Bravo Virtuose de Levon Minasian

Comédie, polar, drame parodique et musical : le mélange des genres de Bravo Virtuose invoque les frères Coen, ou du moins leur version soviétique. Ambitieux et prometteur, le premier long-métrage de Levon Minasian réussit son pari : montrer une Arménie différente, terre d’humour et de jeunes talents. De situations abracadabrantesques en parenthèses oniriques, le film semble se laisser porter par l’univers de son héros - comme son spectateur, que la bande originale, déjà, entraînait vers d’autres sphères. Le conte burlesque se parsème de fulgurances stylistiques... à découvrir.

Synopsis : Par un concours de circonstances, Alik, se retrouve en possession du téléphone d’un tueur à gage nommé “Virtuose”. Il saisit cette opportunité, endosse l’identité du tueur, le temps de sauver l’orchestre dont il est membre de la faillite.

L’Apparition de Xavier Giannoli

L’intensité d’un drame, l’investigation d’un mystère, la quête initiatique d’un journaliste : L’Apparition emprunte clairement aux codes du polar pour parler de son sujet délicat, celui de la foi. C’est d’ailleurs en ce sens que le film de Xavier Giannoli s’avère des plus intéressants, au delà de ses quelques longueurs. Si personne ne doutait que Vincent Lindon incarnerait avec brio un enquêteur sceptique, il fallait du flair pour savoir que d’un pareil traitement cinématographique de la religion, tendu et rigoureux, émanerait tant de puissance narrative. Une claque mystique.

Synopsis : Jacques, grand reporter pour un quotidien français reçoit un jour un mystérieux coup de téléphone du Vatican. Dans une petite ville du sud-est de la France une jeune fille de 18 ans a affirmé avoir eu une apparition de la Vierge Marie.

Phantom Thread de Paul Thomas Anderson

Thriller, pas thriller ? Au moment de notre sélection de la semaine, la question se pose toujours. Avec Phantom Thread, Paul Thomas Anderson livre une fois de plus un film bouleversant. Un huitième long-métrage où l’Amour suffit à instaurer une atmosphère à couteaux tirés, toxique, fascinante. Dans ce Londres des années 50, Daniel Day-Lewis évolue avec un naturel déstabilisant, comme s’il était enfin chez lui dans la peau de ce personnage maniaque, que le cinéaste n’a de cesse de magnifier par sa mise en scène parfaitement maîtrisée. Thriller, pas thriller ? Une relation amoureuse ne se traduit-elle pas immanquablement par son suspense et ses tensions ? A vous de décider.

Synopsis : Dans le Londres glamour des années 50, le célèbre couturier Reynolds Woodcock et sa sœur Cyril sont au cœur de la mode britannique, habillant la famille royale, les stars de cinéma, les héritières, les mondains et les dames dans le style reconnaissable de la Maison Woodcock.

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