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Nos coeurs disparus - Celeste NG

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Résumé :

États-Unis d’Amérique, dans un futur pas si lointain. L’existence de tous est rythmée par des lois liberticides. Tout citoyen de culture étrangère est considéré comme dangereux pour la société.
Les livres tenus pour séditieux sont retirés des bibliothèques. À commencer par ceux de la poétesse Margaret Miu, disparue mystérieusement trois ans plus tôt. Bien décidé à la retrouver, son fils, Bird, aidé par un réseau clandestin de bibliothécaires, va peu à peu prendre conscience du sort des opprimés et de la nécessité impérieuse de porter leur voix.

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Vos #AvisPolar

  • Aude Bouquine 28 octobre 2024
    Nos coeurs disparus - Celeste NG

    « Nos coeurs disparus » plonge le lecteur dans un monde morne et sombre… On ne sait pas réellement à quelle époque nous sommes, et on ne le saura jamais. II s’agit là d’un futur suffisamment proche pour qu’il puisse ressembler à notre réalité. La peur y est omniprésente, mais là encore les raisons sont obscures, si ce n’est que la société a subi un séisme social et économique qui a rebattu toutes les cartes. de nouvelles lois ont fait leur apparition dont une appelée PACT qui prévoit d’enlever tout enfant qui vit dans un foyer où l’un des membres aurait un comportement et/ou des « actions anti-américaines ». Ce pacte vise de façon certaine un ennemi parfaitement identifié : la Chine. Par extension, le PACT s’attaque également aux Asiatiques, nés sur le territoire ou pas, de seconde ou même troisième génération.

    Au début de « Nos coeurs disparus », Bird le personnage principal a 12 ans et vit seul avec son père Ethan. Sa mère, Margaret Miu a quitté le foyer il y a plusieurs années déjà. Bird a très peu de souvenirs d’elle si ce n’est des réminiscences d’histoires qu’elle lui racontait. Margaret est sino-américaine et a fui dès la promulgation des premières lois anticipant ainsi leurs portées. Ce qu’il sait, c’est qu’elle était poète. Son père et lui tentent de survivre dans cette nouvelle Amérique, sans faire de vagues. L’une des règles majeures implicites consiste à ne jamais parler de Margaret, sous aucun prétexte. Dans cette famille, c’est comme si la mère n’avait jamais existé. Elle est celle dont on ne prononce pas le nom. Elle fait partie de « l’ennemi » désigné par le PACT car elle est d’origine asiatique. Ethan est caucasien, ce qui fait de Bird un enfant issu d’une union mixte. Margaret est poète parce qu’elle aime la force des mots. Écrire de la poésie était un passe-temps comme un autre. D’une certaine manière, sa poésie lui a échappé, car dans ce monde, comme dans le nôtre, chacun est libre d’interpréter un texte. Les poèmes de Margaret ont pris une connotation politique, ils ont été détournés à des fins dissidentes, ce qui a mis Margaret et sa famille en grand danger.

    Dans « Nos coeurs disparus », Bird navigue entre l’adolescence et l’âge adulte. Il commence à avoir ses propres convictions et des obsessions personnelles. Il veut savoir qui était vraiment celle qui brille par son absence. Les histoires du soir racontées par sa mère reprennent une réelle importance dans sa mémoire. Ces contes de fées où existait toujours un héros ont façonné son esprit. Lui aussi veut se glisser dans la peau de ce genre de héros pour retrouver sa mère. Lorsqu’une mystérieuse lettre ne comprenant qu’un simple dessin arrive, Bird comprend que sa mère lui envoie un message. À travers ce micro évènement, Celeste Ng offre une très belle analyse de l’influence des histoires racontées à nos enfants, à la fois pour celui qui les raconte, mais aussi pour celui qui les écoute. Car, ces histoires ont des conséquences sur la construction de soi et sont comme un fil inaltérable qui unit deux êtres.

