- Auteur : Nicolas Lebel
- Genre : Thriller
- Editeurs : Le Livre de Poche, Marabout
- Date de sortie : 27 mars 2019
- Plus d'informations : Voir la critique d’AVoir-ALire
- Sortie poche : 10 mars 2021
- EAN : 9782253181378
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Résumé :
« Il n’y eut pas un bruit dans la rue désolée, dans la ville morte, et pourtant elle sut que quelqu’un, quelque chose était là, qui l’épiait, vorace et concupiscent, avide, alors son cœur détona et elle se mit à courir, son haleine se mêlant à la brume épaisse qui accrochait son corps, ses vêtements, ses cheveux, qui collait à sa vie, la freinait, l’empêchait de fuir ce cauchemar éveillé. Elle hurla dans sa course impossible car quelqu’un, quelque chose était là qui la talonnait, s’enivrait de sa terreur, en voulait à sa vie. »
Paris, XIIe arrondissement. Une étudiante disparaît. À travers la ville engluée dans une brume épaisse, le capitaine Mehrlicht et son équipe mènent une course contre la montre pour retrouver celui qui sème derrière lui des cadavres exsangues.
Source : Éditions Livre de Poche
Voir en ligne : Voir la critique d’AVoir-ALire
spitfire89 11 août 2023
Dans la brume écarlate - Nicolas Lebel
Ne connaissant pas la plume de cet auteur est aimant les polars, j’ai donc lu Dans la brume écarlate et j’ai trouvé que se roman tient le lecteur en haleine du début à la fin, une intrigue sombre, avec des dialogues avec des touches d’humours. Il manque un peu de crédibilité à l’histoire.
Sharon 18 juillet 2021
Dans la brume écarlate - Nicolas Lebel
Je suis un capitaine de police qui ressemble à un crapaud mâchouillé par un renard, je suis réac depuis tout jeune, je suis allergique aux stagiaires et à la province et mon rêve est de participer à Questions pour un champion. Je suis, je suis… le capitaine Mehrlicht.
Cinquième enquête pour le capitaine, et non, cela ne va pas très fort. Je ne parle pas de cette toux récurrente, qui, à l’heure actuelle, nous ferait craindre le pire. Je ne parle pas non plus de son travail acharné pour ne plus dire des gros mots à tout bout de champ. Note : cela lui fera peut-être gagner des lecteurs, ceux qui referment un livre dès que le moindre gros mot pointe sa première lettre. Ces lieutenants l’aident dans sa volonté d’expurger ses propos de jurons – cinq euros le gros mot aide à se contrôler. Cependant, face à l’horreur de l’enquête qui se déroule sous nos yeux, il est un moment où plus personne ne pensera à le lui reprocher.
Le groupe de Mehrlicht est face à des crimes commis contre des femmes, parce qu’elles sont femmes. Je pourrai vous dire « le roman s’inscrit dans le contexte des luttes actuelles féministes » sauf que le « contexte actuel » nous rappelle un fait intemporel : les femmes sont prises pour cibles uniquement parce qu’elles sont des femmes depuis toujours. Simplement, certaines personnes feignent de le découvrir aujourd’hui. Pas de rose dans le roman, mais de l’écarlate : la lutte est tout sauf terminée, surtout quand les femmes elles-mêmes ont intégré certaines constantes, voire même le revendiquent. Je pense ici, pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté, à la fameuse tribune sur la « liberté d’importuner », rédigée par des femmes bien à l’abri, qui est citée dans le roman. J’ajoute que j’écris en une période (le déconfinement) qui a vu exploser le nombre d’incidents et de maltraitance. Le lieutenant Latour, à qui il est reproché d’être parfois davantage assistante sociale que policière (reproche que l’on ne ferait pas à un homme, comme s’il n’existait pas d’assistant social), ne peut que le voir chaque jour, entre comportement misogyne dont ses collègues n’ont même pas conscience, et femme battue qui ne porte pas plainte. Autre rappel à l’ordre de Latour, pas seulement à destination des femmes mais aussi de son capitaine : les femmes n’ont pas demandé à être des victimes : « Et au passage, ces jeunes femmes dont Lucie ou Demagny ne se sont pas « mises dans de beaux draps » ne « pataugent pas dans la rillette » ou je ne sais quoi. Un homme les a tabassés ou tuées. Elles n’ont rien fait dans cette affaire, elles n’ont pas voulu ce qui leur est arrivé. Il faut en finir avec ça aussi ».
Et pourtant, les femmes sont les victimes, ici, ailleurs, maintenant, et en d’autres temps. A Paris, il semble même qu’un vampire rôde – oui, un vrai vampire, comme un hommage à Mary Shelley et à Bram Stocker. Yvan ne cherche-t-il pas désespérément à venger la mort de Mina, sa femme, tuée en Roumanie par le vampire de Gherla ? Ce qui s’est passé en Roumanie sous la dictature de Ceaucescu a été passé sous silence, aussi parce que ceux qui avaient survécu n’avaient pas envie de savoir qui les avaient trahi et pourquoi puisque la trahison ne pouvait venir que d’un proche. J’ajoute que cette incitation à dénoncer ses voisins, ses amis, sa famille, n’est pas l’apanage des dictatures, et n’a pas disparu de nos civilisations soi-disant civilisées. Les conséquences à ce jour (21 mai) sont peut-être moins graves, il suffit cependant d’un rien, d’un glissement de régime pour que cela le devienne.
