- Auteur : Adlène Meddi
- Editeur : Rivages noir
- Date de sortie : 5 septembre 2018
- EAN : 978-2743644758
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Résumé :
1994 : c’est l’année où tout bascule pour quatre jeunes lycéens algérois d’El-Harrach. Le pays est à feu et à sang lorsque ces adolescents décident de former, avec leurs propres moyens, un groupe clandestin de lutte antiterroriste. Dans ce roman dense et puissant, à travers des personnages aussi emblématiques que complexes, Adlène Meddi raconte les guerres qui ont marqué le pays et qui imprègnent encore si intensément le présent des Algériens.
unplatdelivres 4 août 2020
1994 - Adlène Meddi
Je découvre adlene meddi et franchement sa plume m’émerveille. Ses chapitres sont bien éttaufés avec de belles métaphores sans digressions. L’écriture est belle, émouvante.
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Le thème choisi "terrorisme et décennie noire" m’a replongé en enfance et adolescence...une voiture piégée devant mon école primaire, on a dû nous isoler puis nous évacuer à la hâte... les bombes qui explosaient en capitale et les prières faîtes pour qu’aucun des nôtres n’en soit victime..... ces photos de têtes décapitées et égorgées de jeunes filles qui avaient mon âge sur les differents journaux.... bon dieu tant d’épreuves qui ont anéanti ce pays.
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Ce récit glaçant et fort m’a beaucoup ému. Le choix des personnages est d’une intelligence !!! Le fait d’avoir fait croiser plusieurs générations : celles des parents ayant vécu la guerre de libération et celles des jeunes ayant souffert de la décennie noire et entre les deux un pan de l’histoire qui a fait naître cette vague de fanatisme et de tuerie en Algérie. Cette periode intermediaire qui a été bien décrite par Henri Girard dans son livre "Le voyage du mauvais larron" :( je ne saurais dire ce qui me dégoute le plus, d’une armée coloniale ou de ceux qui, l’ayant jetée à la mer, se hâtent demain d’assujettir leur propre peuple aux plus glaciales et révérentielles pitreries.).
Serial Lecteur Nyctalope 26 février 2019
1994 - Adlène Meddi
🦊 Une plongée au cœur de l’Algérie à travers l’histoire de quatre lycéens où l’année 1994 a fait basculer leurs vies. La guerre entre l’armée et les terroristes fait rage où assassinats et tortures sont légion. Les évènements d’Algérie ont évidemment leur place dans ce livre où l’émotion est à son paroxysme•••
🦊 Une fois de plus à l’instar de Yasmina Khadra ou de Jamel Daoud c’est merveilleusement bien écrit. Chaque pied-noir se remémore les instants passés en Algérie, au firmament d’une symbiose entre religions où il faisait bon vivre. Qu’il s’agisse de nos grands-parents qui furent nostalgiques de cette période, nos parents le sont de la même façon jusqu’aux bombardements•••
🦊 On ressent toutes ces émotions grâce à Adlène Meddi lors de cette aventure poignante et tragique de ces quatre jeunes. Si l’histoire commence dans un cimetière où Amin jeune officier enterre son père le général Zoubir, il va tirer sur un inconnu sans raison. Des retours temporels qui sont véritablement bien placés et tendus, une atmosphère sensible aux scènes qui s’enchainent•••
🦊 Une violence qui s’installe aux époques différentes entre la générations des fils en 1994 et celles des pères en 1962, cette superposition est admirablement bien tenue. Tout le monde est pourchassé par les fantômes vivants ou non du passé entre assassins et assassinés, le bourbier algérien dans toute son essence•••
🦊 Extrait : « Le silence s’emmurait entre ces façades jaunes comme par pudeur devant la vague de sang qui jaillirait bientôt, juste là. »•••
🦊 Éditions Rivages noir, 332 pages, septembre 2018•••
Lau Lo 20 septembre 2018
1994 - Adlène Meddi
1994… Qui s’en souvient ? Qui s’en soucie ? Adlène Meddi nous entraîne en Algérie pour nous parler de son pays et des algériens.
Il nous raconte une tranche d’histoire de son pays au travers de quatre jeunes : Amin, Sidali, Farouk et Newfel.
1994 a changé toute leurs vies.
Dans un texte construit comme une pyramide, l’auteur nous parle tout d’abord d’un passé proche 2004. Amin est en Algérie et assiste aux obsèques de son père, ancien militaire très redouté Zoubir Sellami. Sidali est depuis dix ans en cavale en France mais décide de revenir en Algérie pour revoir son ami Amin et le sortir de l’asile psychiatrique où il est détenu.
Ensuite nous remontons le temps en 1994. Les quatre copains sont lycéens. La guerre interne en Algérie bat son plein entre armée et « terroristes ». Alger est à feu et à sang, y règnent assassinats, tortures et arrestations arbitraires. Ces quatre gamins vont devoir entrer dans ce conflit dont ils ont hérité.
Pour comprendre cet héritage, l’auteur nous emmène en 1962. On est à la fin de la guerre d’Algérie qui oppose les français aux algériens. Zoubir, le père d’Amin, est alors un jeune soldat de l’Armée algérienne. Farès, le père de Sidali, se bat à ses côtés. De l’histoire de ces deux hommes va découler l’avenir de leurs fils.
Dans ce texte on ressent énormément d’émotion, de rage aussi, de la part de l’auteur.
Au-delà d’un texte magnifiquement écrit, tous ces sentiments nous atteignent d’une manière rare en littérature. On ressent l’amour de l’auteur pour son pays et pour ses habitants, pour ces lieux, ces ruelles, cette Méditerranée. Mais on ne peut éluder la tristesse, les regrets, la colère qui en ressort.
L’histoire de ces quatre jeunes est poignante, tragique. Elle est servie par une plume sublime. Alors bien sûr c’est politiquement orienté, ça tente d’expliquer et de trouver des justifications mais il faut toujours avoir conscience que la vérité n’est pas forcément que d’un seul côté, qu’il faut comprendre avant de juger. Je garderai une tendresse particulière pour ce roman qui m’a beaucoup touchée et que je vous recommande sans l’ombre d’une hésitation.
Chronique complète sur Evadez-Moi