- Auteur : Edward Abbey
- Genre : Polar
- Editeur : Editions Gallmeister
- Date de sortie : 0000
- EAN : 978-2351780633
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Résumé :
Révoltés de voir le somptueux désert de l’Ouest défiguré par les grandes firmes industrielles, quatre insoumis décident d’entrer en lutte contre la "Machine". Un vétéran du Vietnam accroc à la bière et aux armes à feu, un chirurgien incendiaire entre deux âges, sa superbe maîtresse et un mormon, nostalgique et polygame commencent à détruire ponts, routes et voies ferrées qui balafrent le désert. Armés de simples clefs à molettes -et de dynamite- nos héros écologistes vont devoir affronter les représentants de l’ordre et de la morale lancés à leur poursuite. Commence alors une longue traque dans le désert. Dénonciation cinglante du monde industriel moderne, hommage appuyé à la nature sauvage et hymne à la désobéissance civile, ce livre subversif à la verve tragi-comique sans égale est le grand roman épique de l’Ouest américain. Ce classique, vendu à des millions d’exemplaires depuis sa parution au milieu des années 70, est devenu la bible d’une écologie militante et toujours pacifique... ou presque.
Isabelle MAURETTE 2 février 2023
Le Gang de la clef à molette
J’ai adoré suivre cette équipe disparate dans ce road trip mu par l’amour de la nature sauvage mise à mal par les hommes pour posséder toujours plus !
Un dézingueur de panneaux publicitaires, quinqua, chirurgien et veuf de son état, aidée par sa jeune compagne, new-yorkaise, égarée et en rupture de ban avec sa juiverie, va croiser la route d’un ancien para, fou furieux sous ses airs de clodo et d’un mormon, polygame cela va sans dire, baladeur de touristes sur le Colorado, ou ce qu’il en reste !
Ce quatuor improbable va se lancer dans la destruction de tout ce qui représente le profit pour certains, le saccage et pollution de la nature, la disparation du monde du vivant mais sans blesser qui que ce soit ! Précurseur du sabotage écologique, ce roman paru en 1975 va contribuer à la création du mouvement écologiste radical américain Earth First !
En même temps que jubilatoire et déjanté, ce roman est très sombre, d’une tristesse et d’un désespoir pesants, car les héros savent que la lutte est inégale et qu’ils le paieront un jour ! Tout comme nous savons qu’il n’y a pas grand-chose pour arrêter la marche du profit et du pouvoir, il suffit de voir où nous en sommes presque 50 ans plus alors qu’il était déjà plus que temps de freiner cette destruction massive.
Quelques longueurs, parfois, m’ont fait lire certains paragraphes en diagonale, tant ils ne me semblaient pas indispensables pour le roman. Mais cela n’enlève rien à la puissance du récit ni aux talents de l’auteur et du traducteur.
Sharon 6 mars 2020
Le Gang de la clef à molette
« Le verbe résister se conjugue au présent » disait Lucie Aubrac, et elle avait infiniment raison. Ce livre, écrit dans les années 70, nous raconte les actes de résistance de quatre personnes contre l’impérialisme américain, sa volonté de puissance, sa volonté aussi d’asservir la nature au nom de l’argent, de la publicité, de la productivité, du commerce, du tourisme. Cela fait beaucoup de divinités, qui sont encore aujourd’hui largement révérées – et pas seulement aux Etats-Unis.
Hayduke, des forces spéciales du Vietnam, marqué par ce qu’il a vécu, comme tous ceux qui en sont revenus, et bien décidé à ne jamais se laisser faire. Seldom Seen, mormon pas suffisamment pratiquant aux yeux des autres mormons, Doc Sarvis, chirurgien très réputé et Bonnie, son assistante, son amante, de confession juive – cela devrait n’avoir aucune importance mais cela en a pour certains. Ces quatre personnes ont pour arme principale leur volonté et leur ténacité – leur endurance aussi, face à des adversaires qui ont tout le monde de leur côté. A la tête du partie adverse, le révérend Love, le très mal nommé (du moins, cela dépend de quel amour l’on parle), se rêve gouverneur. Il a pour lui ses fidèles, sa quasi-armée, et son goût pour ce que l’on nomme progrès, ainsi que son dégoût pour ce que l’on ne nomme pas encore vraiment l’écologie.
Oui, la lutte est disproportionnée, ce qui n’a jamais empêché quiconque de lutter. De réussir ? Vous le saurez en lisant ce livre, et en n’oubliant pas sa suite, le retour du gang de la clef à molette.
PS : les paysages sont sublimes, ce qu’en fait l’homme, nettement moins.