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Aimer et laisser mourir - Jacques-Olivier Bosco

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Résumé :

On dit d’Amanda qu’elle est la femme de tous les hommes. On dit du Maudit qu’il a dormi dans le lit du diable. Entre eux deux, et face à la violence du monde qui les entoure, ça sera à la vie, à la mort... Partis délivrer la sœur d’Amanda séquestrée par un réseau de proxénètes de l’Est, ils vont s’unir, s’aimer et affronter le mal incarné, celui que tous surnomment Le Boucher.
Des cartels de Bogotá aux sinistres fermes des environs de Zagreb, des palaces de la Côte aux clubs VIP des beaux quartiers parisiens, l’amour sera passionnel, l’épopée sanglante, les corps cabossés et les âmes meurtries.

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  • universpolars 24 août 2024
    Aimer et laisser mourir - Jacques-Olivier Bosco

    Quel plaisir de retrouver le style Bosco, une plume crachant des valeurs qui lui semblent toujours aussi importantes et fondamentales, telles que l’honneur, la parole ou le respect. Si vous avez lu ma chronique sur son 2ème ouvrage, "Le Cramé", ou lu le livre, vous vous souviendrez alors de cet homme, "Le Cramé", qui m’avait profondément marqué par sa complexité, sa puissance de caractère et son aura qui a immanquablement laissé des traces derrière lui - pas que des traces d’ailleurs...

    Ici, une écriture nerveuse et agitée qui nous propulse dans la violence sans aucune protection possible. Une intrigue complexe sans temps morts aux nombreuses ramifications et rebondissements. Un voyage aux quatre coins du monde, mais pas forcément le beau monde... Jacques-Olivier Bosco utilise dans ce roman des sujets pas très ragoûtants, mais des sujets au combien réels et concrets, bien malheureusement.

    L’intégrité des femmes est franchement mise à mal dans ce récit, vous comprendrez pourquoi. L’auteur place une bonne partie de son intrigue dans ce contexte et j’approuve ; en parler c’est déjà, à mon sens, produire un certain respect. Connaissant Jacques-Olivier Bosco, je pense qu’il me donnerait certainement raison ; mais je dois avouer qu’il ne va pas de main morte pour décrire ces situations macabres ! Lire Bosco ce n’est pas tourner autour du pot, c’est aller droit au but et sans filet.

    Tourner les pages de ce nouveau roman "Aimer et laisser mourir", c’est côtoyer un autre personnage fort et charismatique, Lucas, dit "Le Maudit", un être tout aussi complexe et intriguant. D’ailleurs, si vous avez lu le premier roman de Bosco, "Et la mort se lèvera", vous devez certainement déjà le connaître...

    Alors que "Le Cramé" était spécialisé dans les braquages de haut vol, "Le Maudit", quant à lui, est un exécuteur ; il tue sur commande, sur contrat. Des barons de la drogue, des notables ou des flics pourris et corrompus, mais jamais de femmes, c’est un principe. Oui car Lucas à des principes autant que "Le Cramé" avait des codes et des règles de vie. Deux hommes qui se ressemblent assez finalement ; des justiciers.

    Pourquoi "Le Maudit" ? Cet homme se serait fait un nom durant les années passées en Colombie, allant des AUC (paramilitaires), travaillant pour les américains qui l’avaient initié à la guérilla, aux maniements des armes, jusqu’à devenir sniper, tireur d’élite. Une rumeur provenant de la jungle prétend que "Le Maudit" se serait fait torturer par les siens, puis se serait vengé contre ses compagnons d’armes, jusqu’au dernier, jusqu’à leur chef brûlé vif. Une nuit durant laquelle il aurait sauvé femmes et enfants, une nuit suite à laquelle il était revenu changé - plus le même homme - une nuit suite à laquelle on l’appelle désormais "Le Maudit".

    Jacques-Olivier Bosco a de nouveau réussi à donner au personnage principal un cadre complet et précis - une âme - ce qui implique que le lecteur se sent très proche ; j’irais même jusqu’à dire qu’une sorte d’intimité se crée petit à petit entre le lecteur et cet homme au regard pourtant froid comme l’acier. Un personnage qui court contre la montre, ou plutôt contre la mort, afin de ne pas se faire rattraper et prendre dans la gueule ce qu’il a déjà récolté. Un gars qui avance avec détermination et sans peur, mais qui traîne également quelques tourments, des déchirements qui pourraient casser un être.

    Entre les inquiétantes fermes près de Zagreb, où des femmes séquestrées sont dressées comme des chiennes par des proxénètes sans pitié et sans âme afin de les placer dans leur circuits de prostitution, ou encore parmi les puissants cartels intouchables de Bogota, Jacques-Olivier Bosco nous arrache de notre confortable divan pour nous placer au front, devant cette misère, cette merde qui ne manquera pas de nous percuter. C’est franchement cru, Bosco lâche son encre sans tenter une seule seconde de préserver le lecteur. Son écriture est simple, sans fioriture, mais c’est une affaire qui fonctionne !

    Comme l’auteur semble aimer les bonnes choses, nous avons l’occasion dans ce roman de rencontrer de belles femmes - que dis-je, de superbes et pulpeuses bimbos ! - qui vous feront certainement tourner la tête dans tous les sens du terme. Des femmes classes et aguicheuses dans l’atmosphère clinquant et luxueux des palaces de Cannes, mais aussi des femmes un peu moins classes - voir pas du tout - mais toujours aussi aguicheuses dans la chaleur des quartiers pauvres de Bogota, en Colombie.

