- Auteur : Barbara ABEL
- Genre : Thriller, Thriller / Drame, Polar psychologique
- Editeurs : Plon, Pocket
- Date de sortie : 31 mars 2022
- EAN : 9782259307628
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Résumé :
Qui est le véritable meurtrier d’un être qui se suicide ?
Lui, sans doute.
Et puis tous les autres, aussi.
Quand Roxane ouvre les yeux, elle sait que les choses ne se sont pas passées comme prévu.
Martin et elle formaient un couple fusionnel. Et puis, un matin, on les a retrouvés dans leur lit, suicidés. Si Roxane s’est réveillée, Martin, lui, n’a pas eu sa chance... ou sa malchance. Comment expliquer la folie de leur geste ? Comment justifier la terrible décision qu’ils ont prise ? Roxane va devoir s’expliquer devant ses proches, ceux de Martin, et bientôt devant la police, car ce suicide en partie raté ne serait-il pas en réalité un meurtre parfait ? Que savons-nous réellement de ce qui se passe au sein d’un couple ? Au sein d’une famille ? Que savons-nous des fêlures de chacun ?
Aude Bouquine 13 juin 2024
Les fêlures - Barbara Abel
« Certains réveils sont plus pénibles que d’autres. » Ainsi s’ouvre le quatorzième roman de Barbara Abel. Roxanne ouvre les yeux à l’hôpital. Elle ne devrait pas se trouver là. Elle devrait être morte, comme Martin, son compagnon. Ensemble, ils avaient fomenté un plan : un suicide organisé qui les ferait disparaître en même temps. Si Roxanne se réveille à l’hôpital, c’est que quelque chose a capoté. Qu’est-il arrivé à Martin ? A-t-il été « sauvé » lui aussi ? À l’annonce de sa mort, Roxanne s’effondre et se plonge dans un mutisme total. Comment expliquer à sa soeur Garance ce qui s’est réellement passé ? Comment se défendre auprès de sa belle-famille qui l’accuse d’avoir délibérément tué Martin ?
En littérature de genre, outre l’intrigue qui nécessite un vrai pouvoir d’imagination, un savant dosage des ficelles, ce qui m’apparaît extrêmement difficile concerne tous les passages touchant à la psychologie des personnages et au décryptage des émotions. Je n’aime pas comparer, mais quand je le fais c’est toujours de manière positive pour saluer une façon de faire qui m’impressionne. Il y a eu Marie Neuser dans « Délicieuse », Amélie Antoine dans plusieurs de ses romans, il y a maintenant Barbara Abel dans « Les fêlures ». Ce qu’elle propose ici n’est ni plus ni moins qu’une redoutable plongée dans la psyché humaine, au coeur des émotions, là où elles prennent leur source, dans l’enfance notamment, et/ou dans des éléments du passé. Je salue avec admiration la précision de ce que l’auteur décrypte ici, la finesse dans les détails, la délicatesse des nuances, l’exactitude des émotions. C’est un véritable travail d’orfèvrerie, une dentelle rare qui prend du temps à se dévoiler dans sa globalité, mais d’une justesse prodigieuse. En refermant « Les fêlures », j’ai d’abord pensé au travail d’auteur, avant de décortiquer l’histoire. Dans la forme et à mon sens, Barbara Abel a atteint un sommet, une méticulosité impressionnante qui permet un transfert total. le lecteur entre dans la tête des personnages. Sur le fond, l’intrigue plaira ou non, cela est tout à fait subjectif et propre à chaque lecteur. En ce qui me concerne, ce sont toujours les émotions qui déclenchent le coup de coeur (ou pas) et dès les premières pages, l’auteur m’a attirée dans ses filets pour ne plus jamais me lâcher. Dans « Les fêlures », c’est la qualité de l’écriture, la façon dont elle exprime les ressentis que Barbara Abel m’a totalement conquise. Je le dis en toute franchise, elle excelle dans cet exercice et le fait avec brio, soufflant le chaud et le froid, au rythme des révélations qui apportent de l’épaisseur. Maintenant que je vous ai un peu donné des raisons de lire ce livre, parlons un peu du fond justement.
