- Auteur : Simon JOHANNIN
- Editeur : Allia
- Collection : Moyenne Collect
- Date de sortie : 5 janvier 2017
- EAN : 979-1030405842
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Résumé :
Ici c’est La Fourrière, un "village de nulle part" et c’est un enfant qui raconte : massacrer le chien de "la grosse conne de voisine", tuer le cochon avec les hommes du village, s’amuser au "jeu de l’arabe", rendre les coups et éviter ceux des parents.
Ici on vit retiré, un peu hors-la-loi, pas loin de la misère aussi. Dans cette Guerre des boutons chez les rednecks, les bêtes sont partout, les enfants conduisent leurs parents ivres morts dans des voitures déglinguées et l’amitié reste la grande affaire.
C’est un pays d’ogres et d’animaux errants, un monde organique fait de pluie et de graisse, de terre et d’os, où se répandent les fluides des corps vivants et ceux des bestioles mortes. Même le ramassage scolaire ressemble au passage des équarisseurs.
Mais bientôt certains disparaissent, les filles vous quittent et la forêt finit par s’éloigner.
kateginger63 12 avril 2019
L’été des charognes - Simon Johannin
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Le Nature writing français bien trash
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Un roman noir violent et cru.
Voilà les 2 adjectifs qui me viennent immédiatement à l’esprit à l’évocation de cette lecture.
Ce livre, de format court, n’est pas à mettre entre toutes les mains. Je le conseillerais plutôt à des lecteurs aguerris aux scènes dérangeantes. Ce n’est pas un polar , pas de crime à l’horizon, pas (trop) de sang mais alors de la chair il y en a à profusion !
Même moi qui ai l’habitude de "trifouiller" dans les viscères, de ramasser le vomi et autres liquides organiques (infirmière en digestif, ça ne s’explique pas :), j’ai eu besoin de quelques moments d’accommodation à ces phrases trop/très suggestives.
Le style est poétique (malgré le sujet), tout en finesse et sensibilité. L’auteur ne mâche pas ses mots. Il les expose sur le papier sans filtres, sans ornements.
Attention aussi aux lecteurs sensibles à la cause des animaux car dès la première page, vous appellerez la SPA ! Ici , les charognes sont reines, cela déborde de partout. Et pourtant, il y a du respect envers ceux-ci (c’est subtil).
Et les enfants ? Elevés comme des animaux domestiques, toujours en quête de jeux sauvages, nourris à la viande, fessés au moindre regard de travers.
La première partie évoque surtout les premières années du jeune garçon. Ses parties de jeux avec ses voisins (ils collectionnent tous types d’ossements même humains !), la débrouille dans cette cambrousse remplie de crasse mais aussi élevé à l’amour "je t’aime moi non plus" de ses parents. Puis l’adolescence à la ville où tout se délite.
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Un récit que j’ai dévoré presque comme le gamin qui mastique et engloutit son bout de méchoui. Oui, c’est une pépite qui fracasse sec. Du lourd qui t’en met plein les mirettes et te donne la nausée. Les bêtes, la crasse, l’alcool mais aussi l’amour. C’est brutal et beau à la fois.
Puissant et évocateur (je l’ai déjà souligné mais j’insiste !)
Et puis l’édition Allia l’a proposé dans un bel écrin noir. What else ?
Un auteur à suivre donc....
* Lu dans le cadre du challenge #theblacknovember