- Auteur : Isabelle Duquesnoy
- Editeur : Points
- Date de sortie : 7 juin 2018
- ISBN : 2732483540
- EAN : 978-2732483542
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Résumé :
Victor Renard n’eut jamais de chance avec les femmes. À commencer par sa mère, l’épouvantable Pâqueline, qui lui reprochait d’être venu au monde en étranglant son frère jumeau de son cordon ombilical. Puis ce fut Angélique, la prostituée, qui se moquait des déclarations enflammées de Victor et de sa difformité, comme de sa " demi-molle ".
Victor échappe pourtant à sa condition misérable : il devient embaumeur. Avec les cadavres, au moins, le voilà reconnu. Et en ces temps troublés, quelle meilleure situation ? Les morts, après la Révolution, ne manquent pas dans Paris...
Mais le sort le rattrape et l’épingle, comme le papillon sur l’étaloir. Face à ses juges et à la menace de la guillotine, Victor révèle tout : ses penchants amoureux, les pratiques millénaires de la médecine des morts, le commerce des organes et les secrets de sa fortune.
Où l’on découvrira que certains tableaux de nos musées sont peints avec le sang des rois de France...
Mousquetaire11 17 août 2023
Marathon du polar 2023, équipe LESEXPERTSDUPOLAR
L’embaumeur - Isabelle Duquesnoy
Ah mon cher Monsieur Renard ! Quel odieux crime avez-vous pu commettre pour que l’avenir de votre tête soit aussi compromis en cette période révolutionnaire ? Que dites-vous ? Ah, il faudra pour le savoir écouter un long récit. Qu’à cela ne tienne, j’ai tout mon temps même si cela peut prendre plusieurs jours !
Formidable roman d’ambiance qui dépeint une époque de manière peu reluisante mais tellement réaliste, Isabelle Duquesnoy m’a offert un très bon moment de lecture. Pourtant très maniaque, j’ai réussi à me plonger sans difficulté dans ce roman où la saleté et le langage cru font partie intégrante du récit.
Vous allez sûrement me demander : pourquoi donc aimer ce roman ragoûtant au premier abord ? Car la plume de l’auteure est captivante et a réussi avec brio à ce que tout ce que nous lisons soit perçu comme étant du second degré ce qui a apporté finalement une légèreté au récit. Même si l’on ne peut choisir sa famille, Victor Renard a malheureusement tiré le pire des gros lots avec une mère pareille, la Pâqueline que j’ai adorée détester !
Tout au long de cette lecture, j’ai adoré en apprendre plus sur cette période qui a été possible grâce à un important travail de recherche de l’auteure. Amatrice d’art, j’ai pu découvrir une technique pratiquée par certains artistes de l’époque qui est plus que surprenante. J’ai trouvé très intéressant de pouvoir en savoir plus sur les pratiques d’embaumement à la fin du XVIIIème siècle.
Lecture faite dans le cadre d’une Lc, je pense avoir perdu pas mal de mes camarades s’attendant à lire un roman policier. Pour ma part, cet ouvrage sera l’un de mes coups de cœur de l’été et il me tarde de suivre les aventures de la famille Renard en découvrant sa suite consacrée à cette fameuse mère ; la Pâqueline 😉
1001histoires 13 avril 2019
L’embaumeur - Isabelle Duquesnoy
L’embaumeur ou L’odieuse confession de Victor Renard : Victor est né approximativement vers 1776, sa mère Pâqueline est toujours restée évasive sur les années peut-être pour ne pas voir sa grande beauté s’estomper. Victor était laid, le port de sa tête affecté par un torticolis congénital. Torticolis, voilà bien un mot pour représenter la vie de Victor. Sa vie est une suite interminable de "Victor aurait pu .... mais ...."
Victor aurait pu avoir une jeunesse heureuse mais sa mère n’a jamais su s’y prendre avec lui et ne se contentait pas de le surnommer méchamment Victordu. Grâce à des affaires prospères, Victor aurait pu finir sa vie riche et heureux avec Angélique mais il finira condamné et il en est persuadé, la mort l’attend à la fin de son procès. Lors de son audition qui dure onze jours, Victor raconte ...
Durant toute sa courte vie, Victor a côtoyé la mort. Son père mourut trop tôt. Pour son apprentissage, Pâqueline confia Victor au vieux Mariel Joulia pour qu’il lui enseigne l’embaumement et tous les secrets de ces drogues que l’on insère dans toutes les parties d’un cadavre pour le protéger de la pourriture. Ce roman aurait pu être un livre d’Histoire magistral, austère et ... nauséabond. Mais il y a ce grand plus, sous la plume d’Isabelle Duquesnoy le récit de Victor se bonifie : il est tour à tour attachant et parfois triste, instructif et distrayant, il fait sourire, il fait peur. Les dialogues sont alertes et souvent truculents, les descriptions précises, imagées et vivantes. L’utilisation de mots du vocabulaire de l’époque ajoute de la véracité au récit. Au détour de chaque page ou de chaque chapitre ( tous très courts ), le lecteur ressent tous ces sentiments qui le ravissent et qui l’incitent à relire certains passages tellement ils plaisent alors qu’il est impatient d’en savoir plus.
Se servir de la mort pour s’enrichir. Comment vaincre la mort ? La plongée dans la pensée, dans les pratiques et les interrogations de la fin du 18ème siècle est surprenante. Comment ne pas être stupéfait par l’utilisation de pigments d’origine humaine par les peintres de l’époque ! Les nuances de brun du peintre Martin Drölling restent fameuses et proviendraient de coeurs embaumés des rois de France. Mais ce n’est qu’un épisode du roman hors norme d’Isabelle Duquesnoy.