    « Nos coeurs disparus » est d’une incroyable richesse thématique ce qui en fait un roman absolument magistral basé sur des personnages fascinants. Celeste Ng a énormément de choses à dire sur notre monde tout en n’oubliant jamais l’aspect romanesque du récit. Si Bird part vers une quête personnelle, le lecteur lui part vers une quête de sens sur la période que nous vivons et les constats qui nous agitent sur le présent et l’avenir. Il est exact que depuis la pandémie, un peuple en particulier est montré du doigt. Il est l’ennemi à combattre, quitte à laisser exploser la haine. Ce racisme envers les Asiatiques n’a fait que progresser. Celeste Ng a été élevée aux États-Unis, mais est d’origine chinoise : elle se devait d’explorer ce constat de s’être toujours sentie américaine tout en subissant les regards de certains l’ayant considérée comme « l’étrangère ». La violence contre le peuple asiatique a donc une importance capitale dans le roman, tout comme cette épée de Damoclès : se faire enlever son enfant. Il devient impératif de passer sous les radars en étant « aussi Américain que possible ». Pour éviter ce genre d’écueil, il faut « farcir » les esprits malléables et les placer dans de meilleures dispositions… Ce n’est pas comme si l’Amérique n’avait jamais procédé de la sorte avec certaines communautés (la séparation des enfants « native americans » de leurs parents afin de gommer l’indien qui vivait en eux, langue, culture, racines). Je rappelle que sous Trump, 2800 familles ont été arrêtées après avoir traversé illégalement la frontière mexicaine. Plus de 1000 d’entre elles ont été séparées de leurs enfants… « Nos coeurs disparus » interroge ces visées de société d’assimilation au sens stricte du terme (Processus par lequel une personne devient semblable aux membres d’un groupe social, d’un peuple) et tout naturellement le droit de chacun de conserver son individualité. Ainsi, que signifie réellement « être américain » si l’on considère que critiquer son pays en toute objectivité devient interdit, anti-constitutionnel et anti-patriotique ? L’exemple parfait d’une démocratie qui glisse inévitablement vers une dictature…

    « Nos coeurs disparus » est un roman engagé, sombre sous bien des aspects, mais c’est aussi un récit lumineux, porté par des personnages dont la volonté est d’être acteurs du changement. Si Bird symbolise un enfant élevé dans un monde hostile vis-à-vis de ses origines, il est aussi porteur d’un immense espoir. En découvrant la vérité sur qui est vraiment sa mère, quel est son rôle dans ce monde où la liberté de parole est interdite, Bird devient l’incarnation d’un monde susceptible d’être changé. Celeste Ng n’a pas fait les choses au hasard : chaque idée de son roman s’y trouve pour une bonne raison. Ainsi, les bibliothèques sommées de retirer des livres devenus anti-patriotiques sont aussi des passeuses d’informations. Elles jouent un rôle clé dans l’émergence de ces acteurs du changement. À ce sujet, et après avoir fait de nombreuses recherches, l’opération « livres interdits » a commencé (dans la vraie vie) en 2022 où l’association américaine des bibliothécaires a recensé 1269 demandes de retraits de romans posant « problème », tous sous prétexte de race, genre ou sexualité sous la houlette des « sensitivity readers ». de plus, sous l’alibi de conscience sociale (le fameux « wokisme »), certains mots sont définitivement proscrits et changés par d’autres, plus « politiquement corrects ». La volonté clairement affichée de telles pratiques est bien de faire disparaître certaines réalités historiques…

    Si « Nos coeurs disparus » est le roman d’une guerre de mots, d’une bataille d’idées, du développement de dangers futurs déjà en marche aux États-Unis et basé sur des faits réels, c’est aussi un récit romanesque où l’écriture sublime toutes les émotions. La plume de Celeste Ng ne fait que mettre en exergue les poèmes de Margaret Miu. Ensemble, main dans la main, elles convergent vers un même but. Tous les personnages imaginés par l’écrivaine servent la profondeur des sentiments, l’ébranlement de leurs âmes, la passion de leurs quêtes. Peu à peu, Celeste Ng nous emmène vers l’aboutissement de son histoire en faisant s’enflammer nos coeurs de mères et exploser de fierté nos coeurs de fils ou de fille de… J’ai particulièrement aimé la façon dont l’auteure décrypte la manière dont on se voit soi-même, et la façon dont les autres nous voient par le prisme d’un jeu de miroir constant entre Bird et sa mère. Ces deux personnages reliés par un cordon ombilical ne font réellement connaissance que bien des années plus tard, et cette rencontre, tant de fois fantasmée, mystifiée, tutoie le divin.