Le fond relève de l’âme humaine, de ses multiples recoins dans lesquels viennent se cacher des souvenirs trouvant leur résonance dans l’intime. de ces souvenirs naissent des lézardes, parfois des déchirures, parfois des crevasses. Ces « fêlures » déterminent les personnes que nous devenons. Nos failles sont nichées là, dans le creux du passé et tournent en tâche de fond dans nos inconscients. Des micros évènements, des rencontres, ou des chocs émotionnels les font ressurgir. En alternant situations du présent et flash-back, Barbara Abel met la lumière sur les origines du mal qui, de minuscules deviennent colossales et changent le cours de l’existence. Ce passé est centré sur l’enfance de Roxane et de Garance unies face à une mère toxique et à un père démissionnaire qui s’est contenté de sauver sa peau. Les anecdotes qui jonchent leur enfance commune, la déchéance maternelle, les mots terribles prononcés, les cris, les disputes façonnent les gestes à venir et les caractères. L’une comprend très tôt qu’il ne faut s’attacher à rien pour que personne n’ait aucun levier sur elle, l’autre grandit dans la rancoeur, la colère et la haine. Ce socle commun nourrit peu à peu leurs personnalités et dilate les failles. Se démarquer totalement d’un schéma connu ou reproduire, c’est le grand combat qu’elles livrent avec elles-mêmes, mais aussi face à l’Autre. Deux soeurs, une même pièce, deux faces. Je ne veux pas trop en dire pour vous laisser tout le plaisir de la découverte, mais humainement, le rapport à l’autre est le grand thème du roman. Relation mère-fille, relation mère-fils (Martin et sa mère), relation de couple, Barbara Abel n’épargne aucun angle, et utilise chaque épineux rapport à l’autre pour tisser sa toile, une toile qui déploie la complexité des relations humaines, la source d’un devenir intime et leurs effets à long terme.
« Les fêlures » est un roman bien plus complexe qu’il n’y paraît, qui demande de prendre son temps pour le creuser, qui suscite de nombreuses réflexions. Il est fouillé, riche et intellectuellement nourrissant. Barbara Abel réussit ici un vrai tour de force dans un roman très noir destiné à « broyer les rêves ».
cath.livresetemotions 22 août 2023
Marathon du polar 2023, équipe LABRIGADEDESCINQ
Les fêlures - Barbara Abel
Ce roman noir est une véritable dinguerie, comme à chaque fois avec Barbara Abel.
Lu en à peine une semaine, totalement accro, avec toujours autant de difficulté à le refermer chaque soir.
Au fur et à mesure de ma lecture, j’ai tantôt penché pour le suicide, tantôt pour le crime, sans jamais réussir à trancher.
Comme toujours, mais c’était couru d’avance, Barbara m’a menée par le bout du nez.
Parce qu’évidemment rien n’est jamais simple et comme l’autrice le dit si bien : « Dans un suicide, où est la victime, où est le bourreau ? Qui est le véritable meurtrier d’un être qui se suicide ?
Lui, sans doute. Et puis tous les autres, aussi. »
Ce couple fusionnel que forment Roxane et Martin, retrouvés un matin, dans leur lit, suicidés, ainsi que leurs familles respectives, cachent tous des secrets, des blessures, des peurs, des fêlures, ... que Barbara Abel, pour notre plus grand bonheur, dévoile et met en lumière.
Inéluctablement, l’autrice réussit ce tour de force de nous emmener là où l’on s’y attend le moins.
Attendez-vous à être retourné comme une crêpe !!
Mille mercis Barbara Abel pour toutes ces émotions ♥️.
