- Auteur : Dan Chaon
- Editeur : Albin Michel
- Date de sortie : 22 août 2018
- EAN : 9782226398963
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Résumé :
Dustin Tillman est psychologue à Cleveland. Une partie de sa famille a été assassinée pendant son enfance et son frère adoptif a été condamné pour ce crime. Celui-ci est finalement innocenté.
Dustin s’intéresse alors aux crimes non élucidés de la région, notamment une série de disparitions dont lui parle un de ses patients, Aquil Ozorowski, ancien policier. Dustin se passionne pour cette affaire.
Tiffany ST 31 janvier 2023
Une douce lueur de malveillance - Dan Chaon
Tout au long de la lecture, on n’attend qu’une chose après avoir lu le résumé du roman, c’est la rencontre entre Dustin et son frère adoptif, Rusty. On veut également découvrir la vérité sur les événements qui se sont déroulés au fil des années : la mort des parents de Dustin et de ceux de ses cousines ainsi que les multiples noyades d’étudiants préalablement disparus.
Par ailleurs, on se perd dans la lecture. J’avais l’impression quelques fois de ne pas me retrouver dans un roman policier : l’enquête n’étant pas officielle dans son ensemble. Les phrases, quelques fois, ne sont pas terminées ou sont terminées plus loin. On doit également comprendre à quel personnage fait référence chaque nouvelle partie, il n’y a pas de précision. J’ai failli l’abandonner parce que je n’avais pas l’impression de comprendre la dynamique voulu par l’auteur, mais je me suis accrochée dans l’espoir de découvrir la vérité sur les deux affaires précédemment citées. Ce fut une déception. On y trouve aussi de nombreux rebonds en arrière (années 80) et en avant (2014) auquel y est mêlée la vie quotidienne d’un psychologue qui craint qu’on découvre la vérité ? Pour terminer, c’est une sorte de "roman policier" où il faut être concentré pour tout saisir. À vos avis !
marysoad 1er novembre 2020
Une douce lueur de malveillance - Dan Chaon
Je met 3 étoiles, car ce livre m’a laissé pantoise. J’ai à la fois aimé et détesté le lire.
Acheté sur un coup de tête, le résumé m’a énormément plu. Et pourtant, je ne sais pas quoi penser de ce roman. Peut-être n’était ce pas le bon moment pour le lire.
Le roman est bien écrit, la mise en page m’a un peu perturbé mais on s’y habitue.
Ce roman est sombre et complexe. L’intrigue se met doucement en place et nous pousse dans nos retranchements. Qui dit vrai, qui dit faux ?
Il faut vraiment s’accrocher, pour découvrir toutes les facettes des personnages et avoir un dénouement, déroutant.
unevietoutesimple 3 mai 2020
Une douce lueur de malveillance - Dan Chaon
J’ai longtemps reculé ma lecture de ce roman parce qu’en le feuilletant, j’ai été déconcertée par sa construction (et aussi quelques commentaires disant que cela ne facilitait pas la lecture). Il faut savoir que ce livre est vraiment atypique dans sa présentation. Tout d’abord vous faites des allers-retours entre différentes époques, puis vous passez de la narration à la troisième personne à une narration à la première personne avant de revenir à la troisième personne et ainsi de suite. Mais ce qui est le plus déconcertant c’est la présentation sous forme de textos, ou de colonnes (2 ou 3 sur une même pages). C’est cette dernière présentation que m’a posé le plus de problème car je ne savais pas comment l’aborder : les paragraphes étant séparés devais-je lire un paragraphe par colonne avant de passer au suivant ou bien lire l’ensemble d’une colonne avant de passer à la suivante ? Je pense que c’est au choix de chacun, j’ai testé les deux méthodes pour finalement opter pour la seconde. Et puis il y a également ces phrases inachevées sans points de suspension ou autre, vous avez juste un bout de phrase qui s’arrête en son milieu.
Alors oui, cette lecture est déroutante, atypique, complexe et il faut s’accrocher pour en venir à bout mais si vous faites abstraction de la présentation et que vous vous centrez sur l’histoire, alors cela en vaut la peine.
