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Le paradoxe du cerf volant - Philippe Georget

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Résumé :

Dans une salle surchauffée de la banlieue parisienne, Pierre, 27 ans, boxeur en plein naufrage, vient ce soir de perdre le combat de trop. Critiqué, sonné, déprimé, les doutes l’assaillent et la retraite se profile, contrainte et forcée. Afin de préparer sa reconversion il accepte de jouer les « gros bras » pour Lazlo, un prêteur sur gage croate réfugié à Paris… Que l’on retrouve bientôt sauvagement torturé et assassiné. Soupçonné et accusé du meurtre par les flics, poursuivi par des tueurs serbes, traqué par d’anciens légionnaires au service d’un mystérieux commanditaire, Pierre plonge au cœur d’une histoire embrouillée à laquelle il ne comprend rien et qui semble prendre sa source dans les terribles massacres de civils des années 90 en ex-Yougoslavie.

Baladé par Sergueï, l’ami réfugié politique et chauffeur de taxi, mis sous pression par le commissaire Lefèvre qui cherche on ne sait quoi, troublé par Julie, la fliquette, perturbé par ses propres fantômes, Pierre se sent manipulé… Il perd pied, doute, picole et titube. Mais épaulé par le vieil Émile — l’indéfectible entraîneur — Pierre va retrouver son souffle, ses réflexes, ses jambes et son punch destructeur pour livrer sous les projecteurs son ultime combat !

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  • universpolars 21 septembre 2024
    Le paradoxe du cerf volant - Philippe Georget

    Dialogues impeccables, maîtrisés ; contacts houleux, subtiles, durs ou encore touchants ; interactions comme on les aime, animées et accrocheuses ; magnifiques personnages, quelques coups de poing dans la gueule, dans le sens propre comme dans le sens (dé)figuré ; voici quelques points - pas dans la gueule cette fois-ci -, parmi d’autres, qui nous donnent de sacrés bonnes raisons d’ouvrir ce roman.

    Peut-être encore relever la présence d’un personnage fort qui nous donne une raison supplémentaire de suivre cette histoire, ou encore un scénario d’une belle maîtrise, que je juge assez impressionnant.

    Le roman s’ouvre sur un combat de boxe, notre regard capte assez rapidement ce qui est en train de se dérouler, un vrai massacre. Mais un massacre avec les honneurs qui vont avec, bien entendu. Pierre, 27 ans, bon boxeur, en ramasse plein la gueule, entre autre, bref ce n’est pas son jour de gloire. Les honneurs tout de même, toujours, se battre jusqu’au bout. La boxe c’est comme un parcours de vie, il faut savoir encaisser pour peut-être rebondir un peu plus tard.

    Son coach et ami, le vieil Emile, est là, bien entendu, pour le soutenir, l’engueuler aussi, lui faire la morale parfois, l’assister et le préserver toujours. La boxe, c’est comme bien d’autres choses, il y a un temps pour tout. Pour Pierre, pas d’exception, ce moment tant redouté est peut-être arrivé ; il est jeune, il a du punch, mais il manque désormais quelque chose d’essentiel ; la rage ? Il faudra peut-être raccrocher et poser les gants. Dure décision.

    Petite parenthèse pour les scènes de boxe. Je ne sais pas si Philippe Georget pratique cet art, mais je dois dire que les combats sont d’une intensité extrême, d’une précision bluffante, d’un réalisme stupéfiant et niveau technique, c’est très correct ! Aucune difficulté pour le lecteur de se retrouver dans la salle, peut-être même sur le ring, entre les boxeurs, avec la sueur et le sang qui giclent dans toutes les directions. Être écrivain cela doit être cela aussi, pouvoir décrire ce genre d’ambiance avec intensité et moult détails. Cela ne s’invente pas.

    Revenons à Pierre. Pour boucler les fins de mois, il réalise quelques heures au Café de la Poste, à Paris, en qualité de serveur, auprès d’un vieux couple qui l’a pris un peu sous son aile. Ambiance familiale, piliers de bars toujours présents devant un verre de blanc, Pierre s’y sent bien, un peu comme chez lui. Mais il faudra qu’il trouve autre chose, financièrement c’est un peu la galère.

    Sergaï, un client du Café de la Poste - son ami -, chauffeur de taxi réfugié d’ex-Yougoslavie, lui proposera le boulot qui peut lui rapporter quelques billets. Pas vraiment légal, mais, surtout, pas vraiment d’une grande moral ; bref, le job consiste à jouer au persuasif aux gros bras pour le compte d’un ami de Sergaï, Lazlo - un croate -, qui prête de l’argent à de petites entreprises dans le besoin. Il fait la banque, mais à ses conditions. Pierre accepte, il a besoin d’argent. Il accepte, mais n’adhère pas, ne cautionne pas, pire, il a honte. Situation presque classique, linéaire, c’est l’engrenage ; la pente est bien huilée. C’est la merde.

