- Auteur : Vera Buck
- Genre : Thriller
- Editeur : Editions Gallmeister
- Date de sortie : 22 août 2024
- ISBN : 235178331X
- EAN : 9782351783313
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Résumé :
Dans les montagnes, au coeur de la forêt où rôdent encore les loups, se niche le hameau de Jakobsleiter. La vie y est rude et la nature impitoyable. Surtout pour la jeune Rebekka qui rêve de s’enfuir très loin. Puis, un jour, elle disparaît soudainement. Ce n’est pas la première femme engloutie par cette région hostile sans laisser la moindre traces. Pourtant, seule Smilla, stagiaire au journal local, est convaincue qu’un tueur en série rôde dans la région, peut-être celui-là même qui lui a enlevé sa meilleure amie il y a dix ans. Envers et contre tous, elle est prête à faire voler en éclats les sombres secrets enfouis au plus profond des montagnes et des grottes millénaires. Quel mystère se cache derrière la communauté isolée de Jakobsleiter ? Y-a-t’ il un lien entre ces disparitions ? Un mensonge, maintes fois répété, peut-il devenir la vérité ?
Mystérieux et inquiétant, Les Enfants loups est un thriller implacable dans une nature sauvage et authentique.
Chineuse Delecture 9 septembre 2024
Les enfants loups - Vera Buck
Vrai premier roman, pas du tout thriller historique comme lu au-dessus puisqu’il ne se réfère pas à une période ou un lieu réel. Deux narrations s’entrecroisent, avec des chapitres au personnage, le procédé est vite lassant tant l’on manque de descriptions et de ressenti. Les personnes qui vivent à l’écart sont toujours suspectes, scoop, et bien on a bien raison de s’en méfier. Voyons son prochain...
Aude Bouquine 8 septembre 2024
Les enfants loups - Vera Buck
« Les enfants loups » de Vera Buck est un roman qui nous transporte dans une région isolée d’Europe où les communautés humaines et la nature sauvage coexistent dans une tension constante. Jakobsleiter est un petit hameau reculé, presque coupé du monde, perdu au sommet des montagnes. Ce lieu isolé abrite une communauté étrange, vivant sous la coupe de croyances rigides et d’un pasteur autoritaire nommé Isaiah. Cette confrérie a choisi de fuir la modernité, refusant tout contact avec le monde extérieur. À Jakobsleiter, le temps semble s’être arrêté, et les habitants vivent sans électricité ni eau courante, convaincus que la ville et ses tentations sont la source du mal. Chacun y joue un rôle bien défini sous la houlette du gourou, et personne ne franchit la ligne qui la sépare du village d’Almenen, situé au coeur de la vallée. Les seules exceptions sont pour Jesse et Rebekka, deux adolescents, qui s’y rendent fréquemment pour aller à l’école ou rapporter les provisions nécessaires à la survie de leur groupe.
Rebekka, elle, rêve d’évasion. Elle ne tolère plus sa vie cloisonnée, sans perspective, et cherche désespérément un moyen de quitter les lieux. Ses rêves d’ailleurs se heurtent à la réalité brutale du hameau, où toute tentative de fuite est sévèrement réprimée. Mais un jour, Rebekka disparaît. Son absence brutale rappelle une série d’étranges disparitions de femmes qui ont eu lieu des années auparavant, sans que personne ne les ait jamais élucidées.
C’est là qu’entre en scène Smilla, une jeune journaliste déterminée à découvrir la vérité. Elle est habitée par une obsession depuis l’adolescence, un traumatisme qu’elle porte comme une cicatrice ouverte, et une culpabilité âpre qui la ronge : la disparition de sa meilleure amie Juli, kidnappée alors qu’elles campaient ensemble dans la forêt. Dix ans plus tard, Smilla est convaincue qu’un tueur en série rôde dans la région, « Les enfants loups » glisse lentement vers un thriller, tout en conservant une atmosphère de roman noir empreinte de nature writing. L’auteure a eu l’excellente idée d’introduire la figure du loup Freigeist. Bien plus qu’un simple animal, il incarne l’esprit sauvage et indomptable des lieux, mais symbolise aussi la liberté, une présence mystique qui veille dans l’ombre, sauvage et insaisissable.
« Les enfants loups » prend progressivement une tournure de roman choral, chaque chapitre étant raconté du point de vue d’un des cinq personnages principaux : Jesse, Rebekka, Edith, Smilla, et Laura, l’institutrice du village d’Almenen. Laura, une figure clé, est partagée entre son rôle d’éducatrice et ses doutes croissants sur les mystères qui entourent Jakobsleiter. Edith est une fillette sauvage de huit ou neuf ans, qui ne parle pas et qui ne fréquente pas l’école. Cachée par son père, elle se déplace dans les montagnes avec une aisance animale. Elle aussi incarne l’esprit de la montagne et vit en dehors de toute règle établie par sa communauté. À travers leurs différentes voix, on perçoit la diversité des perspectives, mais aussi l’atmosphère oppressante et inquiétante qui enveloppe la montagne et ses habitants à différents degrés.
La tension monte crescendo, construite sur des silences lourds de sens, des regards furtifs, et des non-dits épais qui pèsent comme le brouillard sur le hameau. Les révélations arrivent au compte-gouttes, renforçant un sentiment de menace omniprésent. Chaque personnage semble enfermé dans sa propre prison, que ce soit les rigueurs du hameau, les traumatismes du passé ou les rêves inaccessibles de liberté. « Les enfants loups » possède de belles intonations gothiques. L’ambiance y est sombre, oppressante et ténébreuse. le hameau, isolé au coeur des montagnes, devient le théâtre d’une lutte entre le bien et le mal, un lieu où les secrets inavoués pèsent comme des ombres menaçantes. La nature sauvage, avec ses forêts sombres et ses cavernes cachées, agit comme un miroir des âmes tourmentées des personnages. Les descriptions sont très esthétiques et suscitent des sensations proches de la claustrophobie. Évidemment, la présence quasi surnaturelle du loup Freigeist rajoute une profondeur qui oscille entre poésie et roman noir.