Savy 21 mai 2023
Les fêlures - Barbara Abel
Comment expliquer la folie d’un geste décidé à deux,surtout lorsque l’un survit à l’autre.
Vient l’heure des questions,des doutes, pourquoi ce geste.
Meurtre, suicide ?
Fervente lectrice de Barbara Abel,je reste mitigée avec Les Fêlures.
Malgré un sujet grave qu’est le suicide, j’ai eu du mal à me laisser emporter par ce livre.
C’est long,les personnages agacent, difficile de s’attacher à l’un d’eux.
Je me suis même demander ce que voulait nous dire l’auteure à travers son livre.
universpolars 17 mars 2023
Les fêlures - Barbara Abel
Ce récit commence par une fin, en soi … Vouloir en finir, pourquoi ? Quelle tristesse cette entrée en matière. L’auteure nous place au centre d’un condensé de douleurs familiales, et ça fait plutôt mal. La famille … Bon sang comme ça peut être déchirant et cruel, surtout pour un môme.
Entre des regrets venant bien trop tard, des fiertés mal placées ou des deuils inconcevables, l’auteur sonde la sphère familiale sans pudeur, avec beaucoup d’émotion dans le ton. Examiné et placé entre les mains de Barbara Abel, le thème du suicide - ou de la tentative de suicide - devient complexe et loin d’être anodin. Les implications possibles deviennent énormes en termes de responsabilités morales ou pénales.
Les lignes que nous parcourons nous révèlent la présence d’un sérieux mal-être. Ne pas se sentir à sa place - ne jamais la trouver vraiment ! -, se raccrocher à des bouées trouées de partout, voici des exemples de ce que vous subirez en lisant ce récit. Ce mal-être en devient contagieux et finit par nous ronger, nous bouffer.
Chaque page tournée provoque un violent coup dans le bide ou dans l’âme. Cette trame, profondément humaine, laisse une place de choix au doute et à l’incertitude. Vous allez certainement être ennuyés bien quelques fois pour prendre clairement position.
Les divers flash-backs que l’auteure insère avec habileté dans son récit ne vont pas vraiment vous rassurer, mais ils auront l’avantage d’effacer quelques doutes. L’égoïsme et la toxicité des relations familiales que nous observons ici sont extrêmes et je pense que vous aurez l’estomac qui va se nouer bien quelques fois.
L’aspect lié à la manipulation est ici très fort, mais aussi très instable, si je puis dire. C’est flou, c’est gênant, limite perturbant. On sait, dès le départ, que cette pratique malveillante - consciente ou non - plane au-dessus de chaque page. Par contre, on ne sait pas vraiment d’où elle vient et c’est là que ça devient dérangeant.
L’auteure, qui noircit ces pages avec style impeccable, ne va pas se presser pour nous désigner la bonne direction ! Comprendre la nature humaine, cela prend du temps !
Bref, je vous conseille de lire ce livre débordant d’humanité, offrant un style sûr, harmonieux, élégant et riche ! Décrire des relations humaines avec une telle justesse – une telle conscience ! - m’a franchement bluffé. Barbara Abel - certainement très observatrice et attentive - est plutôt à l’aise pour sonder l’âme !
Bonne lecture.
lecturesdudimanche 24 février 2023
Les fêlures - Barbara Abel
Cette année, Barbara Abel s’est penchée sur la lourde question de la responsabilité en cas de suicide… Qui faut-il blâmer ? Le « suicidé » qui a décidé de fuir ? La famille, les amis, qui n’ont rien vu venir ? Ou, dans ce cas précis, Roxane qui, elle, a survécu au double suicide qu’elle et son compagnon, Martin, avaient orchestré. Martin est bel et bien mort, mais Roxanne se réveille à l’hôpital, sa sœur Garance à son chevet. Garance n’y comprend rien, Martin et Roxanne était un couple jeune et heureux ! Qu’est-ce qui a basculé une fois de plus dans la vie de sa petite sœur sur laquelle le sort semble s’acharner ?