    « Nos coeurs disparus » est sublime de justesse, magnifié par une relation basée sur la vérité, la confiance et l’amour, dans un monde en perdition où tout n’est pas forcément perdu. Porté par une odyssée dystopique et réaliste à la fois, des personnages altruistes et bienveillants dont les desseins sont plus essentiels que leurs propres retrouvailles, « Nos coeurs disparus » propose une réflexion capitale sur des questions primordiales de liberté.

    « Nos coeurs disparus » est un énorme coup de coeur.

  • Aude Bouquine 28 octobre 2024
    Nos coeurs disparus - Celeste NG

    « Nos coeurs disparus » plonge le lecteur dans un monde morne et sombre… On ne sait pas réellement à quelle époque nous sommes, et on ne le saura jamais. II s’agit là d’un futur suffisamment proche pour qu’il puisse ressembler à notre réalité. La peur y est omniprésente, mais là encore les raisons sont obscures, si ce n’est que la société a subi un séisme social et économique qui a rebattu toutes les cartes. de nouvelles lois ont fait leur apparition dont une appelée PACT qui prévoit d’enlever tout enfant qui vit dans un foyer où l’un des membres aurait un comportement et/ou des « actions anti-américaines ». Ce pacte vise de façon certaine un ennemi parfaitement identifié : la Chine. Par extension, le PACT s’attaque également aux Asiatiques, nés sur le territoire ou pas, de seconde ou même troisième génération.

    Au début de « Nos coeurs disparus », Bird le personnage principal a 12 ans et vit seul avec son père Ethan. Sa mère, Margaret Miu a quitté le foyer il y a plusieurs années déjà. Bird a très peu de souvenirs d’elle si ce n’est des réminiscences d’histoires qu’elle lui racontait. Margaret est sino-américaine et a fui dès la promulgation des premières lois anticipant ainsi leurs portées. Ce qu’il sait, c’est qu’elle était poète. Son père et lui tentent de survivre dans cette nouvelle Amérique, sans faire de vagues. L’une des règles majeures implicites consiste à ne jamais parler de Margaret, sous aucun prétexte. Dans cette famille, c’est comme si la mère n’avait jamais existé. Elle est celle dont on ne prononce pas le nom. Elle fait partie de « l’ennemi » désigné par le PACT car elle est d’origine asiatique. Ethan est caucasien, ce qui fait de Bird un enfant issu d’une union mixte. Margaret est poète parce qu’elle aime la force des mots. Écrire de la poésie était un passe-temps comme un autre. D’une certaine manière, sa poésie lui a échappé, car dans ce monde, comme dans le nôtre, chacun est libre d’interpréter un texte. Les poèmes de Margaret ont pris une connotation politique, ils ont été détournés à des fins dissidentes, ce qui a mis Margaret et sa famille en grand danger.

    Dans « Nos coeurs disparus », Bird navigue entre l’adolescence et l’âge adulte. Il commence à avoir ses propres convictions et des obsessions personnelles. Il veut savoir qui était vraiment celle qui brille par son absence. Les histoires du soir racontées par sa mère reprennent une réelle importance dans sa mémoire. Ces contes de fées où existait toujours un héros ont façonné son esprit. Lui aussi veut se glisser dans la peau de ce genre de héros pour retrouver sa mère. Lorsqu’une mystérieuse lettre ne comprenant qu’un simple dessin arrive, Bird comprend que sa mère lui envoie un message. À travers ce micro évènement, Celeste Ng offre une très belle analyse de l’influence des histoires racontées à nos enfants, à la fois pour celui qui les raconte, mais aussi pour celui qui les écoute. Car, ces histoires ont des conséquences sur la construction de soi et sont comme un fil inaltérable qui unit deux êtres.

