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Malamorte - Antoine Albertini

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Résumé :

« C’est sur mon bureau qu’échouent les dossiers dont personne ne veut, les cadavres qui ne feraient pas lever un sourcil à un gratte-papier des chiens écrasés, les victimes anonymes des crimes d’après boire, les vies gâchées pour rien, les destins lacérés des assassins et de leurs victimes confondus dans la même misère, dans la came, dans le vice, dans les jalousies morbides carbonisant des générations entières au fond d’un taudis en bordure de la Nationale. »

Ce bureau, c’est un cagibi, un placard dans une aile à moitié désaffectée du commissariat de Bastia, où ce policier corse a échoué, après la critique de trop contre ses supérieurs, la bagarre de trop avec ses collègues. Pourtant sa carrière dans la police avait bien démarré : 7 ans dans la banlieue parisienne à la brigade des stups puis une mutation à la police judiciaire de Bastia la ville où il a grandi. Mais très vite, il a été déçu, écœuré par les ordres des chefs, les affaires oubliées volontairement, les arrestations arbitraires, la corruption, les magouilles quotidiennes. Il travaille seul à présent, sur des affaires mineures en apparence. Comme celles du meurtre d’Hakima, 5 ans et de sa mère Khadija. Ce policier va chercher partout le coupable, comme il cherche partout la vérité .
Une enquête, le temps d’un été pluvieux. Le portrait d’une île loin des clichés et des visions de carte postale où se croisent élus, voyous, braqueurs et assassins, travailleurs immigrés, continentaux en mal d’une existence qu’ils espèrent plus douce. Le policier sillonne la ville : des bars pourris aux lotissements à des kilomètres de la mer, des bidonvilles installés près des autoroutes aux villas des beaux quartiers. Il ne cessera jamais de chercher.

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Vos #AvisPolar

  • Musemania 14 juin 2020
    Malamorte - Antoine Albertini

    La Corse est un endroit que je souhaite visiter depuis de nombreuses années, pour la richesse de ses panoramas aux couleurs multiples, une faune et une flore très riches, de belles plages. Pourtant, ce polar « Malamorte » qui y prend ses quartiers là-bas, ce n’est pas un paysage, digne des plus belles cartes postales, qui y est conté, assombri par une pluie constante.

    Les magouilles et la main-mise par la mafia sur l’île de Beauté ne sont des secrets de polichinelle pour personne. L’auteur, Antoine Albertini les ressuscite alors que les médias entretiennent une certaine omerta.

    Tout commence par le meurtre d’une fillette et de sa mère par le père de famille qui aurait raté son suicide. C’est au BHS, le bureau des affaires simples d’un flic alcoolique, mis au ban du commissariat de Bastia que cette affaire va atterrir. En plus de cette enquête, les meurtres et viols de femmes viennent s’y ajouter.

    J’ai apprécié que l’auteur présente cette double intrigue face à un flic sillonnant Bastia loin des sentiers battus, écoeuré par le système et rejeté par ses pairs. Anti-héros par excellence sans nom ni prénom, c’est son instinct et non les fricotages qui lui permettront de remplir à bien à sa mission. Pour certains lecteurs, ils y trouveront des clichés du genre, mais cela ne m’a pas ennuyée outre mesure.

    Le fait d’écrire la trame à la première personne du singulier, plus rare en matière de littérature policière, pour cet obscur capitaine permet de rentrer plus profondément dans le récit et aussi une identification à son personnage.

    L’ambiance est très sombre, voire glauque aux tréfonds des manipulations politiques. Cela engage de nombreux personnages et il faut faire attention de ne parfois pas s’y perdre.

    C’est un polar à l’ancienne qui se lit bien. Chantages et trafics vous mèneront dans cette Corse, battue par les vents et les pluies. Le suspens est bien présent et ce n’est qu’aux dernières pages que se dévoile le dénouement que je n’avais pas vu venir. Ce livre est en fin de compte prometteur.

    Ce livre fait partie de la sélection d’avril 2020 en lice pour le Prix des Lecteurs des éditions du Livre de Poche, catégorie « Polar ».

