- Auteur : Claire Favan
- Editeur : Harper Collins
Bepolar : Comment est née l’idée de La Chair de sa chair ? Qu’aviez-vous envie de faire ou de dire ?
Claire Favan : La Chair de sa chair est né en plusieurs fois. Les premières idées sont arrivées pendant le confinement, avec tous ces reportages sur les impacts de l’enfermement sur les familles, au niveau des violences conjugales. Ensuite, j’ai effectué des recherches sur le sujet aux USA, et je suis tombée sur un article relatant un fait divers qui m’a permis de donner tout le corps de cette intrigue. Les législations d’un État à l’autre étant très différentes, j’ai pu grâce à ce fait divers placer géographiquement mon histoire. Dans ce livre, sous couvert de raconter une histoire imaginaire, j’aborde des faits de sociétés de façon à pousser le lecteur à se poser des questions.
Bepolar : On suit une famille et ses déboires aux États Unis. Pourquoi avoir changé placé votre intrigue dans ce pays ?
Claire Favan : La législation française est totalement différente de celle des USA. Pour cette histoire en particulier, le choix ne se présentait pas vraiment, même si de toute façon, sauf exception (Inexorable), écrire en France ne m’intéresse pas. Je suis dans une démarche identique à celle de la lecture : je recherche l’évasion et la France c’est la réalité.
Bepolar : Ce qui marque tout d’abord, c’est l’avalanche de malheurs sur Moira O’Donnell. Vous la vouliez particulièrement cabossé et en même temps très combative ?
Claire Favan : Des personnages marqués par la vie sont beaucoup plus intéressant à travailler. Ils ont des aspérités, des failles. Ils sont beaucoup plus proches de nous, plus réalistes. Moira n’échappe pas à cette règle.
Bepolar : La psychologie des personnages est très bien campée. Comment les avez-vous construit ?
Claire Favan : Quand j’écris un livre, les personnages sont centraux pour moi. J’ai besoin d’avoir leur personnalité, de savoir comment ils vont se comporter, interagir. Ils précèdent parfois même la mise en place de l’intrigue.
Bepolar : D’ailleurs votre roman repose sur cette psychologie. Comment avez-vous construit votre roman ? Comment travaillez-vous vos intrigues ?
Claire Favan : Je travaille avec un plan assez détaillé, qui n’exclut pas les ajouts ou les modifications en cours d’écriture. Une fois que j’ai ce plan qui regroupe à la fois les retournements de situations, les évolutions des personnages, l’avancée de l’intrigue, je n’ai plus qu’à écrire. Mon plan est suffisamment détaillé pour que l’évolution psychologique des personnages soit maîtrisée.
Bepolar : Il vient tout juste de sortir. Comment vivez vous cette période, ces jours où votre roman ne vous appartient plus ?
Claire Favan : Généralement, j’ai toujours une période de décompression pendant laquelle je reste en retrait. Je me sens un peu comme après la naissance de mon fils, comme si j’avais une brutale chute des hormones avec toutes les conséquences sur le moral que cela peut avoir.
Bepolar : Quels sont vos projets, sur quoi travaillez-vous ?
Claire Favan : Je me repose. J’ai sorti deux livres en période de confinement, sans pouvoir profiter du contact et des échanges avec le public. C’est tellement frustrant que j’ai envie d’attendre un peu, en espérant que d’ici là, on aura pu tourner la page.