    « Nos coeurs disparus » est d’une incroyable richesse thématique ce qui en fait un roman absolument magistral basé sur des personnages fascinants. Celeste Ng a énormément de choses à dire sur notre monde tout en n’oubliant jamais l’aspect romanesque du récit. Si Bird part vers une quête personnelle, le lecteur lui part vers une quête de sens sur la période que nous vivons et les constats qui nous agitent sur le présent et l’avenir. Il est exact que depuis la pandémie, un peuple en particulier est montré du doigt. Il est l’ennemi à combattre, quitte à laisser exploser la haine. Ce racisme envers les Asiatiques n’a fait que progresser. Celeste Ng a été élevée aux États-Unis, mais est d’origine chinoise : elle se devait d’explorer ce constat de s’être toujours sentie américaine tout en subissant les regards de certains l’ayant considérée comme « l’étrangère ». La violence contre le peuple asiatique a donc une importance capitale dans le roman, tout comme cette épée de Damoclès : se faire enlever son enfant. Il devient impératif de passer sous les radars en étant « aussi Américain que possible ». Pour éviter ce genre d’écueil, il faut « farcir » les esprits malléables et les placer dans de meilleures dispositions… Ce n’est pas comme si l’Amérique n’avait jamais procédé de la sorte avec certaines communautés (la séparation des enfants « native americans » de leurs parents afin de gommer l’indien qui vivait en eux, langue, culture, racines). Je rappelle que sous Trump, 2800 familles ont été arrêtées après avoir traversé illégalement la frontière mexicaine. Plus de 1000 d’entre elles ont été séparées de leurs enfants… « Nos coeurs disparus » interroge ces visées de société d’assimilation au sens stricte du terme (Processus par lequel une personne devient semblable aux membres d’un groupe social, d’un peuple) et tout naturellement le droit de chacun de conserver son individualité. Ainsi, que signifie réellement « être américain » si l’on considère que critiquer son pays en toute objectivité devient interdit, anti-constitutionnel et anti-patriotique ? L’exemple parfait d’une démocratie qui glisse inévitablement vers une dictature…

    « Nos coeurs disparus » est un roman engagé, sombre sous bien des aspects, mais c’est aussi un récit lumineux, porté par des personnages dont la volonté est d’être acteurs du changement. Si Bird symbolise un enfant élevé dans un monde hostile vis-à-vis de ses origines, il est aussi porteur d’un immense espoir. En découvrant la vérité sur qui est vraiment sa mère, quel est son rôle dans ce monde où la liberté de parole est interdite, Bird devient l’incarnation d’un monde susceptible d’être changé. Celeste Ng n’a pas fait les choses au hasard : chaque idée de son roman s’y trouve pour une bonne raison. Ainsi, les bibliothèques sommées de retirer des livres devenus anti-patriotiques sont aussi des passeuses d’informations. Elles jouent un rôle clé dans l’émergence de ces acteurs du changement. À ce sujet, et après avoir fait de nombreuses recherches, l’opération « livres interdits » a commencé (dans la vraie vie) en 2022 où l’association américaine des bibliothécaires a recensé 1269 demandes de retraits de romans posant « problème », tous sous prétexte de race, genre ou sexualité sous la houlette des « sensitivity readers ». de plus, sous l’alibi de conscience sociale (le fameux « wokisme »), certains mots sont définitivement proscrits et changés par d’autres, plus « politiquement corrects ». La volonté clairement affichée de telles pratiques est bien de faire disparaître certaines réalités historiques…