Dans ce roman, vous avez deux histoires tournant toutes les deux autour du personnage principal : Dustin. D’un côté, vous avez les interrogations de Dustin face à ce qu’il pense s’être déroulé dans le passé au moment du meurtre de ses parents et de son oncle et de sa tante et des inquiétudes sur la réaction de son frère qui a purgé de nombreuses années de prison suite au témoignage de Dustin. De l’autre, vous avez toute une série de morts suspectes d’étudiants sur lesquelles il va être amené à enquêter avec un de ses patients.
Viennent se greffer sur cela le deuil (deuil de parents assassinés, deuil d’une épouse, deuil d’un ami…), les pertes de mémoire, la confusion, l’absence, la manipulation, le manque de dialogue, les non-dit. C’est un roman noir, vous l’aurez compris.
Ce roman, en fait, est impossible à résumer au risque de trop en dire. C’est un roman qui se mérite, qui se découvre petit à petit, qui vous demandera de la concentration, parfois des pauses mais trop longues sous peine de vous sentir complètement perdu lorsque vous le reprendrez.
Ce livre, il faut choisir le bon moment pour le lire sous peine de passer à côté. Comme je vous le disais, il m’a fallu de longs mois avant de l’appréhender. Peut-être que si je l’avais lu quelques mois plus tôt je ne serais pas allée jusqu’au bout et que je l’aurais abandonné, je l’ignore. Toujours est-il que j’ai eu l’instinct de le lire au moment opportun.
Alors vous allez sans doute vous dire qu’au bout du compte je ne dis pas grand-chose sur le roman, mais le fait est que j’ai beaucoup de difficultés à écrire dessus car il m’a chamboulée. Si l’envie vous prenait de le lire, peut-être que vous crieriez au chef d’oeuvre, peut-être qu’au contraire vous le détesteriez, en tout état de cause, il ne vous laissera pas indifférent.
Marlène Lchd 31 mars 2020
Une douce lueur de malveillance - Dan Chaon
En bref, un roman noir complexe.
Cette lecture m’a fait passer par à peu près tous les états : enthousiaste au départ grâce à une alternance d’époque et des liens familiaux qui flous, je suis devenue sceptique face à la mise en page du récit. Effectivement, Dan Chaon joue avec la ponctuation et la mise en forme de son texte mais je ne suis pas sûre que cela apporte une vraie plus-value à l’ensemble. J’ai été plus déstabilisée qu’autre chose face à des chapitres entiers sous forme de tableaux, comme une ébauche. [...]
Alex-Mot-à-Mots 13 mars 2020
Une douce lueur de malveillance - Dan Chaon
Je ressors de la lecture de ce roman, comment dire…. mal à l’aise.
D’abord parce qu’il raconte : une famille américaine en pleine déliquescence depuis la mort suite à un cancer de la mère. Le fils aîné part faire ses études, et le second tombe dans la drogue.
Le père, psychologue, s’enfonce peu à peu dans la recherche d’un tueur en série avec l’aide d’un de ses patients Aqil. Etrange homme, par ailleurs.
N’oublions pas la famille du père : son frère adoptif juste libéré de prison pour le meurtre des parents et pour lequel il a été innocenté ; sa cousine Kate qui l’appel sans cesse ; et le mystère du meurtre de leurs parents toujours pas résolu.
Qui a menti ? Dustin et Kate pour charger Rusty ? Rusty qui se sent coupable depuis la mort de sa propre mère dans un incendie dont il ne sait pas si c’est lui qui l’a allumé ?
Tout ceci est bien embrouillé, n’est-ce pas.
N’oublions pas la narration chorale avec les pensées et les voix de Dustin ou de son second fils (et la disparition de son ami Rabbit).
La voix de Dustin, justement, qui ne termine jamais ses phrases et qui, parfois, s’absente en pensée.
Un roman où l’attente est le maître mot : la femme de Dustin a attendu trop longtemps avant de parler de sa maladie fatales à ses enfants ; Dustin lui-même a attendu trop longtemps avant de parle rà sa femme de la libération de son frère.
Et puis ce mantra de Dustin à ses patients : Le Tao dont nous parlons n’est pas le vrai Tao (de Lao Tseu ?!)
