- Réalisateur : Joachim Trier
- Acteurs : Eili Harboe, Kaya Wilkins, Henrik Rafaelsen
- Distributeur : Le Pacte
- Genre : Thriller, Drame, Science fiction
- Nationalité : Français, Norvégien, Suédois
- Date de sortie : 22 novembre 2017
- Durée : 1h56min
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Un film glaçant, qui convoque à la fois Alfred Hitchcock et Brian de Palma, tout en traçant un sillon propre, entre cauchemar halluciné et drame familial. Aujourd’hui, on revient sur Thelma de Joachim Trier (2017).
Résumé :
Thelma, une jeune et timide étudiante, vient de quitter la maison de ses très dévots parents, située sur la côte ouest de Norvège, pour aller étudier dans une université d’Oslo. Là, elle se sent irrésistiblement et secrètement attirée par la très belle Anja. Tout semble se passer plutôt bien mais elle fait un jour à la bibliothèque une crise d’épilepsie d’une violence inouïe. Peu à peu, Thelma se sent submergée par l’intensité de ses sentiments pour Anja, qu’elle n’ose avouer - pas même à elle-même, et devient la proie de crises de plus en plus fréquentes et paroxystiques. Il devient bientôt évident que ces attaques sont en réalité le symptôme de facultés surnaturelles et dangereuses. Thelma se retrouve alors confrontée à son passé, lourd des tragiques implications de ces pouvoirs...
Esthétique et oppressant, Thelma est une véritable réussite signée Joachim Trier. Le contenu de ce film évoque les problématiques présentes dans Carrie au bal du diable (une jeune fille qui développe des pouvoirs surnaturels à partir de ses traumatismes), avec un soupçon d’Alfred Hitchcock et une dose d’onirisme. On recommande !
Trois bonnes raisons de regarder le film
– la complexité du personnage principal : le parcours initiatique de Thelma se fonde sur un déchirement. Taciturne et solitaire, la jeune étudiante en biologie ne cesse de rendre des comptes à ses parents, des dévots rigoristes, et multiplie des crises psychogènes non épileptiques, tout en aspirant à voler de ses propres ailes, le désir d’une autre étudiante la guidant jusqu’au vertige, à travers des scènes très esthétiques et parfois terrifiantes (on mentionnera une séquence très réussie de quasi noyade dans une piscine). Petit à petit, on en apprend plus sur le passé du personnage grâce à des analepses édifiantes. Mais l’héroïne gardera jusqu’au bout une réelle opacité
– une mise en scène pleine de tension : qu’il s’agisse des silences du père au téléphone, de la disparition d’un bébé qui jouait dans un bain, d’une crise impressionnante dans une bibliothèque silencieuse, d’une simple recherche sur Internet relative à une pathologie, la mise en scène ménage des moments de malaise pur qui confirment le savoir-faire du réalisateur Joachim Trier, déjà remarqué pour les drame Oslo, 31 août et Back Home
– l’interprétation d’Elie Harboe : la jeune actrice norvégienne souffle le chaud et le froid, à la lisière du raisonnable et du refoulé, conférant à son personnage une dualité réellement intéressante, propre à la configuration fantastique de cette histoire. Tantôt renfermée, tantôt hallucinée, Thelma semble à chaque instant prendre la mesure du malaise qui l’assaille. Son jeu s’adapte aux ambiances chromatiques qui privilégient des couleurs froides. Elie Harboe est assurément une actrice à suivre !
A voir sur OCS City en streaming et en replay sur le site de la chaîne.