- Auteur : Virginie Delage
Bloggeuse talentueuse, Virginie Delage a été encouragée par Michel Lafon pour écrire un premier roman qui s’est révélé être un polar. Rencontre avec une plume à suivre dans le futur...
Bepolar : Comment avez-vous eu l’idée de ce roman ? Comment tout a commencé ? Et pourquoi un polar ?
Virginie Delage : Depuis longtemps, j’avais en tête ces thèmes que je voulais aborder. Je dois bien reconnaître que je ne m’étais pas vraiment penchée sur la façon de « romancer » ça jusqu’à ce que Michel Lafon me donne l’opportunité d’écrire ce livre ! J’y ai donc rattaché des personnages, mais leurs vécus ne me semblaient pas suffisant pour tenir un lecteur sur tout un roman… J’ai pensé qu’il serait plus intéressant d’embarquer ça dans une sorte d’enquête qui ajouterait de la tension à l’histoire. J’ai toujours aimé les livres mêlant suspens et psychologie des personnages, c’est donc l’objectif que je me suis donné en construisant le mien !
Bepolar : Vous situez votre action dans un village, que vous ne nommez pas, un village presque anonyme. Pour quelle raison ? Comment pourriez-vous
nous décrire ce village, qui est presque un personnage en lui-même ?
Virginie Delage : Le village que j’évoque existe bel et bien, j’y ai passé - et j’y passe encore - de nombreuses vacances ! Je l’ai choisi parce qu’il est à la fois marqué par un certain nombre d’éléments que je trouvais intéressants d’utiliser comme décor, mais aussi parce qu’il avait ce côté anonyme et universel susceptible de rappeler à chacun un lieu qui lui était familier.
C’est effectivement un personnage à part entière, et je le décrirais plus comme étant le symbole de ces communautés auxquelles nous appartenons tous, parfois malgré nous : dans les classes d’écoles, sur les bancs de l’université, dans le milieu professionnel ou familial et bien sûr, sur les réseaux. Même lorsque l’on vit en plein centre-ville, nous faisons presque tous partie de ces groupes dans lesquels les mêmes rapports humains s’établissent : il y a des amitiés, des amours, des jalousies, des réussites et des échecs, des dominants et des dominés…
C’est ce que j’ai essayé de symboliser au travers de ce village.
Bepolar : Un de vos personnages principaux a quarante ans et se retourne sur son passé. Vous aviez envie de mettre en scène une confrontation entre les
adultes et leurs rêves d’ados ?
Virginie Delage : Oui, c’est d’ailleurs le point de départ de mon livre, l’un de ces thèmes que je voulais aborder depuis longtemps ! La fameuse crise de la quarantaine, qui se traduit pour certains par une véritable remise en question : Ai-je fais les bons choix jusque-là ? Suis-je arrivé là où je le souhaitais ? Beaucoup repensent alors à leurs rêves de jeunesse avant de faire le bilan en se demandant si l’enfant qu’ils ont été aurait été satisfait de ce qu’ils sont devenus. Le Village donne sans doute une vision plutôt noire de ce questionnement, pourtant je trouve plutôt sain et constructif de se poser ces questions, avant d’éventuellement prendre les mesures qui s’imposent ! Rien à voir évidemment avec le fait que j’approche moi-même de la quarantaine… :)
Bepolar : C’est aussi un personnage tiraillé entre sa vie d’urbain et son passé campagnard. Vous vouliez raconter cette tension ? Et pourquoi avoir mis la notion de choix au cœur de votre intrigue ?
Virginie Delage : C’est justement la question centrale à mes yeux, comment savoir si l’on a fait les bons choix ? Quelles ont été les influences extérieures sur ceux-ci ? Ce sujet de l’influence des groupes et de nos origines sur nos propres décisions m’intéressait particulièrement. Et effectivement, la dichotomie urbains / ruraux, portée par tous les fantasmes que les uns peuvent avoir sur les autres, se prêtait plutôt bien à cette étude !
Bepolar : Les chroniques évoquent une lecture prenante mais aussi touchante.
Comment avez-vous travaillé ?
Virginie Delage : C’est un premier roman : j’y suis donc allé à tâtons ! En amont de la rédaction, j’ai pas mal travaillé sur le découpage, les personnages : c’était nécessaire et rassurant de pouvoir me raccrocher à ce « plan ». J’ai fait des fiches pour les personnages principaux, pour « apprendre à les connaitre ». J’ai même dessiné une frise chronologique pour éviter de m’emmêler les pinceaux ! Et puis je me suis laissé guider. On me l’avait prédit mais je n’y ai cru qu’en en faisant l’expérience : ce sont les personnages qui m’ont soufflé leurs émotions, leurs sentiments. Très étrange comme sensation !
Bepolar : Vous êtes une blogueuse émérite, qui a l’habitude d’écrire pour le web. Comment voyez-vous par rapport à cette activité l’exercice d’écrivaine ?
Virginie Delage : Blogueuse oui, émérite je ne sais pas ;-). À l’origine du blog il y avait surtout un besoin d’apprentissage et de pratique de certaines techniques web marketing… Mais très vite, je me suis prise au jeu de la rédaction des articles, et je me suis rappelé à quel point j’aimais écrire. Je n’ai pas arrêté depuis !
Finalement, le fait de tenir ce blog me nourrit à la fois professionnellement et pour le travail d’écriture.
Je vois un peu ça comme un sport : écrire régulièrement, même s’il ne s’agit que de billets de blog, m’aide à entretenir et peut-être affiner mon style !
Bepolar : J’imagine que vous avez déjà l’idée d’un prochain roman en tête. Sur
quoi travaillez-vous actuellement ?
Virginie Delage : Un peu comme pour Le Village, j’ai plutôt en tête des sujets et des thèmes que j’aimerais étayer... Je suis en train de réfléchir à la façon d’organiser tout ça, il y a des chances pour que ce soit à nouveau axé « psychologique ». Je ne peux pas en dire beaucoup plus à ce stade, étant moi-même en pleine réflexion ;-)
Bepolar : Quelles sont vos prochaines dates de dédicaces ?
Virginie Delage : Je serais présente sur l’événement Rosny soit qui mal y pense, organisé par Caroline Vallat de la Fnac, le 16 mai. Pour moi qui suis novice, je suis extrêmement flattée d’avoir été invitée… !