    "Elle puait le sexe à fleur de peau. Cela provenait, sans doute, de son côté populace et sale. Ses cheveux étaient teints en blond à l’eau oxygénée et son maquillage bon marché s’étalait grossièrement sous ses yeux qu’elle avait grands et marron, semblables à ces personnages de mangas japonais. Mais plus que tout, sa poitrine obnubilait le regard. On avait envie de se saisir d’un de ses seins comme d’un levier de vitesse. Le levier de vitesse d’une Ferrari."

    A présent que je vous ai placé le cadre, décrit l’ambiance, je vous laisserai le soin de découvrir l’intrigue. Mais je peux tout de même vous dévoiler que "Le Maudit" va accepter, un peu sous la contrainte il faut le dire, un contrat s’élevant à plusieurs millions de dollars, un contrat qui traîne un peu car personne n’en veut... Trop délicat, une saloperie de coupe-gorge. De fil en aiguille, il va profondément se mettre dans le pétrin, pour ne pas dire dans la merde, et tomber dans un piège, une belle embuscade très bien organisée. "Le Maudit" va aussi être contraint d’exécuter une sale besogne, un travail totalement contraire à ses principes. Gros dilemme...

    Aussi, une femme va être témoin d’une scène qu’elle n’aurait jamais dû voir ; le début de l’enfer pour cette plantureuse nana qui prétend être la femme de tous les hommes. "Le Maudit" va croiser son chemin, se retourner, l’accompagner et l’aider. L’aimer ? Sans doute... Pour ses deux derniers contrats, l’amour va prendre une proportion inattendue et "Le Maudit" va devoir prendre des décisions que lui même aura du mal à accepter.

    Cet homme va trouver quelques alliances pour s’en sortir, avec les Corses, pour ne citer qu’un exemple ; une relation forte au niveau humain, où tous les codes d’honneur ressortent et prennent tous leur sens. Beaucoup de clichés c’est vrai, mais c’est franchement du bonheur de suivre ces dialogues francs et "brut de coffrage" entre puissants truands qui cherchent des solutions (pas très catholiques) et là, sincèrement, Bosco sait s’y prendre pour nous le transmettre. Les corses... à nouveau, l’auteur semble bien les connaître.

    Un dénouement percutant, captivant mais aussi bouleversant. Une issue vers laquelle on s’approche à 200 km/h, avec une pression qui reste constante, à la limite de nous faire sauter la soupape. Une conclusion qu’on ne voudrait peut-être pas atteindre, faire un arrêt sur image et essayer de faire changer le cours des choses. Jacques-Olivier Bosco va-t-il le faire pour nous ?

    En parlant d’image, encore une fois, j’estime que ce roman est très visuel et une adaptation cinématographique serait franchement intéressante... (Déjà rien que pour voir évoluer les bimbos de Bosco ;-) ). Voilà, beaucoup de louanges pour ses oeuvres, c’est vrai, mais lorsque je trouve un style, j’adhère jusqu’au bout. Et oui, j’ai également mes codes et mes principes...

    Bonne lecture.

  • Les Lectures de Maud 27 mars 2021
    Aimer et laisser mourir - Jacques-Olivier Bosco

    Quelle claque ce livre !! Ça tabasse, ça défouraille et ça se bastonne ! Oui tout cela mais pas que…

    Une sacrée rencontre avec Lucas, tueur connu sous le pseudonyme « Le Maudit », exilé en Colombie. Un personnage attachant, mine de rien car même s’il est spécialiste dans l’élimination il a des principes « moraux », et des contrats qu’il choisit de ne pas honorer.

    Mais là, il a besoin d’argent alors il va se retrouver au centre d’un sacré mélo qui va le contraindre de remettre les pieds en Europe et en France, au risque de se faire rattraper par son passé.

    Amanda, escorte de Luxe, va avoir les yeux qui vont se trouver là où il ne fallait pas, un acte qui va à jamais bouleverser sa vie. Elle va se retrouver poursuivit par une horde de croates à ses trousses, la fine de la crème spécialisée dans le dressage et le commerce de filles. Ils vont s’en prendre à sa sœur, elle va tout mettre en œuvre pour la retrouver !!! Déplacer des montagnes, jouer de son corps et se rendre en Colombie…

    Tout va basculer dès leur rencontre, le Maudit et Amanda vont se retrouver au milieu d’un traquenard international. Plus rien ne pourra redevenir comme avant, aucun retour en arrière n’est possible. Une fois la machine lancée, impossible de l’arrêtée.

    L’auteur nous embarque avec un rythme très soutenu, passant d’un pays à l’autre, d’une situation à la suivante, sans jamais perdre le lecteur. J’ai apprécié beaucoup de chose dans ce livre, tout d’abord la mise en avant de certains faits réels le commerce de filles de manière très violente, et la drogue en Colombie ; le tout est très bien étoffé et rythmé. Mais l’auteur va au-delà, dans toutes les situations exposées, l’humain est au premier plan, la misère, le clan, les passes, les fêtes. Sur fond de noirceur et de violence, on ressent que derrière toutes ces facettes, il y un homme ou une femme, avec ses forces et ses failles.

    Je n’ai rien vu venir, une fin qui m’a estomaquée et bluffée. J’ai été très émue, malgré le rôle de Lucas, il a suscité chez moi beaucoup d’empathie. Un tueur au sang-froid, mais pas que.

    Le rôle des sentiments, de la famille, du clan, du respect ne sont pas laissés de côté, bien au contraire, de nombreuses situations sont le fait du respect d’un de ces principes. A chaque tribu, ses propres codes.

    J’ai voyagé, eu des hauts de cœur puis tremblé pour certains personnages. Les émotions ne sont pas en reste lors de cette lecture. La manipulation, la vengeance, la famille du clan et le respect de certaines règles font que ce monde est monde. Chapeau à l’auteur !!!

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