça.
jml38 21 avril 2021
L’Ange rouge - François Médéline
1998, la France n’est pas encore championne du monde de foot. À Lyon, l’événement le plus marquant se passe lorsqu’un étrange équipage traverse la ville au fil de la Saône. Un corps martyrisé sur un radeau, dans une spectaculaire mise en scène christique. Les policiers, au vu des dessins que porte la victime, trouvent un nom pour désigner le responsable de cette horreur : « le tueur aux orchidées ».
Le style donne d’emblée une idée du rythme sur lequel va se dérouler la lecture. Ce sera speed, à l’image des sept officiers de la brigade criminelle du SRPJ en charge de l’enquête, et plus particulièrement du commandant Duback, ancien des stups accroc à la coke, et de son adjointe « Mamy », souvent alcoolisée depuis le décès de son mari.
Le souci des policiers n’est pas vraiment le respect des procédures, et leurs interventions sont souvent « borderline », avec l’objectif de trouver rapidement, quels que soient les moyens utilisés, le psychopathe qui menace de faire d’autres victimes. D’autant plus que le risque est grand de s’égarer sur de fausses pistes, l’intrigue surfant allègrement sur la vague ésotérique, tout en lorgnant du côté des milieux extrémistes et du monde de l’art, et que les supérieurs d’Alain Duback ne semblent pas très clairs dans l’histoire.
L’auteur, en nous proposant de grisantes balades en Xsara entre Saône et Rhône, la tournée des lieux de vie nocturne de la capitale des Gaules, et même une virée dans les catacombes se trouvant sous la colline de la Croix-Rousse, en rajoute un max au régime survitaminé du récit. Quelques passages particulièrement hallucinés permettent également de renforcer la difficulté à cerner la personnalité du commandant. Un peu d’humanité ressort tout de même en la personne de Véro, la numéro 3 et procédurière du groupe, et lors d’un final très poignant.
J’ai globalement pris plaisir à cette lecture, le dynamisme de l’écriture ne laissant pas indifférent. J’ajouterais cependant un petit bémol sur le style, saccadé et atypique au niveau de la construction des dialogues, qui m’a un peu fatigué à la longue, et ne contribue pas, à mon humble avis, à rendre moins confuse une histoire qui se distingue par sa complexité.
IsaVP 23 février 2021
L’Ange rouge - François Médéline
La ville de Lyon est à l’honneur dans ce bon polar et on découvre avec curiosité ses quartiers animés, ses ponts sur le Rhône et la Saône, ses petites ruelles et ses catacombes mystérieuses.
Si les Templiers ont peut-être caché leur trésor au XIV siècle dans les fameuses « arrêtes de poisson », en 1998 c’est à la recherche d’un tout autre secret que le groupe du commandant Dubak du SRPJ de Lyon descend dans ces lieux peuplés d’une faune disparate.
Car cette équipe de 7 policiers, aux caractères bien trempés et aux vies sacrifiées à leur job de flic, enquête sur un cadavre crucifié qui a descendu la Saône sur un radeau.
La piste du Tueur aux orchidées mène tout ce beau monde sous la ville, à la recherche de groupuscules d’extrême droite, d’activistes anarchistes et d’étudiants à l’Ecole des Beaux Arts.
Le commandant Dubak, personnage central de l’enquête, un homme sensuel, qui aime le rap et la cocaïne, sillonne la ville au volant de sa Xsara, se fiant à son instinct pour dénouer un écheveau de pistes trompeuses.
Le style de l’auteur est très particulier, avec des phrases qui se résument souvent à deux mots, dans un rythme saccadé et effréné et on peine parfois à suivre le fil de l’histoire tant les pensées fusent dans tous les sens.
François Médéline écrit comme on pense, enchainant les idées comme elles viennent et l’on pourrait se croire un film d’action si certaines scènes ne faisant pas tant froid dans le dos.
Un polar cinglant, aux personnages attachants, qui réjouira les amateurs de polars musclés, pour peu que l’on s’habitue à son rythme nerveux.
jeanmid 24 décembre 2020
L’Ange rouge - François Médéline
François Médeline a pris le parti de nous faire ( vibrer ) et vivre une enquête hors norme à travers les yeux et les actes du commandant Alain Dubak . Dubak n’est pas un policier ordinaire habitué aux méthodes relevant d’une orthodoxie exemplaire ni suivant stricto sensu le code de déontologie régissant théoriquement tous les actes d’un policier dans l’exercice de ses fonctions . Il est plutôt adepte de techniques plus extrêmes , un chouia musclé , quand il s’agit de faire “cracher le morceau” à un lascar récalcitrant . Mais a contrario il n’hésite pas à “mouiller le maillot” pour trouver un indice ou une piste , quitte à y laisser quelques plumes au passage .
Malgré son œil aveugle , Dubak est doté d’une gueule qui attire les filles ...et les emmerdes . Ancien des stups , il n’a pas vraiment lâché la dope et notamment la blanche qui lui permet de se maintenir éveillé pendant 72 heures .Maintenant chef de groupe de la Criminelle au SRPJ de Lyon , son équipe est constituée de six membres ,Mamy ( son adjointe adepte des bonbons gélatineux et acidulés ) , Véronique ( son amante occasionnelle ) , Joseph , Abdel , Thierry , Laurent et le chien Russel, la mascotte de la bande .
Le crime qui occupe tout leur esprit et leur temps est particulièrement horrible : un cadavre en position christique retrouvé sur un radeau flottant sur le Rhône.Chaque minute compte pour Dubak et ses coéquipiers : la pression de la hiérarchie qui cherche un coupable , celle des journalistes avides de chair fraîche mais surtout l’assassin qui semble suivre une quête irrésistible dans laquelle la raison a depuis bien longtemps laissé place à la folie pure comme les futures victimes s’en rendront vite compte .
L’univers de François Médeline c’est un style (répétitif , saccadé ) , un rythme ( intense) , une langue qu’il a mise à sa sauce ( j’ai appris de nouveaux mots comme “ déhotter” ou “ calibré” utilisés de manière boulimique par l’auteur ) et une grammaire particulière ( celle de la flicaille et de la rue ). .C’est chaotiquement brutal. C’est hallucinatoire tels les cauchemars de Dubak , complètement “stone” . L’auteur a l’art de transformer la lumière en noirceur dans ce polar de fin de siècle sous emprise . Lyon , sa banlieue , ses quartiers , ses boîtes de nuits glauques deviennent le théâtre des pires vicissitudes .Un anti guide du Routard , pour amateurs de sensations extrêmes Une atmosphère poisseuse et maudite qui déteint sur des personnages en rupture : barrés , borderline , paranoïaques ou pour certains bourrés d’obsessions , sexuelles ou gustatives . Une écriture écorchée vive , à la Dantec ( premiers romans ) ou comme certains Ellroy ( sans son égo surdimensionné ) . Un bouquin dont on aimerait bien sûr qu’il soit traduit sur la toile , sachant sans doute que l’énergie brute et la noirceur de certains personnages n’arriveraient que difficilement à passer le cap .
Une drogue littéraire à consommer sans modération .