N’oublions pas que Dustin a rédigé sa thèse sur les faux souvenirs d’abus sataniques.
Un roman qui pose la question de la mé-moi-moi-re.
L’image que je retiendrai :
Celle du bruit des roulements de skate qu’entend Dustin quand il ne va pas bien. Un bruit obsédant.
https://alexmotamots.fr/une-douce-lueur-de-malveillance-dan-chaon/
Root 5 octobre 2018
Une douce lueur de malveillance - Dan Chaon
« C’est à propos de Russell.
— Russell, mon frère Russell ? »
Son frère adoptif, Russell, qui vient de passer trente ans en prison pour le meurtre de leurs parents, et qui aurait dû y rester. Mais voilà qu’une association traquant les erreurs judiciaires est parvenue à le faire libérer. Il n’a eu de cesse de clamer son innocence, et l’ADN a fini par lui donner raison. C’est sa cousine Kate qui a prévenu Dustin, et aucun des deux ne se réjouit à l’idée de savoir Russell en liberté.
Juin 1983. Les Tillman étaient prêts pour les vacances. La nuit précédant le départ, Dave, Colleen, Lucky et Vicky, étaient froidement abattus. Les enfants, Dustin, Russell et les jumelles, qui dormaient dans le camping-car garé à quelques mètres de la maison, étaient épargnés. Leurs visages terrorisés, capturés devant la scène de crime, feraient la une des journaux.
Malgré le drame, Dustin a fait sa vie. Marié et père de deux garçons, il n’a plus jamais adressé la parole à son frère depuis qu’il a témoigné contre lui, et exerce tranquillement comme psychiatre dans la banlieue de Cleveland. Il aime, si l’occasion se présente, prêter main-forte aux autorités. Quand Aqil Ozorowski, l’un de ses patients, policier sur la touche, le branche avec la récente découverte d’un corps noyé, Dustin n’hésite pas longtemps et prend ses libertés avec la déontologie. Il pourrait bien s’agir d’un meurtre, « mieux » : d’une série de meurtres. La lectrice que je suis imagine forcément un lien entre les deux événements, mais lequel ? Il y a déjà là matière à faire un bon bouquin, puis on commence à suivre Aaron, le plus jeune fils de Dustin. Ado paumé très porté sur les drogues, il s’enfonce chaque jour un peu plus sans que personne ne s’en rende compte. Ne gravite autour de lui que du glauque.
Chaque personnage, aussi secondaire soit-il, floute l’intrigue, si bien que lorsque la narration passe (avec brio) d’une voix à l’autre, on a besoin d’un temps d’adaptation qu’on hésite à prendre, pour ne pas ralentir la cadence. Un chapitre s’arrête au milieu d’une phrase, vient s’imbriquer le suivant, 30 ans plus tôt, 5 ans plus tard. Cette déconstruction, ce dédain des codes, déstabilisent. Une bombe à retardement, qui amène de nouvelles questions. On s’éloigne doucement de l’obsession de mettre un nom sur le(s) tueur(s) pour se régaler de la dissection des personnages. Qui est Rusty, le sombre, le redouté, le désiré Rusty, qui exerçait une fascination malsaine sur tout le monde ? Que cache Dustin ? Qu’a-t-il oublié ? Pourquoi suis-je incapable d’éprouver de la sympathie pour lui ? Il m’a semblé reprocher quelque chose à chacun. Partout, le doute, lancinant, s’insinue.
C’est sans aucun doute le personnage d’Aaron que j’ai préféré, surprise par l’importance qu’il prend dans le récit. Ses tourments, sa douleur, sont décrits avec une grande justesse. Le cataclysme qui se joue en lui le rend particulièrement imprévisible et vient parfaire toute l’ambivalence de ce roman qui, malgré l’urgence de découvrir la suite, m’a plongée avec plaisir dans une série de cogitations.
À travers le travail de mémoire de son héros, Dan Chaon confronte les points de vue et brouille les pistes, sur un fond d’Amérique populaire 80’s, portée par ses peurs, ses croyances et ses excès. Original et brutal, Une douce lueur de malveillance est un drame familial en escalier du haut duquel on chute. Inévitablement.