    Si « Nos coeurs disparus » est le roman d’une guerre de mots, d’une bataille d’idées, du développement de dangers futurs déjà en marche aux États-Unis et basé sur des faits réels, c’est aussi un récit romanesque où l’écriture sublime toutes les émotions. La plume de Celeste Ng ne fait que mettre en exergue les poèmes de Margaret Miu. Ensemble, main dans la main, elles convergent vers un même but. Tous les personnages imaginés par l’écrivaine servent la profondeur des sentiments, l’ébranlement de leurs âmes, la passion de leurs quêtes. Peu à peu, Celeste Ng nous emmène vers l’aboutissement de son histoire en faisant s’enflammer nos coeurs de mères et exploser de fierté nos coeurs de fils ou de fille de… J’ai particulièrement aimé la façon dont l’auteure décrypte la manière dont on se voit soi-même, et la façon dont les autres nous voient par le prisme d’un jeu de miroir constant entre Bird et sa mère. Ces deux personnages reliés par un cordon ombilical ne font réellement connaissance que bien des années plus tard, et cette rencontre, tant de fois fantasmée, mystifiée, tutoie le divin.

    « Nos coeurs disparus » est sublime de justesse, magnifié par une relation basée sur la vérité, la confiance et l’amour, dans un monde en perdition où tout n’est pas forcément perdu. Porté par une odyssée dystopique et réaliste à la fois, des personnages altruistes et bienveillants dont les desseins sont plus essentiels que leurs propres retrouvailles, « Nos coeurs disparus » propose une réflexion capitale sur des questions primordiales de liberté.

    « Nos coeurs disparus » est un énorme coup de coeur de cette rentrée littéraire.

  • Matildany 27 octobre 2024
    Nos coeurs disparus - Celeste NG

    Une dystopie, par nature, présente très souvent une société qui a évolué vers un avenir plus sombre.
    Ici, les États-Unis ont établi le PACT, pour préserver les traditions américaines. Au départ, suite à une Crise économique majeure, ils vont surtout stigmatiser la Chine, puissance économique menaçante, pour bientôt ostraciser toute population d’origine asiatique, contrôler les livres en circulation, surveiller les citoyens, les privant parfois de leurs propres enfants, si on estime leur influence anti-américaine.
    Bird a douze ans, et vit avec son père, qui travaille à l’université. Sa mère, Margaret a brutalement quitté leur foyer quelques années auparavant, et pour se protéger, son époux a donc complètement désavoué leur union, et laissé le petit garçon dans l’ignorance. Lorsque Bird reçoit une lettre codée, il décide de partir à la recherche de sa mère. Il découvre qu’elle est considérée comme une poétesse dissidente et œuvre dans l’ombre avec un réseau de bibliothécaires opposées au régime liberticide.

    Au travers des yeux de Bird, on découvre la conscience d’un enfant face à un monde régi par des règles qu’il n’a jusque-là fait que subir, et qui prend petit à petit conscience de leurs injustices.
    L’auteure s’attelle à un récit futuriste qui sonne malheureusement très vrai (repensons aux populations asiatiques prise pour cible lors du début du Covid), et si elle utilise l’art comme moyen de résistance, rien d’innovant en soi, elle met beaucoup d’humanité dans les relations entre ses personnages et laisse une porte ouverte à l’espoir !

  • Lectures noires pour nuits blanches 18 octobre 2023
    Nos coeurs disparus - Celeste NG

    Rarement une dystopie ne m’aura paru aussi proche de la réalité que celle-ci. Et c’est effrayant ! Il y a beaucoup de sujets abordés qui ne sont en rien dystopiques et le plus flippant, c’est qu’ils sont encore d’actualité. La censure et le retrait de certains livres, l’enlèvement d’enfants à leur famille, le racisme et la discrimination de personnes issues d’une communauté pour ne citer que les plus révoltants.

    Mais au-delà de ça, c’est aussi une histoire d’amour d’une mère envers son enfant et des sacrifices qu’un parent est prêt à faire pour protéger son enfant.
    Il y a aussi les livres et la poésie qui tiennent un rôle essentiel. Le pouvoir des mots et la poésie peuvent-ils être signes d’espoir ? J’aimerais tellement.

