- Auteur : Claire Favan
- Editeur : Robert Laffont
Découvrez les secrets d’Inexorable, le dernier Claire Favan.
Bepolar : Inexorable, c’est un livre sur la différence, sur le harcèlement. Qu’est-ce qui vous a donné envie de l’écrire ? Qu’est-ce que vous aviez envie de faire ou de dire ?
Claire Favan : A la base, je voulais écrire un livre sur le rapport mère/fils. Rapidement, j’ai eu envie d’utiliser ce que mon mari et moi avons pu vivre face au système scolaire français. Comme vous l’explique la préface de mon fils, Gabriel souffre d’un handicap invisible. Pendant des années, nous avons vécu l’enfer, face à l’incompréhension des enseignants et des parents, le spectre de l’échec scolaire et de l’exclusion et la sociabilisation biaisée de notre fils. Avec ce livre, je prends la parole pour des milliers de familles comme la nôtre en France. Il me permet de mettre des mots sur une situation catastrophique, douloureuse et destructrice et d’alerter. C’est à ça que sert le roman noir, après tout.
Bepolar : Comment pourriez-vous nous présenter Milo ?
Claire Favan : Milo a quatre ans quand son père, qu’il vénère, est arrêté sous ses yeux par la police. Il développe un trouble de l’angoisse. A l’école, il devient vite ingérable parce que personne ne parvient à canaliser ses crises qui le rendent imprévisible. Le système est désarmé face à lui et ses choix pour tenter de le contenir ne font qu’aggraver la situation, entretenir l’angoisse et d’alimenter le cercle vicieux. Milo se retrouve catalogué, marqué. Sauf que quand on est étiqueté, c’est pour la vie.
Bepolar : Le livre s’ouvre sur une préface de votre propre fils. Est-ce que ce livre qui semble très personnel a été difficile à écrire ? Ou au contraire une libération ? A-t-il une place particulière ce roman dans votre bibliographie ?
Claire Favan : Cette préface est arrivée après l’écriture du roman. Elle a fait un bien fou à mon fils qui a mûri d’un seul coup. Il a l’impression d’agir, enfin, et de ne plus être victime de son handicap. Pour ma part, j’ai dû exhumer des sentiments et des événements difficiles. Alors oui, l’écriture a été ralentie parce que j’écrivais à petites doses. Les mots ont ravivé des souffrances, mais ont aussi permis de voir le chemin parcouru et les progrès réalisés. J’ai aussi été victime de phases de superstition quand j’ai dépassé l’âge de mon fils pour m’aventurer vers un âge plus avancé pour Milo. Pourvu que je ne marque pas son destin !! Et oui, j’espère que ce livre tiendra une place différente. Pas seulement pour moi, mais également pour toutes les familles qui vivent ce que nous avons vécu.
Bepolar : Est-ce que c’est aussi une manière de s’interroger ou d’explorer l’amour d’une mère pour ses enfants ?
Claire Favan : Bien sûr. Il s’agissait de l’idée de départ du livre. C’est elle que j’ai exploité à travers mon propre vécu et celui d’autres mères.
Bepolar : Il vient tout juste de sortir il y a quelques jours. Comment vivez-vous ce moment ? Est-ce que vous appréhendez la réaction des lecteurs ?
Claire Favan : Chaque livre est une remise en question. Chaque livre peut plaire à certains lecteurs et déplaire à d’autres. En tant qu’auteur, on sait ce qu’on veut émettre, mais on ne sait jamais comment l’autre va le recevoir. Quand il a capté l’essence de ce qu’on a voulu transmettre, c’est banco ! Sinon, dommage. Je sais que je vais en déstabiliser plus d’un, mais c’est le jeu. Vu le sujet, pour la première fois, je pars en mode combat et en conséquence, l’appréhension n’a pas sa place.
Bepolar : Sur quoi travaillez-vous désormais ?
Claire Favan : Rien ! Je glande ! J’ai bien quelques idées dans la tête, mais pas encore l’envie de m’y remettre.
Bepolar : Quand pourra-t-on vous retrouver en dédicace ?
Claire Favan : Je serai vendredi 19 octobre à la Griffe Noire, le week-end du 20 21 au Festival sans Nom à Mulhouse et mi octobre à Lamballe.
Bepolar : Et qu’est-ce qui pour vous est un bon polar ?
Claire Favan : La recette qui fonctionne pour moi, c’est un cocktail d’action, de suspens, d’angoisse et de psychologie.