- Auteur : Jerry Pinto
- Traducteur : Patrice Ghirardi
- Genre : Polar, Policier
- Editeur : Banyan éditions
- Date de sortie : 4 mars 2021
- ISBN : 9791096596133
- EAN : 9791096596133
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Résumé :
Un jeune homme est retrouvé mort, éventré et amputé d’un rein, dans les toilettes publiques d’une gare de la proche banlieue de Bombay où il était venu chercher des relations homosexuelles. Alors que d’autres corps sont retrouvés, un journaliste à la retraite, Peter Fernandes, vient en aide à l’inspecteur Shiva Jende pour retrouver le meurtrier…Avec Meurtres à Mahim, Jerry Pinto nous entraîne au cœur de « La Scène », milieu gay underground de Bombay dont même ses deux protagonistes ne soupçonnaient pas l’existence. Il creuse ainsi un thème rarement abordé dans la littérature indienne.
Comme dans ses livres précédents, Pinto brille à décrire une métropole qui ne ressemble à aucune autre, à dessiner – souvent avec humour – une galerie de personnages atypiques et attachants et, finalement, à nous parler d’amour. L’amour qui se cache dans des poches de crasse, de tristesse et de désespérance.
Source : Banyan éditions
Polars urbains 9 mars 2021
Meurtres à Mahim - Jerry Pinto
Le deuxième roman de Jerry Pinto traduit en français commence par un crime sordide dans un lieu sordide : un homme est découvert mort dans les latrines publiques de la gare de Matunga, dans le quartier de Mahim, à Bombay, lieu de rencontres homosexuelles clandestines. Non seulement la victime était gay mais son meurtrier lui a prélevé, maladroitement, un rein. Un double mystère pour l’inspecteur Shiva Jende qui sollicite l’aide de son ami d’enfance Peter Fernandes, journaliste en rupture de journal.
L’enquête va de révélations en rebondissement. Vivant dans la crainte permanente de tomber sous le coup de l’article « Section 377 » du Code pénal criminalisant l’homosexualité, la communauté gay de Bombay vit dans une quasi-clandestinité et est régulièrement victime de prédateurs se livrant au chantage et à l’extorsion de fortes sommes. Une pratique privilégiée par certains policiers qui abusent de leur position pour compléter grassement leurs salaires. Tout se complique quand le premier assassinat est suivi d’autres événements tragiques : le meurtre appelle la vengeance qui, à son tour, est responsables de nouvelles morts.
Meurtres à Mahim est un roman policier classique mais efficace, réaliste sans jamais tomber dans la complaisance ou le sordide. Jende et Fernandes mènent leur enquête avec rigueur, privilégiant les interrogatoires de témoins et le travail sur le terrain, au prix de visites nocturnes autour de la gare de Matunga chez les adeptes du cottaging. Le duo fonctionne bien et est tout à fait convaincant. Sans aller jusqu’à parler d’empathie, le policier comme l’ex-journaliste n’ont pas d’idées reçues sur un milieu qu’ils vont progressivement découvrir, même si Peter et son épouse Millie se posent des questions quant à la possible homosexualité de leur fils unique Sunil. On adhère donc facilement à cette plongée dans la communauté gay et à une histoire de double vengeance qui ressemble à « une tragédie grecque qui se déroulerait dans les toilettes publiques de Bombay ». L’environnement est largement pris en compte et Jerry Pinto ne fait pas l’impasse sur les conditions de vie dans une ville de dix-huit millions d’habitants, où la promiscuité empêche toute intimité et conduit les plus vulnérables à commettre l’irréparable quand ils ne peuvent atteindre la vie meilleure et l’ailleurs dont ils rêvent. Avec ce premier polar, très réussi, les éditions Banyan confirment leur position dans la diffusion en France de la littérature indienne classique et contemporaine.