- Auteurs : John Clanchy, Mark Henshaw
- Traducteur : Brice Matthieussent
- Genre : Polar
- Editeur : Folio
- Date de sortie : 0000
- Sortie poche : 22 novembre 2007
- ISBN : 2070306631
- EAN : 9782070306633
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Résumé :
Le lieutenant Glass est incontestablement marqué, épris de justice, capable de passer en un instant du comportement le plus intraitable à une nonchalance proche du défaitisme. Un homme complexe, bardé de diplômes qui, quoique simple flic, bénéficie de la part de sa hiérarchie, étrangement prudente, d’une sorte de paix royale difficile à comprendre. Si son « taux de nettoyage » parle de lui-même, sa vie reste une énigme. Une série de meurtres visant des récidivistes dangereux, des violeurs et autres tueurs d’enfants tout juste libérés après des peines dérisoires entraîne le lieutenant sur la piste d’un « régulateur » : un tueur anonyme, méthodique et froid, qui semble rendre une justice que les hommes n’appliquent plus. Un juge est abattu. La loi du talion se déchaîne. Œil pour œil, dent pour dent… Glass comprend. Son passé l’y oblige mais son éthique le réprouve. Il est flic. La loi condamne et protège normalement des monstres. Il ne peut fermer les yeux…
Mark Henshaw et John Clanchy sont australiens. Si Dieu dort est le premier volet des enquêtes du lieutenant Solomon Glass, un personnage hors des normes, d’une puissance rare.
Source : Editions Folio
universpolars 6 septembre 2024
Si dieu dort - Mark Henshaw / John Clanchy
Ce récit des auteurs australiens Henshaw - Clanchy traite d’un sujet qui me passionne vraiment. Il s’agit de la justice, rien que ça. Ce thème est très intéressant car il est pour ainsi dire sans limite.
C’est quoi la justice ? C’est laquelle qui est vraiment « juste » ? Et juste par rapport à quoi, au fait ? Il faudrait donc se contenter de la justice des hommes, de la société ? Qui peut se permette de dire ce qui est juste ou non ? Bien ou mal ? Ne parlons même pas de la justice divine, pas vraiment mon truc.
Abattre un tueur d’enfants, c’est bien ? Tuer un violeur, c’est juste ? Ne pas admettre un jugement et « corriger » cette « erreur », c’est correct ? Est-ce une sorte de vengeance ? Et oui, toutes ces questions, vous allez certainement vous les poser en lisant ce bouquin.
Trois personnages, principalement, vont se démarquer dans cette histoire ; une procureure, un flic de terrain et le père d’une victime. Elle, acharnée, organisée, brillante. Le flic, coriace, obstiné, dégouté. Le père de la victime, anéanti, assoiffé de vengeance.
Ce récit étoffé, dont le style dégage une force saisissante, est carrément jubilatoire. Il concrétise quelques fantasmes que nous pourrions avoir - c’est mon cas - à ce qui a trait à la vengeance. C’est très bien amené, avec une vision suivant une structure « tridimensionnelle ».
Les auteurs mettent vraiment bien en place cette trame qui nous amène à nous poser moult questions sur le système judiciaire et son efficacité. En fait, ils ne font que traduire une triste réalité.
J’ai adoré les dialogues, surtout entre le flic et son collègue un peu perché. Perché, mais efficace. Cela m’a fait penser aux interactions que vous pouvez suivre dans les polars de l’auteur sicilien Andrea Camilleri, ou encore dans ceux de Fred Vargas. C’est franchement haut en couleur et ça envoie !
Concernant ce flic juif, Solomon Glass, je pense que je vais m’en souvenir encore longtemps. Cette complexité et cette aura qui se dégagent de sa personne sont assez impressionnantes. D’ailleurs, je vais enchaîner avec un autre bouquin de ces auteurs, « L’ombre de la chute », mettant également en scène ce flic aussi perspicace qu’ingérable.
La vengeance, toute une histoire. Et pas si simple ..