« Les enfants loups », huis clos montagnard, est un roman d’atmosphère très sensoriel. C’est sans doute ce qui m’a le plus plu, transporté dans cet univers aussi beau qu’oppressant. Vera Buck a su créer une ambiance particulière qui a trouvé un bel écho en moi. J’aime énormément quand le décor devient un personnage central, et c’est le cas ici, et que celui-ci déteint, influence ou affecte les protagonistes. J’ai ressenti la présence invisible, mais palpable de la nature, à la fois refuge et menace, et dans celle-ci la présence du loup. Je trouve cet animal tellement fascinant !
Les personnages m’ont marqué par leur complexité et leur humanité. Jesse, Rebekka, Smilla, Edith… chacun porte en lui une douleur, un secret, une quête. J’ai aimé entendre leurs pensées, comprendre leurs peurs et leurs espoirs. J’ai été particulièrement émue par Smilla, dont la détermination à découvrir la vérité est une lutte contre ses propres démons. Sa douleur est tangible, et j’ai ressenti avec elle cette culpabilité qui la ronge depuis tant d’années.
Dans ce type de texte qui aime prendre son temps, et qui ne repose pas seulement sur une enquête, la part de nature writing a, pour moi, plus d’importance que les événements. Vera Buck a le sens du détail, même dans les regards ou les silences, et j’apprécie cette approche. La plume de l’écrivaine est une belle découverte, à la fois poétique et sombre, elle insuffle une qualité onirique et inquiétante à l’ensemble, créant un monde où le lecteur est sans cesse sur le fil du rasoir, entre réalité et cauchemar. Sa capacité à décrire des paysages avec un certain lyrisme, à décortiquer des émotions avec une belle justesse, m’a enchanté. « Les enfants loups » s’inscrit dans la tradition des grands romans américains (alors que son auteure est Allemande) et offre une expérience de lecture immersive. Elle est parvenue à créer un univers singulier, marqué par une tension sourde et une atmosphère envoûtante, où la montagne devient à la fois refuge et piège.
Un premier roman au voyage dérangeant, au coeur de la nature et des âmes tourmentées qui y vivent, où la violence n’est jamais loin, que ce soit celle de la nature ou celle des hommes, et qui laisse entrevoir un équilibre précaire entre les deux. Beaucoup de thématiques y sont développées, mais ça, je vous laisse le découvrir.
Traduit de l’allemand par Brice Germain.
spitfire89 6 septembre 2024
Les enfants loups - Vera Buck
Le petit village de Jakobsleiter n’apparaît sur aucune carte et ses habitants descendent rarement dans la vallée. Ici, nous vivons au gré du vent, de la pluie et des saisons, en contact étroit avec les animaux et fuyant toute forme de modernité. C’est un lieu régi par des lois dures et impitoyables, mais cohérentes. C’est du moins ce qu’a toujours pensé Jesse, qui est né là-bas. Lui et les autres enfants ont appris que tout ce qui est mauvais vit en ville. Mais son amie Rebekka n’y croit pas et cherche un moyen de quitter le village une fois pour toutes. Jusqu’au jour où il disparaît. Et elle n’est pas la seule. Ces dernières années, plusieurs femmes ont disparu sans laisser de trace. Pourtant, seule la jeune journaliste Smilla est convaincue qu’un tueur en série erre dans ces régions, peut-être celui-là même qui a emmené sa meilleure amie dix ans plus tôt. Bientôt, cependant, des rumeurs se répandirent qui jetèrent les soupçons sur les habitants de cette communauté montagnarde isolée. Quel est le mystère derrière Jakobsleiter ? Quel est le lien entre ces disparitions ? Un mensonge, une fois dit, peut-il devenir la vérité ?
Thriller historique dont l’expérience de lecture visuel inoubliable, l’ambiance est sombre. Nous sommes transporter dans le royaume des loups, au coeur des forêts et des montagnes, des pentes abruptes et au travers des passages labyrinthiques à l’intérieur des grottes millénaires où recèlent de sombres secrets.
Une lecture inquiétante et prenante. Il y a beaucoup de pistes à suivre. L’histoire est racontée d’une manière très complexe grâce aux différentes perspectives, laissant ainsi de nombreuses impressions. Le scénario et le mystère est bien construit. Les événements s’entremêlent, on retrouve du suspense et de nombreux rebondissements et révélations.
Une étonnante vision kaléidoscopique de l’intrigue donnant un roman énigmatique, avec une atmosphère oppressante.
"Bien entendu, je sais que des loups vivent dans cette région. Ceux qui ont du bétail essaient de les abattre, d’autres placardent des affiches pour les protéger. Et nous, qui ne sommes pas concernés, entendons parfois les loups hurler la nuit. Mais je n’en avais encore jamais vu. On se regarde, lui et moi."
"Je regarde l’homme par terre, l’inconnu, l’habitant de la ville, que je devrais craindre simplement parce qu’il n’est pas d’ici. Puis mon père, qui m’a élevé, mais qui m’est brusquement tout aussi étranger, et que je devrais peut-être craindre tout autant.
Où vit vraiment le mal ?"