- Auteur : Alexis Laipsker
- Editeur : Michel Lafon
Bepolar : Comment est née l’idée de ce roman, Le Mangeur d’âmes ?
Alexis Laipsker : Tout est parti de la fin. J’aime terminer un livre en assénant un coup de poing au lecteur ! J’ai donc eu l’idée de la fin (que je ne peux évidemment pas dévoiler) et j’ai créé mon histoire et mes personnages autour.
Bepolar : Votre livre évoque notamment des enlèvements d’enfants et les violences faites aux enfants. Pour quelles raisons avez-vous souhaité aborder ce thème ?
Alexis Laipsker : Je n’avais pas réellement l’intention de traiter ce sujet. Mais lorsque j’ai eu l’idée du livre, repositionner l’histoire au niveau des enfants était beaucoup plus fort. C’est un thème très délicat car il faut émouvoir sans scandaliser, impliquer le lecteur sans sombrer dans le voyeurisme. Voilà pourquoi je ne décris aucune scène difficile. Je préfère les suggérer par la réaction horrifiée de ceux qui en sont témoins. De manière générale, il n’y a jamais de scènes atroces dans mes livres. Je fais appel à l’imagination du lecteur. C’est finalement bien pire !
Bepolar : Vous nous emmenez dans un petit village de montagne en France. Comment avez-vous choisit les lieux et quelle place ont-ils eu dans le récit ?
Alexis Laipsker : C’est un village fantomatique, adossé à une paroi rocheuse, qui connaît une crise depuis plusieurs décennies. Ce village est un personnage à part entière, il joue un rôle dans l’ambiance générale. Vous remarquerez que ce lieu n’a pas de nom. De même qu’aucun de ses habitants ! C’est un tour de force d’écrire un roman policier sans nom propre. Pourtant, ça fonctionne très bien et ça donne au roman une atmosphère très particulière.
Bepolar : Parlez nous des deux enquêteurs, le commandant Guardiano et le capitaine de gendarmerie De Rolan. Qui sont-ils ? Comment les voyez-vous ?
Alexis Laipsker : Elisabeth Guardiano est une flic pointilleuse, méticuleuse et instinctive. Dès les premières lignes, on comprend qu’elle fuit quelque chose. C’est une femme qui souffre et qui tente d’échapper à sa propre vie en se réfugiant dans le travail. Son secret est très lourd à porter.
Franck de Rolan est un gendarme à l’humour potache, dragueur sympa, qui a la dure mission de retrouver trois enfants kidnappés. Il se moque de la procédure, il veut retrouver les gamins coûte que coûte. Derrière cet aspect simple, c’est peut-être le personnage le plus complexe des deux.
Ils sont très différents mais, par une étrange alchimie, ça colle bien entre eux.
Bepolar : Sur internet, un lecteur parle d’un roman gris, un peu triste. Est-ce que vous êtes d’accord ? Vous aviez envie d’un roman très noir ?
Alexis Laipsker : C’est assurément un roman très noir. Le thème de départ est difficile et le traitement que je lui ai donné renforce encore ce sentiment. J’ai reçu des témoignages de lectrices qui m’ont révélé avoir terminé la lecture en larmes !