    Pierre se retrouve piégé, un filet s’abat sur lui, le boxeur qu’il est n’a pas vu venir ce coup aux retombées non négligeables niveau emmerdes. Dès maintenant, "on" ne va plus le lâcher, Pierre va devoir esquiver les coups, préparer ses contre-attaques, acquérir peut-être de nouveaux réflexes. Nous remarquerons que notre homme, qui en a vu pas mal durant son parcours de vie, a finalement bien des ressources, une certaine jugeote qui sera essentiel pour se défendre et avancer.

    L’intrigue nous ramènera également quelques années en arrière, du moins en souvenir, lors de la guerre qui a fait chavirer et coulé la Yougoslavie. Les souvenirs sont bien ce qu’ils sont lorsqu’ils sont mauvais, durs et douloureux ; ils ne s’oublient jamais. Je pense que je ne vous apprends rien à ce niveau-là. L’auteur non plus, d’ailleurs. Par contre il va vous expliquer pourquoi certaines plaies ne se referment jamais, et surtout comment apaiser certaines douleurs qui, évidemment, ne quitteront jamais les âmes torturées. Pas que les âmes d’ailleurs. La vengeance fera évidemment partie du traitement, mais pas seulement.

    Les âmes sanglantes de la guerre des Balkans semblent planer sur Paris le temps de quelques pages. visiblement, il y a des choses qui ne sont pas tout à fait dites, respectivement des choses qui n’ont pas encore été réalisées. Pierre le boxeur va se retrouver malgré lui au milieu d’événements qui le dépassent, qui ne semblent pas le concerner. Cela deviendra difficile de faire confiance à qui que ce soit. Les rôles de certaines personnes restent flous, les intentions peu claires. Il faut admettre que lors de la guerre civile dans les Balkans, les rôles étaient déjà de cet ordre-là ; sauver sa peau, rester en vie, sauver son honneur, lutter contre le mal et une haine constante, sauver les siens, se sentir peut-être lâches parfois, mais pour une cause juste et valable, normalement, choisir son camp bien qu’il soit difficile de l’identifier.

    Cette guerre serbo-croate, nous la vivons par procuration. Par les propos de quelques personnages, surtout un, nous pouvons imaginer ce que représente de perdre son identité, les siens, faire des choix qui n’en sont pas vraiment, choisir au fait les moins pires ; torturer, tuer, pour éviter des crimes peut-être plus conséquents que ceux que l’on commet soi-même. Le principe du bien et du mal est mis à rude épreuve dans ces circonstances, je crois même qu’il disparaît carrément, effacé par le sang, gommé par la haine, perturbé par l’incompréhension aussi. Un principe qui ne veut finalement plus dire grand-chose.

    Certains protagonistes de ce roman ont encore tous ces paramètres en eux, dans les tripes, d’où la difficulté de donner sa confiance, d’où la difficulté de savoir à qui nous avons à faire. Pour Pierre, cette complexité sera similaire, en ayant en plus un poids permanent sur les épaules, celui de ne pas savoir ce que lui, sa famille - aujourd’hui disparue depuis longtemps - ont à voir avec tout cela.

    Pour Pierre, une rencontre inattendue va totalement le perturber ; son enfance, son passé, tout ce qui compte et qui a compté pour lui va rejaillir devant lui tel un feu d’artifice, et ceci d’une manière aussi inattendue que cette fameuse rencontre avec le commissaire Lefèvre, coordinateur en entraide judiciaire internationale. Pour notre jeune homme, c’est toute sa vie émotionnelle qui est remise en question en l’espace de quelques minutes, le temps d’une discussion.

    Le personnage de Pierre est intéressant, touchant ; un personnage vrai et spontané. Quelques informations le concernant nous parviennent par bribes durant la lecture, des propos relativement durs sur son enfance. Apparemment, il traîne du lourd, un boulet qu’il n’est pas prêt de se séparer. Pierre est un type bien, intègre, mais c’est un homme qui a également des besoins, un avenir à maintenir ; des choix doivent être faits, mais voilà, on ne fait pas toujours les bons choix ; cela se saurait !

    L’enquête de police que nous suivons dans ce polar est bien ficelée, logique, réaliste - je sais un peu de quoi je parle ! -, avec des enquêteurs qui ne sont pas nés de la dernière pluie, mais qui sont confrontés à des suspects qui ne compte pas se laisser moudre aussi facilement. C’est assez subtil, linéaire, cela s’emboîte gentiment, encore une fois avec un réalisme appréciable. Philippe Georget garde les pieds sur terre pour diriger son enquête et ce n’est pas négligeable !

    L’intérêt que nous portons sur l’intrigue grandi petit à petit, marche après marche, sans palier pour se dégourdir les méninges, jusqu’à une fameuse marche qui nous propulse quelques mètres plus haut en très peu de temps, un bond significatif qui marque le début d’une nouvelle volée de marches. Et on continue...

    Certaines révélations nous parviennent vers le dénouement, évidemment, et à présent nous savons, désormais nous souffrons, nous compatissons et nous comprenons mieux Pierre notre boxeur. Sa vie a été un combat permanent - pas seulement sur un ring -, sa vie est une douleur, une plaie béante, à présent nous savons, et c’est relativement dur à encaisser. Même lui, ce coup là, il ne l’encaissera jamais.

    Bonne lecture.

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