  • Michel BLAISE 7 mai 2020
    Malamorte - Antoine Albertini

    En Corse, près de Bastia. Mohamed Cherkaoui tire sur sa femme et sa fille de cinq ans. Celles-ci sont mortellement touchées. Puis, il tente, en vain, de suicider. Qui, par ailleurs, assassine, sur le sentier des Crêtes, plusieurs randonneuses ?

    De retour sur son île natale, affecté au BHS - le Bureau des Affaires Simples - en conséquence d’une sanction disciplinaire, un obscur capitaine de police sans nom ni prénom, le narrateur enquêteur, agit en solitaire pourchassé par un passé assidument présent, et s’efforce d’élucider les deux enquêtes nonobstant la condescendance de ses collègues et le peu de disposition de la hiérarchie à son égard dans une oasis de compromissions, de trafics d’influence et de corruptions commis aussi bien par d’importants entrepreneurs que par le pouvoir exécutif et l’administration policière locaux.

    Toutefois en raison de liens affectifs, persuadé de ses compétences professionnelles, Lou Girardi, chef de la section criminelle, impose le capitaine pour enquêter sur ces crimes. C’est au prix d’une détermination inébranlable que celui-ci confondra les coupables au moyen de solutions parfois peu orthodoxes.

    Mais sur l’ile de beauté, les coupables aussi bien que les innocents demeurent parfois fort marris…

    « Malamorte » est un roman d’Antoine Albertini, publié en 2019, aux éditions Jean-Claude Lattès, correspondant au quotidien le Monde et rédacteur pour France 3 en Corse. Il est également l’auteur des « Invisibles » et de « La femme sans tête » - un roman basé sur des faits réels.

    Il est difficile de commenter d’une façon univoque « Malamorte » tant ce récit est remarquable par certains aspects que sa perception générale, à l’aune du genre du roman policier, est très imparfaite.

    La recrudescence « d’écrivains » médiocres engendre l’édition de « fantaisies » de plus en plus abêtissantes, sans aucun intérêt pour le divertissement ou l’enrichissant du lecteur. Malheureusement, ce constat se vérifie aussi et surtout dans le domaine de la littérature policière au sens large.

    Antoine Albertini, plus particulièrement le roman « Malamorte », est le remarquable contre-exemple. Son écriture, son style et son sens de la narration sont supérieurs. (1). Sur le fond, c’est une fiction – nonobstant l’allusion à peine voilée à des crimes et délits politiques récents (2) – pénétrée de connaissances, d’intelligence et de cohérence ; elle exauce, autant qu’elle exhausse, le plaisir de quelques heures de lecture également distrayantes qu’enrichissantes ; elle se lit avec un plaisir indéniable.

    En outre, l’auteur a choisi, ce qui est plus rare dans la bonne littérature policière, le mode narratif à la première personne permettant une proximité avec le lecteur et une identification plus importante de celui-ci avec l’histoire et les personnages.

    La personne du capitaine de police sans nom réunit les caractères indispensables à l’écriture d’un roman policier efficace : un homme perclus de fêlures : solitaire avec un penchant immodéré pour l’alcool : il a perdu l’amour de sa vie. Bien que modérément et à peine évoqué dans le roman, le drame plane inlassablement sur le tempérament du capitaine : « deux cents mètres carrés remplis d’absence. Quatre ans, sept mois et neuf jours qu’elle n’avait pas donné signe de vie » (P.78 Ed. Le livre de poche) ; ses liaisons, parfois dangereuses, avec les indics ; sa suspicion à l’égard de la hiérarchie (et de ses amis), qui le lui rend bien, à laquelle il n’obéit pas toujours parce qu’il ne lui accorde pas sa confiance ; qu’il soupçonne de compromissions, de complicité avec la mafia locale. Bref, un type désabusé par la corruption organisée et généralisée, qui n’en fait plus qu’à sa tête, mais qui, un jour, devra solder sa dette pour sa détermination….

    En effet, le capitaine, évoluant au fil du récit, apprenant de ses expériences, comprendra définitivement, à la fin du roman, que le retour aux sources de l’enfance n’est pas toujours une sinécure ….

