- Réalisateur : Louis Leterrier
- Acteurs : Omar Sy, Laurent Lafitte, Izïa Higelin
- Distributeur : Netflix
- Auteurs : Pierre Le Coz, Stéphane Kazandjian
- Nationalité : Français
- Durée : 1h59min
Dix ans après De l’autre côté du périph, le duo de flics chocs Diakité/Monge revient pour une enquête cousue de fil blanc. Une déception.
Ousmane Diakité et François Monge reviennent. Les deux flics sont à nouveau obligés de collaborer dans le cadre d’une affaire qui les emmène sur les traces d’un groupuscule fasciste, en plein cœur de l’Isère. Réalisé par un des spécialistes du blockbuster français Louis Leterrier, Loin du périph semble d’abord prendre le parti de la parodie façon Michel Hazanavicius, ce que confirme le jeu pour le moins narquois de Laurent Lafitte, très influencé par Jean Dujardin : même crétinerie assumée chez le hâbleur François Monge, même phallocratie bientôt contrariée par l’irruption d’une jeune policière, bien loin d’être émue, même regard ahuri souvent en retard d’un wagon sur des situations qui, bientôt, s’accélèrent.
Comme le scénario opère une bifurcation diégétique et géographique, après la découverte d’un corps littéralement découpé, le film se concentre sur les motifs du crime, croyant dévoiler des éléments de plus en plus surprenants, alors qu’il ne déroule qu’un programme paresseux, prétexte à des scènes d’action échevelées. Et très vite, un humour visuel, globalement mainstream, évince les mimiques et les sous-textes des premières minutes.
A cette aune, la poursuite en karting dans les rayons du supermarché s’avère un morceau de bravoure où la caméra ne cesse de virevolter, abandonnant l’histoire à son monotone destin de film d’action qui enchaîne des séquences spectaculaires, agite des personnages fantoches, en particulier une galerie de méchants tellement caricaturaux qu’ils ne laissent que deux possibilités aux interprètes : l’outrance des grimaces ou le ridicule des cris répétés.
Peu à peu, la sympathie suscitée par les protagonistes se transforme en exaspération : Loin du périph a le goût d’une blague qui se serait épanouie dans un sketch de trois minutes et se dilue complètement dans sa durée interminable de deux heures.