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Résumé :
Une violente attaque de fourgon blindé qui tourne mal. Un convoyeur au tapis et neuf millions envolés… Entre Grenoble et Échirolles, deux clans se sont alliés pour tenter un gros coup. Mais rien ne s’est passé comme prévu… Au milieu de cette faune qui s’entretue pour l’argent et le pouvoir, Nina, Audrey, Karen et Samia vont tenter d’en réchapper… Et puis il y a Hirsch, dit Le Mur, commandant de police pourri jusqu’à la moelle, Precious, le caïd, Malik, le boss. Tous aussi malsains les uns que les autres… Et Gabriel, le flic en pleine dépression depuis la mort d’un jeune manifestant, qui, en quête de rédemption, semble vouloir remettre les choses à leur juste place…
L’atelier de Litote 7 avril 2022
A sang et à mort - Sandrine Durochat
Un pur plaisir de lecture et un coup de cœur pour mon premier roman de Sandrine Durochat. Un polar noir qui reprend les grandes thématiques de l’ensauvagement de la société. En personnages principaux, Precious qui veut être calife à la place du calife et prendre le dessus sur Malik qui dirige ses affaires depuis sa cellule de prison. Un trio de flic pourri jusqu’à la moelle mais aussi Gabriel flic dépressif depuis qu’il pense être responsable de la mort d’un jeune manifestant. Il ne faudrait pas oublier la belle brochette de personnages féminins bien construite, qui ont toutes leur place dans un scénario cruel et violent à souhait. Un roman rythmé qui se joue sur une très courte temporalité puisqu’il commence un mardi à 4 heures du matin et se termine le lendemain à 13h. Au temps dire qu’il n’y a aucune perte de temps, que tout se joue au chronomètre avec des chapitres courts et intenses.
Tous les ingrédients sont réunis pour que la sauce prenne. Un braquage de fourgon blindé, un magot qui s’envole, un mort, de la drogue, du sexe et la banlieue morose d’Échirolles. Dans ce récit sans concession tout sonne juste, j’ai particulièrement aimé les passages où les flics ferreux montrent leur visage. Loin d’être uniquement une chronique sociétale à charge, j’ai éprouvé de l’empathie pour de nombreux personnages mais je dois avouer que les personnages féminins ont eu ma faveur. Parlons du style qui est percutant et incisif mais aussi singulier, ponctué de mots ou d’expressions qui apportent le petit plus qui fait la différence. Une écriture virile et un brin machiste qui m’a fait réagir et que j’ai admiré venant d’une femme. J’ai aussi apprécié les épigraphes bien trouvées qui donnent le ton du chapitre à suivre, un vrai régal. Je n’écouterai plus jamais L’envie de Johnny sans penser à Sandrine Durochat. Je recommande vivement ce polar qui dépote grave. Bonne lecture.