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L’âge du doute - Andrea Camilleri

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Résumé :

Plus que jamais, sous le soleil de la Sicile, les apparences sont trompeuses. Les jeunes ingénues peuvent se révéler manipulatrices et les meurtres sordides cacher de plus vastes trafics...
Confronté à son principal ennemi, l’âge qui avance, et à de redoutables tentations – comme la séduisante, et bien-nommée, Laura Belladonna –, Montalbano se trouve ballotté en eaux troubles. Et, cette fois, le dottore qui aimait trop les femmes va devoir garder le cap s’il ne veut pas avoir le sang d’innocents sur les mains.

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Vos #AvisPolar

  • universpolars 15 octobre 2024
    L’âge du doute - Andrea Camilleri

    Je vais certainement manquer un peu d’objectivité en parlant de ce roman car je suis un adepte des enquêtes du commissaire Montalbano. Quoi qu’il en soit, c’est déjà un élément qui permet d’imaginer que c’est du bon ! Cela n’engage que moi, bien entendu.

    Je dois reconnaître que c’est toujours un vrai plaisir de retrouver ce héros récurent des romans d’Andrea Camilleri. Le genre de polar qui n’a pas nécessairement besoin d’une intrigue d’une extrême finesse pour en apprécier l’histoire. Les romans d’Andrea Camilleri représentent avant tout une ambiance, une atmosphère, une partie de la Sicile qui défile entre vos mains, page après page ; avec ses personnages qui vont avec, bien entendu.

    Ce roman débute par la propre mort du commissaire Montalbano. Non ? Bon OK. C’est pourtant vrai, mais c’est juste un rêve que Montalbano nous balance dès les premières pages, un rêve qui le hante et dans lequel ses amis et collègues lui reprochent de manquer d’organisation pour ses propres obsèques. Imaginez un peu...

    Le commissaire est confronté à la mort d’un homme - un clandestin ? - qui a été découvert dans un canot, nu, repêché près du port de Vigata, par l’équipage d’un luxueux yacht, le "Vanna". Parallèlement, il fait la connaissance, par un grand hasard provoqué par la météo, d’une jeune femme en difficulté prénommée Vanna (comme le yacht oui) et qui lui raconte un truc abracadabrant, prétextant qu’elle s’apprêtait à se rendre au port pour rencontrer sa tante qui allait arriver à bord de son yacht, le Vanna.

    Mais l’homme du canot, totalement défiguré afin de rendre l’identification difficile, n’est visiblement pas du tout un clandestin, et la fille avec qui il a eu contact s’est proprement foutu de sa gueule sur toute la ligne ; identité, motif de sa venue, la totale.

    L’enquête de Montalbano, en creusant un peu sur la mort de cet homme au canot, va se diriger vers deux bateaux amarrés au port, soit un bateau de croisière, "L’As de Coeur", et un luxueux yacht, le fameux "Vanna". Montalbano ne sait pas trop pourquoi il donne une si grande importance à ces deux embarcations, mais les propos de cette fille inconnue l’intriguent quelque peu et le perturbent bien assez pour aller jusqu’à placer un agent infiltré dans un de ces navires qui va leur permettre de créer enfin un lien avec des activités criminelles.

    L’enquête va alors prendre de la vitesse et va enfin donner une direction précise qui nous amènera vers des trafics d’une assez grande envergure.

    Comme d’habitude, on apprécie énormément le style Camilleri - en tout cas moi -, déjà par la narration qui est tout simplement hors normes et vraiment succulente. On respire à plein nez la Sicile, que cela soit par les personnages qui évoluent dans cette histoire, le contact entre eux - explosif ! - ou encore par les plats cuisinés qui nous font saliver ; passer un moment chez Enzo en compagnie de Montalbano, c’est dévorer les pages juste après les avoir lues. Une pause lecture est presque conseillée afin de garantir une bonne digestion.

