Les meilleurs livres de serial killers, jour 2
- Auteur : Ernst Theodor Amadeus Hoffmann
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Aujourd’hui, deuxième acte avec une des œuvres et un des auteurs qui ont le plus influencé les créations modernes, pourtant méconnus aujourd’hui : la nouvelle Mademoiselle de Scudéry de E.T.A Hoffmann, parue en 1819 !
L’histoire :
En 1680, dans le fascinant Paris de Louis XIV, un insaisissable assassin sème la terreur parmi la population, ridiculisant la garde royale… De beaux messieurs sont tués de nuit et délestés de leurs bijoux, destinés à leurs maîtresses. Bientôt, la célèbre femme de lettres, Melle de Scudéry, reçoit un coffret de bijoux, visiblement offert par l’étrange voleur, ce qui va la décider à mener l’enquête…
Pourquoi ce livre est important :
Cette nouvelle est désormais largement oubliée, bien qu’elle soit l’une des toutes premières de la littérature policière, et son auteur ne reste qu’à grand peine dans les mémoires avec ses contes (dont le célèbre Casse-Noisette) mais il eut à l’époque un écho retentissant et influença de nombreux grands auteurs (de Musset, de Nerval, Andersen, Pouchkine, Gogol, Kafka et bien d’autres) notamment certains qui forgèrent l’esprit du polar, comme Balzac, Théophile Gautier ou Edgar Allan Poe.
Ce qu’il faut retenir (pour briller en société) :
1. Hoffmann a choisi son enquêtrice en hommage à Madeleine de Scudéry, femme de lettres sous le règne de Louis le Grand, figure de marque du mouvement précieux et à l’origine de la fameuse « carte du tendre ».
2. Hoffmann était un homme de multiples talents : il a été reconnu par les plus brillants esprits de son époque dans les domaines de la composition (musique vocale, instrumentale et opéra), du dessin, de la peinture, du roman (Le Chat Murr) et bien évidemment du conte. C’était aussi un juriste accompli…
3. A tous les égards, sa vie privée comme sa vie d’artiste, Hoffmann est un précurseur du romantisme européen, mais aussi… du genre fantastique ! C’est en effet suite à une erreur de traduction que le terme allemand de « fantasiestücke », qui désignait les contes, s’est transformé en « fantastique », un terme existant en français mais avec une définition légèrement différente. Voilà pourquoi le terme de « roman fantastique » n’a pas d’équivalent en anglais, pourtant mère-patrie (avec l’Allemagne) de ce genre littéraire.
4. Les prénoms d’Hoffmann à sa naissance étaient « Ernst Theodor Wilhem ». Pourquoi alors a-t-on réduit ses prénoms en « E.T.A. » ? Tout simplement parce que l’auteur, grand fan de Mozart, décida de modifier sa signature dans ses œuvres en remplaçant « Wilhem » par « Amadeus », le prénom du célèbre compositeur autrichien.
5. Juste retour des choses, le grand compositeur Jacques Offenbach lui rendit hommage avec un opéra fantastique en cinq actes inspirés de ses romans, Les Contes d’Hoffmann. Le même Hoffenbach qui adapta… Barbe bleue ! (voir « Les meilleurs livres de serial killers, jour 1 »).
Manuel Soufflard