Avec Garance, on remontra le temps pour comprendre quelle était leur enfance auprès d’une mère alcoolique, et avec Roxanne, on remontera aux sources d’une idylle extraordinaire. Mais dans ce tableau, il ne faut pas négliger Odile, femme d’affaires puissante et en apparence sans cœur… Pourtant, c’est bien ce cœur qu’on croit absent qui saigne depuis la mort de son fils, Martin. Quelqu’un doit bien payer !
Barbara Abel sait y faire quand il s’agit de dépeindre des dysfonctionnements familiaux, des émotions exacerbées, des drames qui s’écrivent dès l’enfance. À ce niveau-là, il n’y a évidemment rien à redire. Malgré tout, un élément essentiel m’a manqué pendant toute la lecture, et ça m’en coûte de le reconnaître, d’autant que les avis sont unanimes pour saluer ce nouvel opus ! Ce qui m’a manqué, c’est l’effet de surprise… Chaque étape qui a mené les amoureux là où ils en sont au début du roman (l’un à l’hôpital, l’autre à la morgue) m’a semblé logique, avec une issue implacable formatée par des enfances volées, sacrifiées. J’ai traversé ce roman comme on lit un énième article relatant un tragique fait-divers : en sachant tant le pourquoi que le comment ! J’aurais aimé une claque, je n’en ai pas reçue, malgré une qualité d’écriture indéniable et une dissection des sentiments magistrale. Tout y était pour faire de ce livre un grand Barbara Abel, et c’est peut-être justement parce que tout y était que je ne m’y suis pas laissé prendre…
Musemania 16 février 2023
Les fêlures - Barbara Abel
Je suis une adepte des romans de Barbara Abel, depuis la première heure et ses débuts. En effet, j’ai lu la majorité de ses livres, que ce soient ses thrillers (j’avais d’ailleurs adoré « Derrière la haine ») ou même son incursion dans la littérature blanche avec « La brûlure du chocolat ». Donc, c’était avec entrain que je souhaitais découvrir son dernier, « Les fêlures ». Le hasard faisant bien les choses, il fait partie de la sélection en lice du Prix des Lecteurs des librairies belges Club, dans la catégorie « Thriller ».
Reine du thriller psychologique, la belge Barbara Abel travaille et peaufine énormément ses personnages par leurs psychologies, leurs sentiments et émotions. Encore une fois, par ce nouvel opus, elle ne déroge pas à la règle !
C’est l’histoire de Roxane et de Martin, un jeune couple fusionnel somme toute banal, issus de deux milieux sociaux diamétralement différents. Un matin, ils sont retrouvés dans leur lit après avoir tentés de se suicider mais seule Roxane est en vie. Pourquoi ont-ils décidé d’en finir ? Quelles sont les raisons de cet acte que leurs proches ne comprennent pas ? D’où ont-ils tiré cette idée insensée d’attenter à leur vie ? Roxane, seule survivante, devra fournir des réponses aux très nombreuses questions que cet acte a suscitées.
Si vous aimez que l’auteur vous décortique les relations humaines, les liens familiaux et la psychologie, ce livre devrait vous plaire. Car en plus de cela, l’intrigue est finement pensée et tient le lecteur en haleine.
Pour ma part, ce n’est pas un coup de cœur, comme j’ai pu ressentir pour d’autres bouquins de Barbara Abel. Je pense que ce qui m’a essentiellement manqué est la petite étincelle qui aurait pu faire de ce bon thriller, un excellent roman. Constitué quand même de près de 420 pages, il a, parfois, un peu de longueur dans l’histoire. J’aurais voulu découvrir les tenants et les aboutissants un peu plus rapidement que ceux qui m’étaient proposés.
Malgré ce grief, cela a été un bon moment de lecture offert par Barbara Abel et son don incomparable pour conter des histoires où faux-semblants et manipulations sont des maîtres mots !