Jeudi 7 septembre à l’Étrange Festival avait lieu la première internationale de The Marker, un thriller sombre de Justin Edgar dans lequel un criminel cherche la rédemption en veillant sur la fille de la femme qu’il a tuée. Et puisque nous y étions, voici 3 bonnes raisons de vous y intéresser.

Pour sa noirceur :

D’un côté, on a le manichéisme, qui corrompt parfois les thrillers prometteurs en identifiant très clairement : "voilà le gentil, voilà le méchant". De l’autre l’ambivalence, qui voudrait que rien ne soit jamais tout noir ou tout blanc. Entre les deux se situe The Marker, qui emprunte aux deux courants en remontant le second pour déboucher sur le premier. Ainsi, le film de Justin Edgar s’applique à lever l’ambiguïté de ses propres personnages afin de dénoncer toute la noirceur de notre société.

Pour son âme :

S’il laisse le sentiment de ne pas être abouti pour l’œil habitué au thrillers gros budget, The Marker possède cette qualité qu’ont par ailleurs tous les films de l’Étrange Festival : la touche d’âme en plus. Parfois accentuée par une caméra embarquée, comme posée sur l’épaule de son personnage principal (lui-même hanté par la victime du meurtre qui l’a conduit en prison), elle ose le mélange des genres, combinant la poésie au Revenge Movie.

Pour retenir ces deux noms :

Frederick Schmidt interprétait le personnage principal de Snow in Paradise, thriller remarqué dans la catégorie Un Certain Regard à Cannes 2014. Accessoirement, vous avez pu le croiser dans la saison 2 de Supergirl où il campe un méchant. Sobre, efficace, il incarne ici sans faillir le personnage de Marley. Une performance que l’Etrange Festival compare à celle de Matthias Schoenaerts dans Bullhead.

Justin Edgar a été écrit, réalisé et produit The Marker - rien que ça. Il avait précédemment commis We are the Freak, comédie britannique autour d’adolescents marginaux, localisée à Birmingham. La banlieue est la même, la critique sociale diffère à peine : que faire quand on est jeune et pauvre en Angleterre ?