- Auteurs : José Muñoz, Carlos Sampayo, Benoît Sokal, Jordi Bernet, Enrique Sanchez Abuli
Suite de notre top entre BD et polar ! Si vous aimez la bande dessinée, jetez vous sur ces titres !
8. Série Clifton de Raymond Macherot (1959).
Harold Wilberforce Clifton est un détective britannique amateur, ancien colonel du MI-5. Désormais à la retraite, il partage son temps entre ses loisirs, et les enquêtes qu’on lui propose. Il s’agit soit de particuliers, soit de ses anciens collègues du MI-5 ou de Scotland Yard. Série de polar à fort accent humoristique imaginée par Macherot en forme d’hommage à l’Angleterre des boys-scouts, des colonels à la retraite et des détectives amateurs, la série sera poursuivie par plusieurs équipes, notamment le trio Greg (Achille Talon)/Bob de Groot +Turk (Léonard).
10. Série Alack Sinner de José Muñoz et Carlos Sampayo (1975).
On quitte les « places fortes » traditionnelles de la bande dessinée pour se rendre auprès d’auteurs argentins, exilés en Espagne suite à la dictature militaire. Muñoz et Sampayo sont parmi les premiers à faire mêler BD et ambiance de roman noire avec la série Alack Sinner, un détective new-yorkais désabusé. C’est la première BD polar à être récompensée au Festival d’Angoulême avec le prestigieux Fauve d’or du meilleur album. Le duo signera également la très belle série Le Bar à Joe.
11. Série Jack Palmer de Pétillon (1977).
La série Jack Palmer est une parodie des détectives de roman noir qui ont émergé dans le sillage des œuvres de Dashiell Hammett ou Raymond Chandler. Palmer est un détective dépassé à tous égards : complètement fauché, il arbore la tenue typique des « privés » mais celle-ci lui donne une allure informe plutôt que de le faire passer pour un dur à cuire ; tout pareillement, il passe souvent complètement à côté de ses enquêtes mettant aux prises des puissances supérieures qui le dépassent (politiques, mafieux, médias, grandes fortunes). Cette série satyrique a enfin connu le succès qu’elle méritait avec L’Enquête corse, parue en 2000, adaptée quatre ans plus tard, en partie de manière infidèle.
12. Silence de Comès (1979).
Silence n’est pas à proprement parler une BD polar, mais elle appartient sans conteste à l’univers du noir, avec de très fortes incursions vers l’onirisme et le fantastique. Ouvrage à part dans les créations de bandes dessinées, il a exercé une influence fondamentale sur une génération d’auteurs, marqués par le style graphique et la narration. L’histoire se déroule à Beausonge, village imaginaire de l’Ardenne. « Silence », un jeune homme muet et simple d’esprit, est l’homme à tout faire de l’odieux et brutal Abel Mauvy, riche agriculteur très influent dans le village.
13. Série Canardo de Benoît Sokal (1981).
Benoît Sokal nous a offert un drôle de « héros » avec son « Canardo », un canard désabusé qui évolue dans un monde d’animaux anthropomorphes et qui traîne son spleen dans 25 albums. Imaginez un mélange de Roman de Renart, d’Inspecteur Colombo et de Philip Marlowe miteux. Ce « privé » dépressif, alcoolique, fumeur, à la moralité douteuse frôle avec des tendances « anar » et évolue souvent dans des milieux glauques où le cynisme est de rigueur. On s’attache néanmoins à son personnage et à ses aventures. Sokal évoque dans cette série l’Amerzone, ce pays imaginaire qui a fait sa célébrité dans (l’excellent) jeu vidéo Amerzone.
14. Série Torpedo de Jordi Bernet et Enrique Sánchez Abulí (1982).
New York 1936, Lucas Torelli alias Torpedo, sicilien de son état, loue sa gâchette à qui veut éliminer un rival, une femme gênante ou un voisin trop curieux. La pitié est un mot inconnu pour lui, seul l’argent peut adoucir ses mœurs, quand il coule en abondance. Cette série est magnifiée par le noir du dessinateur Jordi Bernet, inspiré du maître américain Milton Caniff (comme un certain Hugo Pratt).