D’où vient que les productions horrifiques signées Netflix s’avèrent souvent décevantes ? Quel est donc le cœur du problème ?
La découverte du médiocre Viking Wolf nous fournit une partie de la réponse, tant ce film semble condenser tout ce qui nuit à la peur, dès lors qu’on a l’intention de la susciter : ici, l’approche grossièrement psychologisante des affres de l’adolescence donne lieu à des scènes convenues dont la présence parasite l’adrénaline promise par la première attaque de la créature, en pleine forêt où des jeunes se sont retrouvés.
Dans ce long métrage d’épouvante, comme dans d’autres du même acabit, il ne saurait exister une terreur purement immanente, parce qu’il s’agit bien de rassurer le spectateur et baliser son chemin interprétatif, où les symboles -volontiers pesants- tiennent lieu de repères. Un cahier des charges semble dicter le trajet uniforme de ces œuvres finalement très morales, volontiers édifiantes.

S’il s’était dispensé de documenter les relations difficiles entre une mère flic et sa fille rongée par le malaise (assurément du déjà-vu), s’il avait vraiment capitalisé sur le mystère d’un superbe paysage nordique pour créer une atmosphère angoissante, Viking Wolf aurait pu marcher sur les traces de The Troll Hunter, qui avait revitalisé le genre du found footage en 2010, sans se soucier d’éduquer son public.

Mais après l’acmé que constitue le premier assaut nocturne du monstre, le long métrage se traîne et l’on goûte à peine les plans d’ensemble sur les reliefs des forêts inquiétantes, comme on trouve bien longue la traque attendue de la bestiole. Et même lorsque la dernière partie fait à nouveau monter l’angoisse, l’affrontement entre l’adolescente contaminée -Thale- et sa maman bien démunie -Liv- paraît cousu de fil blanc, bien qu’il chemine vers une issue pathétique, dans un hôpital où le dénouement a lieu...

Les amateurs de ces grands films lycanthropes que sont Le Loup-Garou de Londres ou Hurlement trouveront bien fade cette nouvelle variation sur ce motif horrifique bien connu, trop sagement réalisé, dont les personnages n’ont pas de consistance suffisante pour susciter l’enthousiasme.