- Réalisateur : Anne Le Ny
- Acteurs : André Dussollier, José Garcia, Capucine Valmary
- Distributeur : SND
- Auteur : Anne Le Ny
- Nationalité : Français
- Durée : 1h42min
Le film d’Anne le Ny tente de se frayer un chemin dans l’univers balisé du drame psychologique. Mais son propos n’évite pas les poncifs du genre et l’histoire est globalement plombée par une mise en scène trop prévisible.
Le premier quart d’heure du film d’Anne le Ny, inspiré par l’affaire Suzanne Viguier, nous fournit trop d’éléments pour que nous hésitions longtemps sur les tenants et les aboutissants d’une véritable tragédie, même s’il s’agit de déterminer la nature exacte des faits qui se sont déroulés. La disparition de Juliette est-elle un accident, ou s’agit-il d’un meurtre ?
La suite de l’histoire tente de prévoir quelques rebondissements qui paraissent bien trop artificiels. On se rend rapidement compte que le propos du long métrage s’intéresse aux caractéristiques d’un drame psychologique, à travers des relations familiales filandreuses, plutôt qu’aux invariants du thriller policier, tel qu’on le conçoit, avec une ambiance idoine, même si l’écrin des montagnes s’avère symboliquement solidaire d’une ambiance claustrophobe.
Anne le Ny interroge les notions de responsabilité, de culpabilité, distille sans surprise un lot de mensonges et de trahisons qui déchirent l’univers familial. Mais elle peine surtout à trouver une réalisation à la hauteur de ses intentions, les scènes manquant singulièrement de rythme, la direction d’acteur enfermant les personnages dans des physionomies déjà vues par ailleurs, l’enjeu de l’histoire se réduisant à l’affrontement des deux acteurs stars : d’un côté, le toujours impeccable André Dussollier, même s’il ne semble pas suffisamment convaincu pour forcer son talent, et le plus laborieux José Garcia lorgnant vers une sorte de contre-emploi, plutôt entravé par l’indigence de son personnage, piégé par une logique du mensonge. Sa prestation dans un rôle dramatique n’égale pas ici son interprétation du Couperet de Costa-Gavras.
Seule Capucine Valmary, - vue dans plusieurs séries télévisées - parvient quelque peu à retenir l’attention dans le rôle d’une jeune fille perturbée qui cherche à renouer avec son père. Mais elle se trouve elle aussi enfermée dans les conventions d’une œuvre qui a tout d’un téléfilm lambda.