    La traduction effectuée par Serge Quadruppani, excellent écrivain aussi, auteur de "La disparition soudaine des ouvrières", - ma chronique -, est très subtile et fidèle, semble-t-il, à l’écriture sicilienne de Camilleri. Il faut reconnaître que cela doit être un travail de Titan de traduire du Camilleri. Celles et ceux qui connaissent la "musique" d’Andrea Camilleri pourront en témoigner, c’est un style - surtout au niveau du vocabulaire - très particulier, mais au combien agréable à lire, je pourrais même dire à écouter. L’auteur mélange italien et sicilien ce qui nous permet de vivre un grand moment passé sous le signe de l’exotisme ; totalement dépaysant !

    Le personnage de Montalbano est en lui-même toute une histoire, cet homme qui vieilli et qui se met gentiment mais sûrement à douter de tout, surtout de lui-même. Dans ce roman, notre commissaire est quelque peu déstabilisé par certaines rencontres féminines, surtout une, qui lui donne un sérieuse occasion de douter, de se remettre en question, de faire le point. L’âge du doute, comme le dit si bien Andrea Camilleri.

    Je parlais avant de l’ambiance, de l’atmosphère Camilleri. C’est certain, les scènes ressemblent à une succession de pièces de théâtre à ciel ouvert, plusieurs actes qui se suivent pour finalement atteindre le dénouement, soit l’acte final, quelque peu explosif.

    Les dialogues ajoutent un plus non négligeable dans cette pièce, c’est un vrai régal ; du grand théâtre burlesque ! Andrea Camilleri donne à ses personnages une vitalité hors du commun ; nous ne sommes pas en Sicile pour rien ! Les échanges téléphoniques, pour donner un exemple, sont d’une extrême subtilité constitués d’humour, de dérision ou encore de sarcasme, lors desquels les vannes fusent à tout-va. Être témoins d’un Montalbano se foutant de la gueule du Questeur (procureur), ou encore essayant de se dépatouiller suite à ses nombreuses maladresses légendaires, cela vaut le détour par la Sicile !

    Pour conclure, je précise encore une fois que pour suivre les enquêtes de Montalbano, pas besoin d’avoir une intrigue à couper le souffle, l’ambiance à elle seule nous fait déjà manquer assez d’air tellement elle nous atteint par sa qualité, son originalité mais surtout par son authenticité !

    Bonne lecture.

  • universpolars 15 octobre 2024
    L’âge du doute - Andrea Camilleri

    Je vais certainement manquer un peu d’objectivité en parlant de ce roman car je suis un adepte des enquêtes du commissaire Montalbano. Quoi qu’il en soit, c’est déjà un élément qui permet d’imaginer que c’est du bon ! Cela n’engage que moi, bien entendu.

    Je dois reconnaître que c’est toujours un vrai plaisir de retrouver ce héros récurent des romans d’Andrea Camilleri. Le genre de polar qui n’a pas nécessairement besoin d’une intrigue d’une extrême finesse pour en apprécier l’histoire. Les romans d’Andrea Camilleri représentent avant tout une ambiance, une atmosphère, une partie de la Sicile qui défile entre vos mains, page après page ; avec ses personnages qui vont avec, bien entendu.

    Ce roman débute par la propre mort du commissaire Montalbano. Non ? Bon OK. C’est pourtant vrai, mais c’est juste un rêve que Montalbano nous balance dès les premières pages, un rêve qui le hante et dans lequel ses amis et collègues lui reprochent de manquer d’organisation pour ses propres obsèques. Imaginez un peu...

    Le commissaire est confronté à la mort d’un homme - un clandestin ? - qui a été découvert dans un canot, nu, repêché près du port de Vigata, par l’équipage d’un luxueux yacht, le "Vanna". Parallèlement, il fait la connaissance, par un grand hasard provoqué par la météo, d’une jeune femme en difficulté prénommée Vanna (comme le yacht oui) et qui lui raconte un truc abracadabrant, prétextant qu’elle s’apprêtait à se rendre au port pour rencontrer sa tante qui allait arriver à bord de son yacht, le Vanna.

