- Auteurs : Luc Jacamon, Matz, Jacamon/Matz, Miller Frank, Matz/Jacamon
Vous aimez la BD ? Vous aimez le polar ? Notre série d’articles est faite pour vous !
26. Série Sin City de Frank Miller (1994).
Frustré de ses travaux pour les éditeurs vedettes du comics américain, qui ne lui laissait ni liberté artistique complète, ni maîtrise scénaristique (pour rappel, aux États-Unis, les droits sur les personnages appartiennent… aux éditeurs), Frank Miller se lance en 1994 avec Sin City dans son véritable grand œuvre. Cette saga très violente et sexy (sexiste, diront à raison certains) se veut un retour et un hommage au hard boiled cher à des Dashiel Hammett ou Raymond Chandler, fait de détectives tourmentés, de femmes fatales, de villes oppressantes et violentes, de corruption. Controversée, son œuvre très ambitieuse est largement reconnue pour sa maîtrise du contraste et de la lumière, par son dessin en noir et blanc que parsèment quelques touches de couleurs, souvent en écho à de violentes émotions. L’adaptation menée en 2005 par Robert Rodriguez (et coréalisée par l’auteur) est à la fois un reflet fidèle et une création nouvelle, et donne un bon aperçu de la puissance visuelle considérable du « trait Miller ».
27. Série Détective Conan de Gōshō Aoyama (1994).
Vous l’ignoriez peut-être, mais cette série de mangas est probablement une des plus vendue dans le monde et vaut à son auteur, Gōshō Aoyama, le statut de mangaka superstar. Détective Conan, c’est une série de polar teintée de paranormal : on y suit le parcours de Shinichi Kudo, un lycéen détective redevenu un écolier de 7 ans suite à l’ingestion d’une drogue. Shinichi n’aura de cesse de traquer les mystérieux membres de l’Organisation, la structure criminelle responsable de son rajeunissement. L’originalité de cette saga tient dans l’alternance du temps court –une enquête présentant plusieurs suspects, menée jusqu’à son terme par un inspecteur suivant des indices qui ne seront imbriqués qu’en fin d’aventure- et d’un temps long, celui des multiples quêtes de Shinichi : démasquer le boss de l’Organisation et ses motivations, mais aussi retrouver son corps et clarifier sa relation avec son amie d’enfance, Ran Mouri.
28. Monster de Naoki Urasawa (1994). Voir aussi série 20th Century Boys (2002).
Monster est l’un des seinen (un manga théoriquement destiné aux jeunes hommes) incontournables, un classique de nombreuses fois primé. Personnages bien travaillés, des rebondissements bien trouvés qui prouve une réelle maîtrise scénaristique, retranscription qui semble fidèle de l’Allemagne de l’est et de ses environs avant la réunification (une vraie prouesse pour un auteur japonais, à la culture si éloignée de l’Europe) : cette œuvre d’une grande richesse aura du mal à se démoder.
Düsseldorf, Allemagne de l’est, 1986. Kenzô Tenma, un brillant neurochirurgien japonais, exerce dans l’hôpital de la ville. Destiné à un brillant avenir, son étoile pâlit le jour où il décide d’opérer en priorité un jeune garçon blessé d’une balle dans la tête plutôt que le maire de la ville, qui meurt peu après. Sa carrière semble alors compromise mais trois hauts responsables de l’hôpital sont mystérieusement assassinés et le jeune homme blessé, ainsi que sa sœur, disparaissent. Alors que la police criminelle, en la personne de l’inspecteur Runge, un homme obsessionnel, soupçonne fortement Tenma, celui-ci croit deviner que le jeune garçon sauvé serait en réalité un monstre, un serial-killer psychopathe et manipulateur…
29. Série Le Tueur de Luc Jacamon et Matz (1998). Voir aussi les autres séries scénarisées par Matz : Du plomb dans la tête (2004) avec Colin Wilson, les one-shot réalisés avec Miles Hyman, Nuit de fureur (2008) adapté du roman de Jim Thompson ou Le Dahlia Noir (2013), adapté de l’œuvre de James Ellroy, Adios Muchachos (2011) avec Paolo Bacilieri, adapté du roman de Daniel Chavarria, et Balles perdues (2015) avec Jef à partir d’un scénario de Walter Hill, et enfin la série Tango (20170, avec Philippe Xavier.
Le Tueur est une série de 13 albums (14 si on compte le premier tome d’un nouveau cycle paru en 2020), emblématique de la collection « Ligne rouge » de Casterman, spécialisée dans le polar. On y suit le parcours d’un tueur à gage de sang-froid (souvent comparé à un crocodile) dont on ignore l’identité. D’un physique assez passe-partout, taiseux (la série présente assez peu de dialogues), le Tueur nous fait néanmoins partager ses pensées, son passé et ses états d’âme sous forme de monologue intérieur. Un classique.
Dans le premier épisode, le Tueur est en planque dans un appartement parisien et attend patiemment sa cible. Cette longue inerte va le pousser à se souvenir de sa carrière, des premiers contrats de ses débuts…