Avril 1624, Christabel Doncaster tient une boutique des plus originales, à Paris. On y vend une plante qui se prépare comme une tisane mais se consomme pour le plaisir, importée de lointains pays, et qu’on appelle du thé. Mais Christabel Doncaster a aussi un autre visage, une autre identité, une autre activité : elle mène des investigations sous le nom de Milady de Winter (oui, la Milady créée par Alexandre Dumas). Lorsque Aude de Mantégnac vient la consulter à propos de phénomènes inquiétants qui se produisent dans le château familial, dans le Béarn, elle n’hésite pas longtemps avant de se décider à traverser la France. Mais une fois les deux jeunes femmes arrivées, rien ne se passe comme prévu. Ce qui s’annonçait une enquête facile s’avère en réalité une plongée dans des secrets de famille mâtinés de malédiction.

« Tout à son succès, elle ne se doutait pas que le lendemain, l’un des riches convives ne se réveillerait pas. »

Très vite, les différents membres de la famille s’opposent à l’enquête de Milady, ce qui bien entendu ne fait que la pousser à continuer. Après moult péripéties que je me garderai bien de dévoiler, elle découvrira la solution au mystère, bien loin de ce à quoi elle s’attendait.

« Les cheveux rejetés en arrière, les lèvres cernées de noir, il gisait sur son lit, inerte, entouré de plusieurs dizaines de tulipes couleur charbon. »

Si certains passages – les plus nombreux, heureusement – sont agréables à lire, d’autres sont bâclés ou mal racontés, un peu comme si la mayonnaise entre les deux co-auteurs du roman n’avait pas bien pris. Il est toutefois amusant de repérer les clins d’œil à l’œuvre de Dumas, même si la marchande-de-thé-enquêtrice semble à mille lieues de la Milady des Trois Mousquetaires (à vrai dire, elle rappelle plutôt Angélique, la Marquise des anges d’Anne Golon, sans doute à cause de la boutique de chocolat de cette dernière), et l’intrigue est intéressante et vaut vraiment le coup, ce qui est tout de même ce qu’on demande avant tout à un polar ! Une suite est prévue – du moins, on le suppose, puisque Le Baiser de la tulipe noire est le tome 1 des Enquêtes de Milady – qu’on lira peut-être sans passion, mais avec un plaisir certain.

Lucie Chenu

Le Baiser de la tulipe noire
(Les Enquêtes de Milady T1)
Maxime Fontaine et Bertrand Puard
Fleuve éditions, 304 pages