- Auteurs : Maj Sjöwall, Per Wahlöö
- Editeur : Rivages noir
- Date de sortie : 4 novembre 2009
- EAN : 978-2743620288
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Résumé :
Une femme commet un braquage au cours duquel un homme est tué accidentellement. Dans le même temps, deux dangereux pilleurs de banques écument Stockholm, et mettent la police sur les dents. Martin Beck quant à lui, reprenant le travail après une longue convalescence, se heurte à une affaire bizarre : un vieil invalide nécessiteux est retrouvé mort dans une pièce sordide soigneusement fermée de l’intérieur. Il a une balle dans le ventre. La police veut conclure à un suicide, mais dans ce cas où est passé le pistolet ? Un pistolet qui, justement, semble avoir servi au braquage... A partir d’un classique mystère de chambre close se dessine progressivement une affaire complexe, à la résolution parfaitement amorale.
1001histoires 27 octobre 2020
La chambre close - Maj Sjöwall et Per Wahlöö
La chambre close : publié en Suède en 1972 sous le titre original "Det slutna rummet".
Le roman d’un crime, huitième titre de la série.
L’édition en format poche chez Rivages ( 2009 ) est préfacée par Michael Connelly ( le créateur d’Harry Bosch ) et par Håkan Nesser ( auteur suédois ).
3 juillet 1972, le commissaire Martin Beck chef de la brigade criminelle suédoise reprend du service après quinze mois d’une longue convalescence nécessaires après avoir été blessé par balle ( voir ICI ). Triste retour à la réalité, sombre portrait de la Suède que les auteurs ( de gauche ) dressent sans complaisance et sans retenu. Il est étonnant de constater que ce portrait est très actuel bien qu’écrit il y a près de ... cinquante ans.
Sur fond de manifestations contre la guerre du Vietnam, de nouvelles constructions défigurent les quartiers de Stockholm qui sont également vidés de leurs traditions. Le taux de chômage explose ( et nous ne sommes qu’en 1972 ! ). Les personnes âgées vieillissent seules, pauvres, privées d’identité et de dignité après une longue vie de travail. La société de veut plus d’elles et les regroupe dans des établissements qui ne sont plus appelés hospices mais maisons de retraite. Seul le nom à changé. Toute opposition politique est qualifiée de communiste, prétexte pour que les manifestations soient violemment réprimées. Le taux de suicides à Stockholm est un des plus élevés au monde. Karl Edvin Svärd, un retraité vivant seul s’est-il suicidé ? Son cadavre est resté près de deux mois sans que personne ne s’en aperçoive. On a retrouvé Svärd tué d’une balle dans son minuscule appartement toutes les fenêtres et les portes fermées de l’intérieur. L’enquête a été bâclée, l’arme du suicide n’a même pas été trouvée. Ce dossier va rejoindre le lot des affaires non élucidées. Mais c’est sans compter sur la rigueur et la ténacité de Martin Beck. A la même époque Per Wahlöö s’opposait à Maria Lang la figure de prou du "whodunit" suédois ( voir ICI ).
La critique sociale prend le dessus sur le polar dans ce roman mais sans sombrer dans le tragique. Une autre affaire criminelle occupe la Police de Stockholm et la brigade de répression du banditisme. Le braquage d’une banque a mal tourné et fait une victime innocente. L’enquête est dirigé par le procureur Sten Olsson surnommé Bulldozer. Rien ne lui résiste, il soupçonne immédiatement un gang organisé. Lors d’une première tentative d’arrestation, la brigade se couvre de ridicule. Le lecteur peut s’attendre à rire encore lorsque Bulldozer acquiert la certitude que ce gang prépare le casse du siècle ...
Quel talent des auteurs ! Ils nous font sourire, réfléchir à l’évolution des sociétés. Martin Beck jalonne le roman par sa présence forte, policier habile, attendrissant lorsqu’il rend visite à sa mère et qui donne une leçon de vie lorsqu’il partage des instants avec Rhea.
Bibliographie des auteurs ICI