Tout commence avec le meurtre d’un prof d’université. Alors que l’enquête de l’inspecteur Vincent Dreyer et son collègue Gilles Bonnard démarre, un deuxième assassinat survient. De quoi déclencher une paranoïa générale. Trois petits cailloux est le deuxième roman de la trilogie de Christian Lanza, un univers et un auteur qu’on a à coeur de vous faire découvrir.
Bepolar : Comment est née l’idée de cette trilogie ?
Christian Lanza : Mon premier roman, Le loup blanc et le diable, partait de mon adolescence passée dans un internat catholique puis versait peu à peu dans une fiction vengeresse. A la suite de ce premier livre, j’ai eu envie de traiter ce thème de la loi du talion en décrivant la longue transformation humaine de mon inspecteur Vincent Dreyer au cours de trois enquêtes difficiles. C’est pour cette raison qu’il m’a fallu une trilogie !
Bepolar : On peut y lire plein de thématiques, entre crime homophobe et assassinat politique, le tout avec un volet social. De quoi aviez-vous envie de parler ?
Christian Lanza : Dans le premier volet, Les anges noirs, j’ai parlé d’enlèvements d’enfants orchestrés par des gens démoniaques. Dans le deuxième, celui qui vient de sortir, trois petits cailloux noirs, on assiste à des crimes perpétrés par de jeunes délinquants contre des personnes âgées, jusqu’à ce qu’un mystérieux SDF se mette à les venger en éliminant les tueurs. Cette histoire est construite en écho à une nouvelle dystopique de Dino Buzzatti, chasseurs de vieux.
Le troisième volet, étoiles funèbres, mettra en scène ce qui se fait de pire dans la folie criminelle.
L’idée qui traverse tous mes bouquins, c’est la défense des plus démunis contre leurs prédateurs. Le boomerang finit toujours par se retourner contre son lanceur sans pitié.
Bepolar : On est face ici à un nouveau tueur et une nouvelle série de crimes. Comment avez-vous tisser les fils de votre intrigue globale ? Etes-vous plutôt un auteur qui planifié vos intrigues ou vous laissez-vous porter par votre plume ?
Christian Lanza : J’ai le début et la fin, la situation initiale et son dénouement. Ensuite je laisse toute liberté à ma plume de me surprendre dans les méandres du développement de l’intrigue.
Bepolar : L’enquête est notamment portée par l`inspecteur Vincent Dreyer et son collègue Gilles Bonnard. Qui sont-ils ? Comment pourriez-vous nous les présenter ?
Christian Lanza : Mes deux inspecteurs sont très différents. Vincent Dreyer est un écorché vif. Toute sa famille a été massacrée quand il avait 12 ans. Il n’a aucun sentiment si ce n’est l’appel de la vengeance et du sang. Un flic ripou qui n’hésite pas à tuer. Gilles Bonnard au contraire est un policier respectueux du droit républicain et sert de garde-fous à son collègue. Malgré leurs différences, ils vont construire une belle amitié. Au fil de ses enquêtes, Vincent va s’humaniser, prendre le chemin d’une certaine empathie pour ceux qui ont moins.
Bepolar : Qu’est-ce que vous auriez envie que les lecteurs et lectrices ressentent et gardent de votre histoire une fois la dernière page tournée ?
Christian Lanza : Il y a plusieurs leçons à tirer : méfiez vous du retour de manivelle si vous commettez un crime ; si vous êtes plongés dans le fric et l’égoïsme, tournez vous vers les autres, car on peut être à la fois épicurien et humaniste.
Mais tout simplement, j’espère que cette histoire aura fait kiffer mes lectrices et lecteurs.
Un bon polar doit multiplier les rebondissements
Bepolar : Sur quoi travaillez-vous désormais ?
Christian Lanza : Je suis en train de peaufiner le troisième livre de la trilogie. Il faut savoir que chacune des trois histoires peut se lire indépendamment des deux autres, même s’il y a un fil rouge sur l’évolution du caractère de l’inspecteur Dreyer. Il nous prouve que rien n’est figé dans l’existence et que chacun d’entre nous peut évoluer dans le bon sens.
Bepolar : Qu’est-ce qui selon vous fait un bon polar ?
Christian Lanza : Un bon polar doit multiplier les rebondissements et son dénouement doit surprendre tout en restant crédible. Il doit mettre en scène des personnes d’une belle épaisseur humaine. Et surtout il doit permettre l’évasion. J’ai été professeur de français, et pour ouvrir la porte de l’envie de lire aux adolescents, j’ai utilisé les dystopies classiques d’Orwell, de Huxley ou de Bradbury.
L’imaginaire nourrit l’individu, j’espère y contribuer un tout petit peu.