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Le Mars Club - Rachel Kushner

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Résumé :

Romy Hall, 29 ans, vient d’être transférée à la prison pour femmes de Stanville, en Californie. Cette ancienne stripteaseuse doit y purger deux peines consécutives de réclusion à perpétuité, plus six ans, pour avoir tué l’homme qui la harcelait. Dans son malheur, elle se raccroche à une certitude : son fils de 7 ans, Jackson, est en sécurité avec sa mère. Jusqu’au jour où l’administration pénitentiaire lui remet un courrier qui fait tout basculer.
Oscillant entre le quotidien de ces détenues, redoutables et attachantes, et la jeunesse de Romy dans le San Francisco de années 1980, Le Mars Club dresse le portrait féroce d’une société en marge de l’Amérique contemporaine.

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Vos #AvisPolar

  • Cigale17 25 septembre 2019
    Le Mars Club - Rachel Kushner

    La construction narrative du troisième roman de Rachel Kushner, Le Mars Club, n’apparaît pas comme complexe de prime abord. Et pourtant ! La narratrice qui prendra la parole le plus souvent, à la première personne, pour raconter sa tragique histoire s’appelle Romy Leslie Hall : la détenue W314159. Une autre détenue, Fernandez, interviendra elle aussi à la première personne, mais une seule fois (II, chapitre 13) pendant que Romy est soignée à l’hôpital, puis à l’infirmerie de la prison. Un troisième narrateur s’exprime à la première personne ; il est facile à repérer puisque la police de caractères change dans les cinq chapitres de son journal présentés ici : Ted Kaczynski, mieux connu sous le surnom d’Unabomber, militant écologiste devenu terroriste en raison de son opposition à tout progrès technique. Enfin, un narrateur à la troisième personne intervient dans tous les autres chapitres. De plus, le lecteur est fréquemment pris à parti : « Je vous raconte, c’est tout », prévient Romy. Elle rappelle aussi que le lecteur n’est pas dénué de pouvoir ; il peut parfois être sommé de donner son avis ou de réfléchir sur un point précis : « Peut-être déciderez-vous de lier mon sort au soir où j’ai trouvé Kurt Kennedy en train de m’attendre, mais pour moi […] ». Rachel Kushner nous entraîne ainsi dans ces méandres narratifs sans que nous en soyons conscients, ou plutôt, sans que ces subtilités n’entravent notre compréhension du texte. Le roman adopte les cinq parties de la tragédie, dans cinq « actes » très inégaux en taille.

    Tous les personnages, sauf Kaczynski, racontent des anecdotes sur leur passé à la fois pour expliquer leur présent et pour oublier leur condition de détenus ou leurs déconvenues dans le cas de Gordon. Ils les livrent généralement par étapes, stimulant ainsi l’intérêt du lecteur pour ce qui va suivre, peut-être bien plus loin. Le monde dans lequel ce roman nous entraîne est à mille lieues de l’Amérique fantasmée par beaucoup d’Européens. Romy Hall exerce la profession de strip-teaseuse dans une boîte assez minable, Le Mars Club, fréquentée par des hommes qui viennent chercher là un exutoire à leur misère sexuelle. Parmi eux, Kurt Kennedy que Romy surnomme le Pervers et qui va la harceler, la traquer. On sait très tôt que la jeune femme ne sortira pas de prison ; Kushner révèle l’absurdité de sa peine : à vingt-neuf ans, elle est condamnée à deux perpétuités consécutives, plus six ans… D’autres personnages féminins gravitent autour de Romy, à la fois repoussants et attachants. Toutes ces femmes ont connu la misère, la drogue, le manque d’amour, les abus de toutes sortes, les avocats commis d’office incompétents, etc. Elles cohabitent dans des conditions difficiles : la proximité, une nourriture médiocre, la drogue, des surveillants qui profitent de la situation et une hiérarchie précise entre elles, dangereuse à transgresser. Certaines détenues ont le droit de travailler (c’est un privilège) pour un salaire de misère, et là encore, Rachel Kushner met le doigt sur l’absurdité de la situation : les détenues fabriquent des meubles et des portes pour les tribunaux !

