- Réalisateur : Michel Vianey
- Acteurs : Richard Berry, Jean-Louis Trintignant, Carole Laure
- Distributeurs : S.N. Prodis, Taurus Video
- Genre : Policier
- Nationalité : Français
- Date de sortie : 8 avril 1981
- Durée : 1h45min
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Résumé :
Petit employé de banque, Jacques est un être solitaire, qui cache son malaise t au fond de lui. Sans amis et face à l’indifférence générale, il répond par la violence qui peut le transformer en assassin. Mais Jacques voue une passion secrète a Pauline, une actrice célèbre...
Ancien journaliste, auteur de plusieurs romans et d’une étude sur Jean-Luc Godard en 1967, Michel Vianey a signé en moins d’une dizaine d’années, entre 1976 et 1986, deux comédies et trois films policiers, dont Un assassin qui passe, une véritable curiosité sortie en 1980, où Richard Berry s’illustre dans le rôle d’un psychopathe, Jacques, à la fois tueur mélancolique et employé de banque étriqué.
Ce criminel, qui tient lui-même le registre de ses propres frustrations ("je me demande ce que j’ai fait au bon Dieu pour être aussi seul"), confie son mal-être à des femmes, regarde son reflet dans un miroir, avant de passer à l’acte. Il est avant tout un personnage dans l’impasse, dont le malaise semble catalysé par des ambiances froides ou nocturnes, superbement mises en évidence par la photographie de Bruno Nuytten, à qui ce long métrage doit beaucoup.
Comme un négatif du protagoniste, le policier Ravic est confronté à un semblable vide affectif, versant volontiers dans l’aphorisme fataliste qui en fait un prototype de flic désabusé ("personne ne comprend personne, ça n’empêche pas les gens de se parler, ni même de vivre ensemble").
Entre les deux hommes, il y a une actrice qui aimante leur attention : le tueur lui voue une passion fétichiste, l’inspecteur noue un contact plus rapproché, d’abord aux fins de l’enquête, puis mû par des sentiments irrépressibles.
Cet étrange polar, qui flirte à la fois avec l’absurde et une angoisse métaphysique, met en scène un tueur en série accablé par une sorte de désespoir tragique, incapable de parler normalement à des femmes, rendu fou par le rejet que son attitude suscite. S’il ne s’exempte pas d’intentions parfois trop lourdement dramatisées, Un assassin qui passe parvient à distiller sa lenteur insidieuse, jusqu’à une conclusion équivoque. La voix lente et grave de Jean-Louis Trintignant, toujours impeccable, lui donne un écho tout à fait particulier.