    La Corse : le paysage du roman et ses décors sont tout autant soignés, aboutis et saisissant de réalisme. La beauté et la douceur de l’ile sont radicalement et très justement présentées autour de sa criminalité politico-financière omniprésente.

    L’ensemble de ces points de vue fait du récit d’Antoine Albertini un roman réussi et très plaisant à lire.

    En revanche, la question, a priori anodine, du choix du narrateur anonyme semble révélateur. En soi, cela ne pose aucun problème, d’ailleurs l’intrigue aurait pu le justifier. Mais ce n’est pas le cas. En réalité, ce constat révèle chez l’auteur, inconsciemment certainement, sa volonté de supprimer tout intermédiaire entre lui-même et le narrateur. Qu’est-ce à dire ?

    Antoine Albertini est essentiellement journaliste de profession. Or, son roman policier ressemble davantage à un reportage ou à une enquête journalistique, certes de fiction, qu’à un roman policier. Dès lors, il n’a pu résister à la tentation de sacrifier un suspense policier de qualité, qui n’aurait pas été exclusif pour autant d’une écriture admirable, à diverses images et descriptions de journalistes d’investigations trop longues et trop nombreuses.

    La conséquence de cela est la narration d’une intrigue facile, insuffisante perfectible et un peu laborieuse dans sa progression.

    Mais ne boudons pas notre plaisir, « Malamorte » est loin d’être un mauvais roman (policier), bien au contraire ; j’en conseille vivement sa lecture, pour autant les dernières réserves.

    Bonne lecture,

    Michel.

    1) L’écriture d’Antoine Albertini est sublime. Certains extraits pourraient constituer à eux seuls de véritables petites chroniques :

    « Le Bureau des Homicides Simples… Rien n’est jamais simple… Rien n’est jamais simple parce que derrière le rideau des aveux, une voix intérieure raconte toujours une autre histoire, un enchainement illogique de causes et de conséquences, la réminiscence d’un parfum, le souvenir vaporeux d’un espoir déçu…

    On se trouve derrière un bureau, l’âme perdue dans une brume de tabac. Une lampe posée entre un verre à moutarde transformé en cendrier et trois gobelets de café vides éclairent à peine la silhouette prostrée de l’autre côté du bureau. Cette silhouette est celle d’une femme à l’orée de la cinquantaine que la beauté a dû frôler autrefois. Elle est vêtue d’une parka d’une couleur indéfinie, avec une capuche ornée d’une fausse fourrure synthétique. Ses cheveux sont emmêlés, son nez rougi. Le matin même, à six heures pétantes, cette femme a ouvert la porte de son appartement au rez-de-chaussée d’un immeuble anonyme sur la route du cap Corse, a regardé la carte tricolore brandie sous son nez…en demandant : « Les menottes c’est nécessaire ? » …

    Cette femme que la beauté a dû seulement frôler sait que les témoins l’ont reconnue…au moment où elle faisait marche arrière pour la troisième fois sur le corps de son amant de vingt-trois ans. Elle sait que quelqu’un l’a forcément entraperçue ouvrir sa portière et cracher sur le corps désarticulé avant de démarrer en trombe. Elle sait tout ça, elle ne songe même pas à nier.

    Alors cette femme se met à raconter son enfer intime. Sans verser une larme, elle explique comment son amant, presque l’âge de son fils – « un coup de cœur, monsieur, un vrai coup de cœur » -, l’a réduite à néant…. Les textes salaces qu’il la forçait à envoyer… Les photos en porte-jarretelles…que monsieur Coup- de- cœur faisait mater à ses copains dans les boîtes de nuit où il flambait le fric qu’il lui soutirait … Elle ne s’apitoie pas sur son sort, ne tente pas de minimiser les faits. À mesure que l’audition progresse, qu’elle s’enfonce dans le marécage de sa propre déchéance, cette femme que la beauté a seulement frôlée ne pleure toujours pas.

    Il l’appelait « grosse vache ». La filmait avec son téléphone portable… Il lui a promis de tout balancer sur Internet s’il n’obtenait pas une rallonge pour un nouveau week-end de beuverie.