    Si j’ai adoré cette lecture, deux petites choses empêcheront le coup de coeur, mon manque d’attachement aux personnages, à Margaret en particulier, et la trop grande similitude avec d’autres dystopies. J’ai l’impression d’avoir eu un condensé de différents livres. Ce n’est pas gênant en soi, mais il m’a cruellement manqué la surprise.

    Un livre poignant, engagé et saisissant de réalisme qui pousse à la réflexion et nous met en garde. Un roman qui nous livre bien des messages et dénonce les dérives des autorités et nos libertés mises à mal bien trop souvent. Tout peut très vite basculer à tout moment et ça craint !
    "Rendez-nous nos coeurs disparus."
    Je vous le recommande vivement !

    https://www.facebook.com/lecturesno...

  • Killing79 16 octobre 2023
    Nos coeurs disparus - Celeste NG

    Celeste Ng nous propose une dystopie. Dans un futur qui semble proche, le besoin de sécurité oblige les Etats-Unis à mettre en place des règles liberticides. Ces résolutions entraînent des discriminations envers les personnes considérées comme « étrangères ».

    Racontée à hauteur d’enfant, la première partie permet d’avoir une vision ingénue de la situation. La quête de vérité de Bird l’entraine vers la découverte d’une réalité dont il ignorait l’existence. On comprend à travers ses yeux innocents et à travers sa relation avec son père, ce que le monde est devenu. Ce voyage initiatique le mène à la recherche de sa mère. A ce moment de l’histoire, l’autrice nous ouvre les portes du camp des résistants afin de nous dévoiler le résultat de ce système sur les victimes innocentes.

    Les deux moitiés du livre se répondent. Les deux points de vue permettent de confronter la sécurité et la répression. On a donc un tableau complet de ce monde de demain et on voit les risques que représentent les décisions prises sous le coup de la crainte.

    Mais plus qu’un roman engagé, « Nos cœurs disparus » est aussi une ode à l’amour familial. La relation parents/enfant est le cœur de l’intrigue et représente le lien entre les protagonistes. Malgré la restriction de leurs échanges, les membres du foyer gardent toujours une filiation qui peut triompher des obstacles les plus insurmontables.

    Malheureusement, cette aventure est passionnante parce que réaliste. La société d’aujourd’hui tend parfois vers des idées qui rendraient cette fiction plausible. Celeste Ng y parsème une touche de poésie et de grâce qui apporte une vague d’espoir et déclenche des émotions lumineuses au milieu de ce marasme.

    Je n’avais jamais lu de roman de cette écrivaine. Ma première tentative s’avère être un enchantement et je réitèrerai à coup sûr l’expérience !

    https://leslivresdek79.wordpress.com/2023/10/16/886-celeste-ng-nos-coeurs-disparus/

  • Musemania 30 août 2023
    Nos coeurs disparus - Celeste NG

    Véritable roman d’anticipation, Celeste Ng offre une dystopie réaliste mêlant une réflexion du monde que nous laisserons aux générations futures et une vision quelque peu inquiétante du monde que nous pourrions connaître dans un avenir pas si lointain.

    Le PACT est instauré par le nouveau gouvernement américain. Cette loi liberticide favorise la préservation des traditions américaines et institue que toute culture étrangère est suspecte et dangereuse pour la société. Les libertés individuelles ont été réduites à peau de chagrin, chaque citoyen est surveillé et peut être dénoncé à tout moment par toute personne, les dissidents peuvent se voir retirer leurs enfants du jour au lendemain, les manifestions prohibées tout simplement.

    Tous les livres considérés comme réfractaires au régime ont été retirés purement et simplement des bibliothèques, afin d’être détruits. C’est le cas de ceux de la poétesse Margaret Miu qui a mystérieusement trois ans auparavant, laissant son mari et son fils sans nouvelles. Lorsque ce dernier, Bird, reçoit par courrier un dessin, il est persuadé qu’il lui vient de sa mère et part à sa recherche.

