- Auteur : François Muratet
- Editeur : Joëlle Losfeld
- Date de sortie : 22 mars 2018
- ISBN : 2072764270
- EAN : 978-2072764271
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Résumé :
1960 : André Leguidel est un jeune officier promis, en raison de sa formation linguistique, à un travail peu excitant en Allemagne dans les bureaux du renseignement militaire. Contre toute attente, il se voit envoyé en Algérie en tant que simple soldat pour confirmer la fidélité à la France du chef de section de son commando de chasse, Mohamed Guellab. Ce dernier, d’origine musulmane, est en effet suspecté d’avoir tué l’officier français qui l’avait remplacé et d’être en passe de rejoindre les rebelles avec sa section et ses armes. C’est donc comme espion déguisé en radio qu’André Leguidel part au combat, sans trop savoir où il met les pieds. Il se retrouve sous les ordres d’un homme qui se révèle un guerrier infatigable, doué d’une autorité naturelle, admiré de ses hommes mais inspirant de la défiance à ses supérieurs. La traque engagée par l’armée française d’un détachement du FLN à travers le djebel se trouve ainsi doublée d’une enquête qui expose les enjeux politiques de la guerre. La guerre du Vietnam a inspiré des films comme Platoon, Apocalypse Now et Full Metal Jacket. François Muratet propose pour sa part un texte aussi haletant que bien documenté sur la guerre d’Algérie, en mettant l’accent sur ce qu’elle a réellement été : une guerre civile dans laquelle les concepts de défaite et de victoire finissent par perdre leur sens.
Polars urbains 5 avril 2019
Tu dormiras quand tu seras mort - François Muratet
Découvert par un heureux hasard dans ma bibliothèque municipale, "Tu dormiras quand tu seras mort" s’est révélé une très bonne surprise. Pendant la guerre d’Algérie (on disait les « événements » à l’époque) un très jeune officier est infiltré pour tenter d’obtenir des informations sur une embuscade ayant coûté la vie à un gradé. Il se retrouve sous les ordres de Mohamed Guellab, un sergent-chef aimé et admiré de ses hommes mais qui suscite la méfiance de ses supérieurs, jusqu’à le soupçonner de pactiser avec l’ennemi.
Je ne suis pas un grand amateur de films et de romans de guerre, même si je tiens La 317ème section de Pierre Schoendoerffer pour une oeuvre majeure.Par contre l’histoire de l’Algérie m’intéresse et c’est certainement pour cette raison que je suis entré dans ce livre avec passion.
C’est un roman haletant où les scènes de traque et de combats sont écrites avec une justesse et une pudeur évitant toute complaisance mais où c’est l’histoire des hommes qui tient le premier rôle. Tous les hommes, les simples soldats (de toutes origines, sociales et géographiques) comme les officiers (partagés entre des sentiments souvent contradictoires sur l’avenir du pays), les « réguliers » comme les « rebelles ». Rien n’est caché de la dureté et parfois de l’absurdité de ce conflit. Plus qu’un récit de guerre le roman de François Muratet est une histoire de vies et de destins, c’est en cela qu’il est proche de Schoendoerffer.