- Auteur : Benjamin Myers
- Traducteur : Isabelle Maillet
- Genre : Polar
- Editeur : Le Seuil
- Date de sortie : 6 septembre 2018
- Plus d'informations : Présentation du livre par Le Seuil
- EAN : 9782021370621
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Résumé :
Au plus profond de l’hiver, dans la lande rugueuse et désolée du nord de l’Angleterre, une jeune fille disparaît. Deux hommes la recherchent : le détective James Brindle, solitaire, taciturne, obsessionnel, et Roddy Mace, ex-journaliste des tabloïds fuyant son passé de débauche à Londres. Ils ne tardent pas à dénicher le suspect idéal : Steven Rutter, terrifiant personnage, plus proche de la bête sauvage que de l’homme, qui vit retiré dans une ferme isolée et rumine de sombres secrets. Mais il n’est pas le seul, et ce qui s’annonçait comme un banal fait divers va bientôt basculer dans l’horreur, à mesure que Brindle et Mace plongent dans les coulisses insoupçonnées de la vie du hameau.
Voir en ligne : Présentation du livre par Le Seuil
Musemania 5 mai 2020
Dégradation - Benjamin Myers
Lecteurs sensibles ou non initiés, s’abstenir ! Ce thriller n’est pas à mettre en toutes les mains ! Certains passages sont très crus et pourtant décrits de façon très visuelle. Pour ma part, le fait d’avoir osé écrire de la sorte dans un thriller “normal” est un point positif. Je ne veux pas du gore et du sadique à toutes les pages mais nous ne vivons pas non plus dans un monde tout rose et malgré la violence de certaines scènes ou propos, nous ne devons pas nous voiler la face.
Une autre grande particularité dans la forme de ce livre est l’absence totale de virgule. Et oui, ce moyen de ponctuation semble inconnu de l’auteur. Pas une virgule dans les 406 pages de ce livre. Cela est assez déconcertant dans les premières pages mais on s’y fait quand même finalement.
Je continue sur ma lancée dans les originalités qualitatives : la formulation des dialogues. Ils sont intégrés dans la trame, sans distinction. Pas de guillemets, ni de tirets pour distinguer les conversations entre protagonistes. Tout comme pour l’abstraction de la virgule, cela devient une question d’habitude lors de l’enchaînement des pages.
Dès le début, nous y apprenons qui est le coupable. Mais ce qui est intéressant et tout le travail est l’accent mis sur la psychologie de celui-ci, son passé, les choses qui l’ont amené à devenir auteur de faits si horribles. On est ainsi loin de l’enquête policière conventionnelle.
Voilà donc déjà beaucoup de singularités pour ce thriller anglais de Benjamin Myers. Il n’a pas son pareil pour décrire cette lande du Yorkshire où la disparition d’une jeune fille à la veille de Noël va réveiller de sombres secrets partagés par cette petite communauté, loin de tout. Le détective Brindle est envoyé sur place en quête de la vérité, mais dans cet univers sauvage, il n’est peut-être pas bon de remuer le passé.
J’ai aimé ce personnage du détective Brindle, très loin des stéréotypes des policiers traditionnels, bien sous tout rapport. Monomaniaque et atypique, ses failles ne le rendent que plus intriguant.
La seconde enquête du détective Brindle est parue début de cette année (le 9 janvier pour être précise) et il me tarde de la découvrir afin de confirmer ou non pour moi le talent de cet auteur, qui sort indubitablement du lot des auteurs de polars et thrillers anglais.
Encore un tout grand merci aux Editions Points, dans le cadre du Prix du Meilleur Polar.
GoodBooksGoodFriends 15 novembre 2019
Dégradation - Benjamin Myers
Ce nouveau roman lu dans le cadre du jury du meilleur polar Points me faisait bien envie mais n’a pas provoqué chez moi l’enthousiasme attendu.
C’est un roman policier qui s’affranchit des codes. En effet, il n’y a pas d’enquête, le coupable est connu presque immédiatement. Le mobile paraît plus flou par contre.
Plutôt que l’enquête à proprement parler, nous allons plonger dans le passé du coupable, assister à sa transformation en assassin et découvrir qu’il n’est qu’un pion dans une partie d’échecs jouée par des plus puissants que lui.
D’autre part, un enquêteur prometteur est dépêché de Londres pour travailler sur ce dossier. Presque contre son gré, il va faire équipe avec un journaliste venu s’exiler dans le Yorkshire.
Le style de l’auteur est assez particulier, dans la message où il n’utilise quasiment pas de ponctuation. Cela ne m’a pas dérangée et ajoute un petit côté nerveux au texte. J’ai plus eu de mal avec les personnages, hormis celui du porcher mais j’y reviendrai. Ils ne sont pas assez exploités à mon goût. Brindle, le policier, présente des névroses intéressantes mais seulement évoquées comme pour colorer un peu le personnage. Sa relation avec Mace, le journaliste, aurait mérité d’être approfondie également.
Quant au porcher, une réussite de personnage ! Il est puant, repoussant, répugnant à souhait. Même son passé douloureux ne parvient pas à provoquer d’empathie.
Pour conclure, c’est un avis en demi-teinte, je ne pense pas que je lirais un autre roman de cet auteur.
Lisez.du.polar 13 octobre 2019
Dégradation - Benjamin Myers
⭐️ Chrønique ⭐️
Jamais polar n’aura aussi bien porté son titre !
Une histoire construite autour de deux parties.
La première "Hiver" met en place l’intrigue (vite élucidée : mais enfin pourquoi dévoiler aussi vite l’assassin ?), les personnages (très - trop ? - atypiques) et le décor : la lande glaciale et énigmatique des Yorkshire Dales (pour moi, le gros point fort du roman).
