- Réalisateurs : Roberto De Feo - Paolo Strippoli
- Acteurs : Matilda Lutz, Francesco Russo, Peppino Mazzotta
- Distributeur : Netflix
- Auteurs : Roberto De Feo, Paolo Strippoli, Lucio Besana, David Bellini, Milo Tissone
- Genre : Epouvante-Horreur
- Date de sortie : 0000
- Durée : 1h34min
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Résumé :
Cinq inconnus font du co-voiturage à bord d’un camping-car, mais après un accident, ils se retrouvent dans une forêt peuplée d’êtres étranges dont il est impossible de sortir.
Le titre du long métrage, qui assume presque une forme d’auto-dérision, est également programmatique : on retrouvera dans ce thriller d’épouvante italien tous les invariants du film de genre, qui s’appliquent à la fois aux personnages et aux événements, devenus hostiles par le fait d’un affreux hasard : en l’occurrence, c’est un animal mort qui provoque l’accident du van, dans lequel ont embarqué cinq voyageurs, mis en relation par le covoiturage. Or, ce fâcheux événement advient - cela va de soi- dans une forêt où aucun réseau téléphonique ne fonctionne, tandis qu’une étrange cabane déserte attend d’être explorée.
De cette conjonction d’obstacles hautement prévisibles, le récit ne se satisfait pas entièrement. Il faut évidemment folkloriser le propos, en ajoutant une ancienne légende, à laquelle les moins naïfs des protagonistes n’accordent évidemment aucune crédibilité (on les comprend). Mais comme les indices terrifiants s’accumulent et que, dans la brume nocturne, la terreur advient, tout le monde est bien contraint d’admettre que le voyage initialement prévu se transformera en expérience survivaliste dans la pure tradition du slasher (des scènes évoquent Massacre à la tronçonneuse).
De ce point de vue, l’ensemble ne dément pas son titre, jusqu’aux gimmicks visuels très appuyés (gros plans sur les visages terrifiés, ralentis presque hypnotiques à l’unisson d’un état d’hébétement). Hélas, ces artifices cachent la misère, en particulier la psychologie sommaire des personnages qui profile des conflits attendus, outre que les dialogues, plutôt basiques, ne lésinent pas sur les grossièretés, dès lors que les désaccords, irrigués par une ambiance anxiogène, aboutissent aux habituelles récriminations culpabilisantes. A d’autres moments plus apaisés, les personnages réchauffent leurs cœurs endoloris dans une sorte de psychothérapie de groupe. Celle-ci engendre l’aveu de traumas ou de frustrations mille fois vus dans d’autres films d’horreur.
Petit à petit, le récit privilégie une sorte d’attente ennuyeuse, qui n’a même la consistance d’une angoisse métaphysique (on n’est pas chez Buzzati).
Pour respecter le cahier des charges, la dernière demi-heure s’avère visuellement plus spectaculaire, lorgnant très nettement sur l’effrayant Midsommar, on pense en particulier à la scène du repas champêtre avec les villageois, cauchemardesque à souhait. Mais hélas, cela ne suffit pas : le long métrage n’évite pas la surenchère pour compenser la faiblesse immense du scénario et rate complètement son effet de mise en abyme (un film d’horreur dans le film d’horreur).