- Acteurs : Marie Colomb, Marilyne Canto, Vincent Heneine
- Auteurs : Victoire d’Aboville, Sophie Dab, Florian Spitzer
- Genre : Policier, Thriller
- Nationalité : Français
- Plateforme : France TV
- Date de sortie : 0000
- Durée : 6 épisodes de 52 minutes
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Résumé :
Léna, 28 ans, community manager, vient d’intégrer le département communication de la Préfecture de police de Paris qui cherche à moderniser son image. Au même moment, un tueur en série sévit dans la capitale. La commissaire Agathe Ruffin est en charge de l’enquête. Le tueur utilise les réseaux sociaux pour déstabiliser la police, attirant ainsi l’attention de Léna. Grisée par l’adréaline, elle s’embarque alors dans un jeu dangereux en acceptant de communiquer avec lui. Léna saura-t-elle se libérer de l’emprise de ce tueur énigmatique avant que la toile qu’il tisse ne se referme sur elle ?
La vie d’une community manager toujours connectée aux écrans rencontre celle d’une équipe de policiers lancée à la poursuite d’un tueur en série adepte des réseaux sociaux. L’argument de la série n’a rien d’original, elle montre que sur la surface plane de nos existences numériques converge une grande partie de l’humanité, dans ce qu’elle a de meilleur et de pire. Léna fait partie de cette génération Z qui juxtapose des activités jusqu’à la confusion : ainsi, quand elle montre des SMS du criminel à un flic, son téléphone affiche la trace de sa relation sentimentale complexe dont elle n’arrive pas à solder le compte.
Dans un Paris grisâtre aux couleurs de l’intrigue, Léna Martinet paraît un peu trop candide pour qu’on puisse l’associer à la tension d’une intrigue, sans doute parce que Marie Colomb, qu’on avait vraiment appréciée dans le mini-feuilleton Laëtitia, semble toujours en décalage par rapport à ce qu’elle doit jouer, comme si elle n’incarnait pas vraiment son rôle. Il faut dire que les dialogues, peu inspirés, parfois involontairement comiques, ne laissent pas une grande marge de liberté pour faire croire à la crédibilité des personnages, dont la dimension caricaturale agace volontiers (mention spéciale pour les fonctionnaires du service communication qui contournent le moment de travailler en investissant les jeux sur ordinateur).
Quant au scénario agencé par le tueur, la mise en scène ne lui laisse pas même la possibilité d’une existence mystérieuse, qui lierait dans une relation trouble, dérangeante une jeune femme solitaire et son menaçant correspondant. A la place de cette communication, qui aurait été parallèle à l’investigation policière et aurait exploré bien des zones grises, la série nous assène les debriefings ordinaires de l’enquête où à la question "ça donne quoi, le jeu de piste ?", Léna répond benoîtement : "j’attends le prochain indice".
Souvent, la jeune femme reste seule devant son écran d’ordinateur, lorsque les flics, confortés par les informations qu’elle distille, se précipitent hors de leur bureau. Loin d’être au centre de l’histoire, Léna demeure dans le paysage d’un récit qui multiplie les clichés et s’avère globalement paresseux. Les effets sonores, dont la régulière présence balise les moments où l’on doit avoir peur, rappellent l’ambiance de l’excellente série Dark. Mais la comparaison s’arrête là, parce que le vertige sur lequel capitalise le scénario demeure au stade des bonnes intentions. Le résultat sur écran est trop proche du déjà-vu pour qu’on y adhère, cette création manque d’à peu près de tout, soit un regard neuf sur un argument mille fois exploré, une réalisation nerveuse au service d’une tension, une densité des personnages auxquels on croit.