    Oui, un beau matin, elle a quitté son amant sur le parking… Oui, elle l’a suivi sur deux kilomètres, l’a percuté à pleine vitesse avant de lui rouler dessus par trois fois et couvrir son cadavre de crachats. Oui, elle sait qu’elle va se retrouver en prison, projetée dans un univers de toxicos et de psychotiques, de putes et de malades, de gouines féroces déphasées par les tranquillisants. Elle sait tout ça, mais elle ne parvient pas à oublier son coup de cœur. Elle le dit, touchant sa poitrine…. « Il est là monsieur ».

    Et ce qu’elle redoute le plus, bien plus que sa vie privée étalée devant les jurés d’une cour d’assises, plus encore que le regard d’un fils élevé seule en se saignant aux quatre veines, tient à cela : par sa propre faute, elle vivra ce qui lui reste à vivre sans passer une nuit, rien qu’une nuit dans les bras de son « coup de cœur ».

    Voilà l’histoire de cette femme que la beauté a seulement frôlée.

    Même au bureau des homicides simples, rien n’est simple ».

    (P32. Ed. Le livre de poche).

    2) - Allusion à l’affaire de l’assassinat à Ajaccio, le 6 février 1998, du Préfet Claude Érignac. (P.23 Ed. Le livre de Poche)

     Allusion aux difficultés politico-judiciaires de madame le sous-préfet de Sartène, en Corse, Véronique Caron, ayant conduit à l’ouverture d’une information judiciaire en 2019 pour corruption passive. (P.277 Ed. Le livre de poche).

  • mouffette_masquee 18 avril 2020
    Malamorte - Antoine Albertini

    Résumé : Dans une résidence tranquille de Bastia, un drame familial vient d’avoir lieu : un père de famille a assassiné sa femme et sa fille de 5 ans avant de tenter de se suicider d’une balle dans la tête. C’est un capitaine de police, mis au placard depuis des années qui est en charge de l’enquête. Alcoolique et acerbe, il est en charge du bureau des Homicides Simples, soit une voie de garage car on ne peut se débarrasser de lui.
    Peu de temps après, il est appelé sur une seconde scène de crime, une femme a été violée puis étranglée sur un chemin de randonnée.

    Mon avis : Lu dans le cadre du Prix des lecteurs, je ne l’aurais pas forcément choisi de moi-même. La Corse et ses magouilles, la mafia, son ambiance assez spéciale et renfermée, et surtout, un petit mot sur la couverture, "Policier". Je ne suis, de base pas fan du bon policier classique, mais j’avoue que celui-là était plutôt intéressant. La double enquête a permis de ne pas s’ennuyer un instant, sans pour autant se mélanger les pinceaux entre les deux affaires. J’ai bien aimé le capitaine, même s’il est quand même pas mal cliché dans le style vieux flic torturé mais avec un bon fond quand même. Les intrigues étaient également intéressantes, car pas si évidentes que ça, mais un peu tirées par les cheveux quand même d’après-moi. J’espère que les deux autres ouvrages sélectionnés auront plus de charisme ! Vite lu, je pense qu’il sera également vite oublié.

  • Kirzy 17 avril 2020
    Malamorte - Antoine Albertini

    La Corse donc, du côté de Bastia. Deux affaires qui semblent n’avoir aucun point commun et qui forcément en ont un : un chef d’entreprise dans la bâtiment qui tue femme et fille avant de tenter de se suicide + une randonneuse assassinée sur un sentier isolée. Deux affaires a priori "mineures" qui vont déclencher une pagaille monstre dans toute l’île.

    Le point de départ est classique mais le cadre corse est un terreau fertile pour le polar, surtout que l’auteur, s’il réutilise les clichés corses attendus ( scandales immobiliers, tensions politiques, corruption, règlements de compte, xénophobie etc ), il sait aussi très bien les contourner pour proposer une vision à la fois réaliste et vivante, mélancolique même. Car on sent l’amour de l’auteur pour la Corse, on sent à quel point il la connaît. le choix de placer son enquête au coeur de l’hiver, sous un déluge, est très pertinent pour créer un ambiance poisseuse fort à propos.