    L’autrice, Celeste Ng, a imaginé de A à Z un programme politique liberticide et dictatorial tenant parfaitement la route. Le racisme anti-asiatique est mis en évidence, thème peu abordé dans mes lectures, contrairement à celui anti-afroaméricain. Cette société imaginée mettrait sur les dos de la Chine, tous les maux touchant le pays. La montée de l’extrême-droite aux Etats-Unis, surtout lors du mandat de Donald Trump, rend ce livre si pragmatique.

    L’autre sujet principal est la quête de cet enfant, Bird, pour retrouver sa mère. Pour lui, c’est aussi découvrir ses racines et comprendre ses origines. La façon dont la narratrice aborde cette relation mère-fis est criante d’émotions et ne laissera aucun lecteur indifférent.

    Les décors sont hyper travaillés et décrits avec beaucoup de minutie. Aucun détail n’a été laissé au hasard. La genèse du roman est, par ailleurs, expliquée par Celeste Ng elle-même à la fin de ce bouquin brillant et éminent.

    A aucun moment, elle ne choisit la facilité, tant dans la façon de traiter les différentes thématiques que dans le contenu même de l’histoire. C’est un livre dont on ne ressort pas indemne au final car même les dernières pages tournées, Bird et Margaret occuperont une place certaine dans le coeur de leurs lecteurs.

  • Musemania 30 août 2023
    Nos coeurs disparus - Celeste NG

    Véritable roman d’anticipation, Celeste Ng offre une dystopie réaliste mêlant une réflexion du monde que nous laisserons aux générations futures et une vision quelque peu inquiétante du monde que nous pourrions connaître dans un avenir pas si lointain.

    Le PACT est instauré par le nouveau gouvernement américain. Cette loi liberticide favorise la préservation des traditions américaines et institue que toute culture étrangère est suspecte et dangereuse pour la société. Les libertés individuelles ont été réduites à peau de chagrin, chaque citoyen est surveillé et peut être dénoncé à tout moment par toute personne, les dissidents peuvent se voir retirer leurs enfants du jour au lendemain, les manifestions prohibées tout simplement.

    Tous les livres considérés comme réfractaires au régime ont été retirés purement et simplement des bibliothèques, afin d’être détruits. C’est le cas de ceux de la poétesse Margaret Miu qui a mystérieusement trois ans auparavant, laissant son mari et son fils sans nouvelles. Lorsque ce dernier, Bird, reçoit par courrier un dessin, il est persuadé qu’il lui vient de sa mère et part à sa recherche.

    L’autrice, Celeste Ng, a imaginé de A à Z un programme politique liberticide et dictatorial tenant parfaitement la route. Le racisme anti-asiatique est mis en évidence, thème peu abordé dans mes lectures, contrairement à celui anti-afroaméricain. Cette société imaginée mettrait sur les dos de la Chine, tous les maux touchant le pays. La montée de l’extrême-droite aux Etats-Unis, surtout lors du mandat de Donald Trump, rend ce livre si pragmatique.

    L’autre sujet principal est la quête de cet enfant, Bird, pour retrouver sa mère. Pour lui, c’est aussi découvrir ses racines et comprendre ses origines. La façon dont la narratrice aborde cette relation mère-fis est criante d’émotions et ne laissera aucun lecteur indifférent.

    Les décors sont hyper travaillés et décrits avec beaucoup de minutie. Aucun détail n’a été laissé au hasard. La genèse du roman est, par ailleurs, expliquée par Celeste Ng elle-même à la fin de ce bouquin brillant et éminent.

    A aucun moment, elle ne choisit la facilité, tant dans la façon de traiter les différentes thématiques que dans le contenu même de l’histoire. C’est un livre dont on ne ressort pas indemne au final car même les dernières pages tournées, Bird et Margaret occuperont une place certaine dans le coeur de leurs lecteurs.

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