    Romy nous parle de ses aventures amoureuses, des employés masculins et des clients du Mars Club, des dealers, des relations perdues de vue, des mauvaises rencontres, de son enfance… Une nuit où elle traîne sans argent dans San Francisco, elle demande de l’aide à un homme qu’elle juge « respectable » : un peu âgé, une belle voiture, « l’air d’un père de famille » qui lui propose de monter dans sa chambre pour lui prêter de l’argent : « Vous n’y seriez pas allé. Je le comprends. Vous ne seriez pas monté dans cette chambre. Vous n’auriez pas erré seul dans les rues, à minuit, à onze ans. Vous auriez été en sécurité, au sec, dans votre lit. Chez vous […] Tout aurait été différent pour vous. Mais si vous aviez été à ma place, vous auriez fait comme moi. Optimiste, stupide, vous seriez monté chercher l’argent du taxi. »

    Les personnages masculins que le narrateur à la troisième personne nous permet de suivre ne s’en sortent pas beaucoup mieux que les femmes. On a l’impression que ceux qui ne sont pas encore en prison iront un jour où l’autre. Deux d’entre eux jouent un rôle important dans cette histoire : Doc, un flic ripoux qui n’hésite pas à faire justice lui-même, envers lequel on ressent une certaine empathie jusqu’à ce qu’il avoue l’inacceptable, puis dont on partage de nouveau la souffrance ; Gordon Hauser semble d’emblée un personnage positif, généreux, attentif aux autres. Plus instruit que la moyenne des gens issus du même milieu, il subit malgré tout le déterminisme social qui l’empêche d’acquérir une vraie confiance en lui. Il enseigne dans un foyer, puis dans la prison pour femmes. Il s’investit, mais ses peurs le rattrapent.

    J’ai beaucoup aimé ce roman âpre qui, à cause du lieu où il se déroule et des thèmes qu’il aborde, fait penser à la série Orange Is The New Black. Les personnages réagissent de manière parfois difficile à comprendre, mais leurs motivations s’éclairent au fil de la lecture. On réalise que le système de valeurs généralement prôné n’a cours ni dans la prison ni dans la rue, et qu’une autre morale s’applique. Kushner présente ici une féroce critique de l’Amérique de Bush, une réflexion qui permet de s’interroger sur les responsables d’un tel état de fait. Ce qui est sûr, c’est qu’il est quasi impossible de se sortir de ces situations : « Quand vous étiez originaires [de ces quartiers …], vous aviez de grandes chances d’avoir été formé […] à être fier, à être dur. Vous aviez peut-être des tas de frères et sœurs à surveiller et vous ne connaissiez sans doute presque personne qui avait fini le lycée ou qui avait un travail stable. Des membres de votre famille étaient en prison, des pans entiers de votre communauté l’étaient, et ça faisait partie de votre vie d’atterrir en taule, un jour. Bref, vous étiez baisé dès la naissance. »

    Un motif d’espoir dans cet univers tragique : l’amour inconditionnel de Romy pour Jackson, son jeune fils, mais…

  • valmyvoyou lit 2 février 2019
    Le Mars Club - Rachel Kushner

    Romy Hall a été condamnée à deux peines à perpétuité, plus six ans, après un simulacre de procès. En effet, elle n’a pas été entendue et elle n’a pas pu expliquer les circonstances qui l’ont conduite à tuer un homme. Strip-teaseuse dans un club, elle était harcelée par un client. Elle a un enfant de sept ans, qui est confié à la mère de Romy, jusqu’au jour où...

    Romy raconte la vie dans la prison, avec les règlements parfois absurdes, les surveillants qui profitent de leur pouvoir et les codes entre prisonniers. Elle relate aussi sa vie avant le meurtre. Depuis son enfance, sans entourage protecteur et aimant, livrée à elle-même. Son récit permet de comprendre la suite inéluctable qui l’a menée à son incarcération.

    De nombreux personnages gravitent autour de Romy. Pour certains, leur passé est livré et pour d’autres, nous n’avons que des indications.

    Le récit montre que quel que soit le crime commis par des meurtrières, la majorité reste des mères. Ce qui est le plus difficile à vivre, c’est non seulement la séparation, mais aussi l’avenir de leur enfant. Qui va prendre soin de lui ?

    Comment continuer à vivre lorsque l’on sait qu’on ne sortira jamais de prison ? A quoi se rattacher ?

    J’avais très envie de lire Le Mars Club et je remercie les Éditions Stock et Netgalley de me l’avoir permis. C’était un livre qui avait tout pour me plaire. Cependant, cela a été une lecture en demi-teinte pour moi. J’ai alterné des phases pendant lesquelles je dévorais ce roman, le texte m’emportait et je voulais en savoir plus, et des phases pendant lesquelles la lecture était laborieuse, le récit ne me convainquait pas. Ce qui me surprend, c’est que cela ne correspondait pas à un thème, ou un personnage, ni même à une période en particulier. Un sujet me passionnait à certains moments et m’ennuyait à d’autres.

    Conclusion

    Le Mars Club est addictif, mais ma lecture a été gâchée par certains passages. Ce roman révèle beaucoup sur la vie en prison, aux Etats-Unis et sur le San-Francisco, dans les années 80. Ce livre est très documenté et c’est peut-être ce qui m’a perdue, parfois.

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