Et puis la seconde partie "Printemps" où tout se dégrade : l’enquête bouclée au rythme des révélations soudaines et impromptues des protagonistes, la relation entre Brindle et Mace qui tourne en rond, s’essouffle, s’étiole et n’aboutit à rien. Un épilogue sans saveur. Le processus de dégradation est arrivé au bout des 400 pages.
Que dire de la ponctuation ? ou plutôt son absence ? je me suis interrogée sur le travail de traduction (pour lequel j’ai un profond respect) mais dont la responsable était visiblement fâchée avec les virgules et les signes de dialogue. Et si au début je trouvais que ça donnait de la nervosité au texte, à la longue ça m’a rendu la lecture pénible.
Dégradation, découvert et lu dans le cadre du Prix du Meilleur Polar 2019 des Editions Points n’aura pas su obtenir mes faveurs.
Sylvie Belgrand 6 octobre 2019
Dégradation - Benjamin Myers
La quasi absence de ponctuation donne l’impression d’être en prise directe dans le cerveau de l’auteur, et de regarder défiler ses idées, ses pensées. Ça donne un rythme très particulier, qui peut déstabiliser, mais pour ma part, je m’y suis faite très vite. J’ai même trouvé ça original et intéressant.
D’autant que l’histoire est particulièrement glauque, et que les personnages, bons ou mauvais, ont tous quelque chose qui va de "légèrement barré " à "franchement flippant ".
À lire donc si vous avez envie de sortir des sentiers battus.
#Dégradation #BenjaminMyers #polar #thriller
Le quatrième de couverture :
Au plus profond de l’hiver, dans la lande rugueuse et désolée du nord de l’Angleterre, une jeune fille disparaît. Deux hommes la recherchent : le détective James Brindle, solitaire, taciturne, obsessionnel, et Roddy Mace, ex-journaliste des tabloïds fuyant son passé de débauche à Londres. Ils ne tardent pas à dénicher le suspect idéal : Steven Rutter, terrifiant personnage, plus proche de la bête sauvage que de l’homme, qui vit retiré dans une ferme isolée et rumine de sombres secrets. Mais il n’est pas le seul, et ce qui s’annonçait comme un banal fait divers va bientôt basculer dans l’horreur, à mesure que Brindle et Mace plongent dans les coulisses insoupçonnées de la vie du hameau.
Komboloi 21 septembre 2019
Dégradation - Benjamin Myers
Avec "Dégradation", Benjamin Myers nous livre un roman policier très correct.
Ce polar, assez classique dans sa construction, réussit néanmoins à installer une ambiance campagnarde glauque et prenante. L’auteur maîtrise son enquête de bout en bout. Maîtrise que l’on retrouve également dans le développement des protagonistes même si on retrouve des codes utilisés très (trop) fréquemment dans ce genre littéraire.
Pas une grande originalité, pas de grande nouveauté mais c’est correctement écrit et très efficace, il faut le reconnaître. Ce livre n’est bien sur pas exempt de défauts, quelques longueurs à signaler qui viennent apporter de réelles ruptures dans le récit avec des changements de rythme un peu étrange, un style d’écriture particulier sans virgules qui finalement n’apporte pas grand chose...Bref, pas parfait en résumé.
Il n’en reste pas moins que l’ambiance est là, que j’ai pris du plaisir à découvrir cet inspecteur à la mentalité particulière et que j’ai trouvé l’écriture agréable à lire et très fluide.
Si je devais résumer tout ça, je dirai que ce n’est pas un polar incontournable mais qu’il reste très efficace et assez prenant. A voir, si les romans qui vont suivre vont gagner en maturité car ça pourrait devenir très intéressant.
LeCarnetdeJessica 21 septembre 2019
Dégradation - Benjamin Myers
En ouvrant ce roman, préparez-vous à prendre un uppercut en pleine poire. Je m’attendais à une petite enquête pépère dans la campagne anglaise, mais j’étais complètement à côté de la plaque. À des kilomètres en fait. Pourtant, je croyais être une lectrice avisée niveau violences, meurtres, tortures, etc., mais Benjamin Myers m’a vite, très vite, détrompée.
Dégradation, c’est l’histoire d’un village tranquille au cœur de la campagne des Dales. Tranquille jusqu’à la disparition de la fille d’un propriétaire terrien de la lande. Une ado qui venait passer Noël avec papa et maman, mais qui ne rentrera jamais de sa petite balade à travers champs. Oui, la nature est majestueuse et impitoyable.
Ce livre est un mélange d’enquête, de souvenirs destructeurs et de secrets inavouables. C’est le genre de thriller qui met en lumière la noirceur la plus extrême de l’être humain. Parce qu’on peut bien essayer de se rassurer en se disant qu’il ne s’agit que d’une fiction, il y a tout de même un fond de vérité. Une vérité glaçante : l’exclusion sociale bousille.
Profanation, désespoir et dépravation, c’est une lecture éprouvante, dérangeante.
Ce malaise ne m’empêche pas de reconnaître l’immense talent de Benjamin Myers. J’avais le cœur au bord des lèvres et la tête remplie d’images abominables, pourtant j’ai continué à lire. J’avais envie de le foutre à la poubelle et de regarder un épisode des bisounours, mais l’attraction du sordide était trop forte. Alors j’ai continué à suivre ce rythme étouffant et effréné.
Inconfortable, oppressant et qui glace le sang, Dégradation m’a complètement prise au dépourvu. L’écriture déstabilisante et incisive m’a captivée, le fond m’a terrifiée et la fin, volontairement ouverte, m’a achevée. Je ne sais pas si c’est un coup de cœur ou si l’auteur deviendra ma bête noire littéraire. Ma seule certitude : Dégradation est un diamant brut du roman noir.