    Si l’enquête est bien mené, ménageant le suspense, ne dévoilant le lien entre les deux affaires que tardivement, ce que j’ai le plus apprécié, c’est le personnage principal, narrateur anonyme. Il coche les cases de l’enquêteur borderline désabusé typique des polars hard-boiled, mais il a ce quelque chose en plus qui lui permet de se démarquer de ces confrères.
    Placardisé suite à un pétage de plomb ( légitime certes ... ), il se voit attribuer le BHS, le Bureau des homicides simples : des affaires « peau de balle » dont tout le monde se contrefout, un bureau cagibi, des collègues ouvertement moqueurs ... Mais voilà, il a un flair pas possible, n’a rien à perdre. Et il régale le lecteur de sa faconde tour à tour truculente, poétique ou grossière même. Un borderline bavard et non taiseux, c’est assez jouissif et permet de passer un très bon moment de lecture .

    « C’est James Ellroy sur l’île de Beauté » dixit L’Obs, c’est ce qui est indiqué sur la couverture du Livre de Poche ... Très exagéré, hein, non ce polar ne joue dans la catégorie poids lourd, mais ce premier roman est réussi et prometteur.

  • Komboloi 6 février 2020
    Malamorte - Antoine Albertini

    Je suis bien embêté au moment de rédiger cette critique. J’ai aimé ce roman policier maîtrisé de bout en bout par l’auteur. Tout y est, l’ambiance à la corse, le flic un peu perturbé et sortant souvent des clous que l’on a mis au placard et qui se retrouve sur une enquête d’ampleur, le procureur que l’on a envie de baffé en caricature de jeune magistrat tout juste sortie de l’école mais qui affiche une arrogance incroyable, les morts qui s’enchaînent, les retournements de situation s’accélérant en fin de récit...

    Pour autant, je suis mitigé. Pourquoi ? Car justement j’ai trouvé ce roman beaucoup trop lisse. Il est clairement dans les clous du genre mais un peu trop en fait, même les petites choses qui devraient faire que ce roman sorte de l’ordinaire, comme le fait que l’action se passe en Corse, n’arrivent pas à le faire décoller. Il manque clairement quelque chose pour que ce roman se démarque dans ce genre.

    Il n’en reste pas moins que c’est un bon roman policier à l’écriture agréable, et qui ravira sans doute les amateurs du genre malgré quelques longueurs. Disons que de mon côté, compte-tenu de l’offre énorme dans le genre, je pourrai avoir tendance à me lasser et à chercher plutôt les auteurs essayant d’apporter un vrai plus que cela soit par un style d’écriture, une construction particulière, un contenu atypique...

    Un roman policier maîtrisé donc, que je ne déconseille pas mais qui reste très classique, sans doute trop.

  • L’atelier de Litote 5 juin 2019
    Malamorte - Antoine Albertini

    Un drame familial a éclaté à Bastia, Mohamed Cherkaoui a tiré sur sa femme et sa petite fille de 5 ans pour finir par retourner l’arme contre lui. Un Capitaine de Police désabusé et alcoolique, premier arrivé sur les lieux se voit confier l’enquête alors qu’il était jusque là relégué sur une voie de garage au BHS : Bureau des homicides simples. Puis sur un sentier de randonnée c’est le corps d’une femme qui est retrouvé. Commence alors pour notre flic une enquête mouvementée et captivante sous le joug de sa hiérarchie qui ne lui facilite pas la tâche. Le personnage principal est aussi le narrateur et même s’il nous apparaît comme une parodie du flic blasé mais droit dans ses pompes au passé douloureux, il va se révéler tout au long de l’enquête qui soulèvera plus de questions qu’elle ni répondra. Ce personnage qui me semble désenchanté n’est pas sans affecte, il est attaché à son île et aux gens avec des amitiés d’enfance toujours présentes en plus il est bon dans ce qu’il fait ce qui ne gâche rien. L’intrigue est bien vue et comporte des éléments tout à fait crédibles qui lui donnent toute son épaisseur. Avec ce premier roman, Antoine Albertini correspondant du Monde en Corse, nous offre toute sa connaissance des « personnalités corses » et bien entendu du terrain. La Corse, ses paysages somptueux et ses plages paradisiaques, oubliez-les. Nous sommes bien loin de la carte postale. Dès le début de l’enquête on est face à une réalité sociale et économique qui montre un tout autre visage de l’île de beauté. Indépendantistes, séparatistes et nationalistes ne sont plus dans la lumière, le temps a passé. Sans compromis Bastia – Calvi sous la pluie de novembre prennent une tout autre dimension loin des clichés habituels. On ressent très fort l’insularité et l’ambiance quasi apocalyptique de la ville. Un roman noir bien maîtrisé avec une intrigue au schéma classique mais efficace. Une belle découverte avec un personnage attachant, sachant pratiquer l’humour et l’autodérision. J’aimerai beaucoup suivre une nouvelle enquête et voir l’évolution de ce personnage. Belle lecture.

