Il y a dans The Other Side, le premier long métrage de Tord Danielsson et Oskar Mellander, présenté au Festival de Gérardmer 2021, toute la grammaire du film d’horreur, comme si l’on avait affaire à un bon devoir de deux élèves appliqués.
Cette œuvre cinématographique privilégie le cadre de la maison hantée, dont elle ne fait rien d’autre qu’un environnement lugubre où des événements de plus en plus étranges se déroulent, dans une véritable orthodoxie du genre. Des travellings s’attardent minutieusement pour étirer un suspens hitchcockien, des plongées saisissent la verticalité d’un mouvement ascensionnel jusqu’à un grenier forcément inquiétant. Mais c’est dans un sous-sol que le dénouement aura lieu, qu’on ne dévoilera pas...

Bien souvent, on pense à Shining et pas seulement parce que Lucas, le petit garçon, a l’air d’entrer en contact avec le surnaturel en soliloquant de manière répétée. L’exploration d’un lieu qui semble à lui seul un personnage, la présence d’un ballon étrange, soudainement apparu dans le champ comme pour attirer le jeune protagoniste, les références explicites aux contes (le terrier, la marâtre maltraitante), s’inscrivent dans une tradition de l’épouvante filmée.

On peut prendre du plaisir à repérer ces clins d’œil disséminés, mais cette réception au deuxième degré endommage la joie d’être effrayé. Restent quelques séquences de pure angoisse et les éléments d’un puzzle reliés à un drame personnel. L’argument n’est pas original, mais au moins le film nous y conduit sans abuser des jump scares, outre qu’il aborde sans lourdeur certaines problématiques familiales de nos sociétés contemporaines.