    Mais l’homme du canot, totalement défiguré afin de rendre l’identification difficile, n’est visiblement pas du tout un clandestin, et la fille avec qui il a eu contact s’est proprement foutu de sa gueule sur toute la ligne ; identité, motif de sa venue, la totale.

    L’enquête de Montalbano, en creusant un peu sur la mort de cet homme au canot, va se diriger vers deux bateaux amarrés au port, soit un bateau de croisière, "L’As de Coeur", et un luxueux yacht, le fameux "Vanna". Montalbano ne sait pas trop pourquoi il donne une si grande importance à ces deux embarcations, mais les propos de cette fille inconnue l’intriguent quelque peu et le perturbent bien assez pour aller jusqu’à placer un agent infiltré dans un de ces navires qui va leur permettre de créer enfin un lien avec des activités criminelles.

    L’enquête va alors prendre de la vitesse et va enfin donner une direction précise qui nous amènera vers des trafics d’une assez grande envergure.

    Comme d’habitude, on apprécie énormément le style Camilleri - en tout cas moi -, déjà par la narration qui est tout simplement hors normes et vraiment succulente. On respire à plein nez la Sicile, que cela soit par les personnages qui évoluent dans cette histoire, le contact entre eux - explosif ! - ou encore par les plats cuisinés qui nous font saliver ; passer un moment chez Enzo en compagnie de Montalbano, c’est dévorer les pages juste après les avoir lues. Une pause lecture est presque conseillée afin de garantir une bonne digestion.

    La traduction effectuée par Serge Quadruppani, excellent écrivain aussi, auteur de "La disparition soudaine des ouvrières", - ma chronique -, est très subtile et fidèle, semble-t-il, à l’écriture sicilienne de Camilleri. Il faut reconnaître que cela doit être un travail de Titan de traduire du Camilleri. Celles et ceux qui connaissent la "musique" d’Andrea Camilleri pourront en témoigner, c’est un style - surtout au niveau du vocabulaire - très particulier, mais au combien agréable à lire, je pourrais même dire à écouter. L’auteur mélange italien et sicilien ce qui nous permet de vivre un grand moment passé sous le signe de l’exotisme ; totalement dépaysant !

    Le personnage de Montalbano est en lui-même toute une histoire, cet homme qui vieilli et qui se met gentiment mais sûrement à douter de tout, surtout de lui-même. Dans ce roman, notre commissaire est quelque peu déstabilisé par certaines rencontres féminines, surtout une, qui lui donne un sérieuse occasion de douter, de se remettre en question, de faire le point. L’âge du doute, comme le dit si bien Andrea Camilleri.

    Je parlais avant de l’ambiance, de l’atmosphère Camilleri. C’est certain, les scènes ressemblent à une succession de pièces de théâtre à ciel ouvert, plusieurs actes qui se suivent pour finalement atteindre le dénouement, soit l’acte final, quelque peu explosif.

    Les dialogues ajoutent un plus non négligeable dans cette pièce, c’est un vrai régal ; du grand théâtre burlesque ! Andrea Camilleri donne à ses personnages une vitalité hors du commun ; nous ne sommes pas en Sicile pour rien ! Les échanges téléphoniques, pour donner un exemple, sont d’une extrême subtilité constitués d’humour, de dérision ou encore de sarcasme, lors desquels les vannes fusent à tout-va. Être témoins d’un Montalbano se foutant de la gueule du Questeur (procureur), ou encore essayant de se dépatouiller suite à ses nombreuses maladresses légendaires, cela vaut le détour par la Sicile !

    Pour conclure, je précise encore une fois que pour suivre les enquêtes de Montalbano, pas besoin d’avoir une intrigue à couper le souffle, l’ambiance à elle seule nous fait déjà manquer assez d’air tellement elle nous atteint par sa qualité, son originalité mais surtout par son authenticité !

    Bonne lecture.

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