  • Annec 1er juin 2019
    Malamorte - Antoine Albertini

    Je remercie site Netgalley, et aux éditions J.C. Lattès pour ce S.P. et cette plongée dans une Corse hors des sentiers battus. J’aime l’effet de surprise final procuré par un dénouement inattendu. La fin nous captive sur l’issue choisie par tous les protagonistes. J’ai idée que ce livre plaira plus aux hommes qu’aux femmes. Sans vouloir faire montre de sexisme, les désignations précises des armes utilisées, le vocabulaire employé dans les dialogues vont dans ce sens mais tout le monde appréciera néanmoins l’ouvrage.
    L’écriture agréable nous emporte dans une affaire qui se complexifie rapidement. Des autopsies, des fouilles, des interrogatoires, des menaces et fusillades agrémentent ce polar, où chaque personnage, en nombre conséquent, tient un rôle dans l’avancée de l’intrigue.
    Une Corse bien corsée – un roman régional
    Une singularité ici choisie par l’auteur de ne jamais nommer expressément son principal personnage. Omniprésent, on ne peut le désigner nommément… un coutume corse… ?
    On se balade dans un cadre ardu. Oubliez les clichés des guides touristiques. En la circonstance, le cadre insulaire envahi d’estivants s’éclipse pour un climat rude, et une nature sauvage voire inhospitalière. Ici, l’hiver imprègne le scénario où notre capitaine de police doit composer avec la pluie, le vent et les orages pour trouver des indices, recueillir des témoignages et tromper son ennui. On visite la côte bastiaise des quartiers huppés à celle des bouis-bouis en passant par des vieilles bâtisses traditionnelles aujourd’hui décrépites.
    Ces éléments fournissent une ambiance à la Nestor Burma où notre narrateur, que l’on suit du début à la fin gère une noirceur quotidienne imprégnée d’alcool, pessimisme, et célibat. Sa résignation raisonnable n’exclut pas quelque humour acerbe.
    L’enquête initiale part d’un supposé drame familial. Or, parallèlement les cadavres se succèdent sans véritable lien entre eux. En effet, la règle de l’omerta règne en force. Avec cette image de la dictature de la place publique, une réalité pessimisme dépeint une sombre justice. Ainsi, des victimes insignifiantes tempèrent la velléité des enquêteurs, tandis que la présence des médias leur impose une pression manifeste sur d’autres affaires.
    UNE ENQUETE INSULAIRE
    Par chance, notre héros détient les atouts d’un fin limier dans ce milieu. Les réseaux sur l’île bien établis de notre narrateur vont lui prêter main forte, parfois à leur détriment. D’autre part on perçoit la nécessité d’une intronisation locale pour obtenir des informations. De plus, sa connaissance d’anciennes affaires lui procurent des connexions, insoupçonnées à nous lecteurs novice, avec des notoriétés familières de la police.
    Cette affaire sulfureuse, ô combien intéressante comparée de son travail ordinaire stimule le capitaine pour tenter de prendre un nouvel élan. L’enquête lui a même permis de renouer avec son passé. Ainsi, son ancienne maitresse, naguère disparue ressurgit sans prévenir, et il met à l’épreuve, non sans scrupules, des relations de longues dates.
    Le scénario éclaire le lecteur sur les dérives de rouages de la hiérarchie dans la police, et les rivalités entre l’armée et la police. D’anciennes affaires relatées démontrent comment leurs sorts peuvent échapper à la hiérarchie ou au contraire, comment l’insularité, particularise, de fait, leur gestion.

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