Le « rien » est parmi nous, devrai-je dire – et tant pis si certains le prennent pas. A chaque crise, c’est quasiment la même chose : on choisit un bouc émissaire cause de tous les mots, et l’homme politique présenté dans ce roman, capable d’aligner tous les lieux communs ou presque concernant les réfugiés, n’est même pas, à mes yeux une caricature, plutôt un rappel : pour que les choses se passent mal, il suffit de ne pas intervenir, de laisser faire, de détourner le regard comme si cela n’existait pas. Pour qu’un(e) disparu(e) soit recherché, il faut déjà qu’on lui reconnaisse une identité. Et Noura, comme tant d’autres, n’en avait pas.
L’amour devrait, logiquement, amener un peu d’apaisement, de bonheur. L’amour et la logique ne font pas bon ménage, et, dans ce roman, l’amour a fait commettre les pires horreurs. Quant à la vengeance, c’est ce qui reste à certains quand ils pensent que la justice ne passera pas, ou plus. L’auteur ne juge pas, il ne peut que constater ce qui se passe aujourd’hui, dans notre société. Et il écrit ainsi un excellent roman.
merdairain 12 avril 2021
Dans la brume écarlate - Nicolas Lebel
Livre dans lequel il vaut mieux ne pas investir. Le style est enfantin, aucune profondeur, on attend du genre « fantastique » qu’il réfléchisse sur le réel, et non pas que ce soit un vulgaire remix de contes enfantins.
Je tiens à rappeler que ce n’est pas parce qu’on décrit quelque chose de morbide que le reste devient intéressant.
En outre, les capitales n’ont pas lieu d’être pour les noms des personnages. On préférait les petites capitales (« small-caps » sur les logiciels si jamais c’était là seulement un problème informatique, ce qui peut se comprendre si un petit budget a été investi).
Les échanges entre les personnages sont affreux, on se demande s’il n’y a pas une quelconque inspiration venant de la téléréalité, du moins dans le fond. Quant à la forme, qui dirait de nos jours : « Il me chatouille les nerfs au chalumeau » ? Préférer une pudeur du vocabulaire à de vrais échanges, cela me donne l’envie de passer le livre au chalumeau. Quelques petits extraits si vous voulez faire un petit retour de 70 ans dans un milieu aristocratique : « Je suis furibard » ; « Quelle cruche » ; « bêla le repenti » ; « Dans le mille, Émile » ; « Ahhhh, pu… rée » ; …
Le livre est tellement lent qu’on s’attendrait à reculer, vous me voyez étonné qu’il n’y ait pas de flash-back.
Pour finir en beauté, il fallait que le capitaine soit contre les anglicismes. Quel boomer ce capitaine… Je cite : « La tim ? répéta le capitaine anglo-proof ». Pour la team évidemment. Cela colle bien avec ce livre sans fond, superficiel, sûrement là pour faire des ventes puisqu’il ne demande aucune réflexion, et plaire aux gens qui se croient supérieurs parce qu’ils sont contre les anglicismes et ne sauraient pas définir ce qu’est un anglicisme d’un point de vue linguistique…
À fuir…
jeanmid 27 janvier 2021
Dans la brume écarlate - Nicolas Lebel
Conquis par “ le Jour des morts” je ne pouvais que replonger au plus vite afin de retrouver la fine équipe du commissariat du XIIᵉ arrondissement de la capitale . Autant le dire tout de suite, je n’ai pas été déçu .
Dans cette atmosphère climatique fantomatique , poisseuse , cette brume dense et nébuleuse prétexte aux mystères et à la distorsion des sens , l’équipe du capitaine Mehrlicht va être confrontée à une succession de meurtres sanglants touchant des jeunes filles d’origine diverses . Une enquête hors du commun qui va amener les lieutenants Sophie Latour , Dos Santos et leur chef à fouiller de fond en comble le cimetière du Père Lachaise , dont une de ses allées est entièrement recouverte d’hémoglobine ..mais sans qu’aucun cadavre ne soit découvert . Mystère . Mystère. La Dame blanche qui hante le cimetière a-t-elle encore frappée ?
Outre le trio de choc , dont on suit les pérégrinations avec attention , on va faire connaissance avec deux autres individus , poursuivant leur quête :
Taleb , un migrant syrien qui a traversé toute l’Europe avec sa soeur Noura , vécu toutes les humiliations et les pires vicissitudes , pour tenter de rejoindre l’eldorado britannique , où se trouve quelques membres de sa famille , En attendant il est bloqué dans un camp de fortune , Porte de la Chapelle et sa soeur a disparu. Lui , qui avait promis à son père de tout faire pour protéger sa cadette , n’aura de cesse que de retrouver sa piste .
Yvan , un roumain, mu par la vengeance , catalyseur du peu d’énergie qui lui reste pour retrouver le “Monstru” qu’il traque depuis Bucarest en passant par Erevan ou Bonn. Il décrit dans un petit carnet , destiné à sa bienaimée , Mina , restée au pays , ses doutes , ses frustrations mais aussi ses certitudes d’être près du but , près du repaire de celui qu’il pourchasse sans relâche .
Quel est cet affreux criminel qui laisse ses victimes mutilées , ces jeunes filles dont il a ôté la vie sans scrupule et retiré tout le liquide vital ?
J’ai été pris une nouvelle fois par le tourbillon de ce récit aux multiples visages et aux nombreux personnages . D’un côté Mehrlicht , ce flic hors norme , sorte de modèle réduit aux traits difformes mais dont le cerveau carbure à cent à l’heure .Un homme sensible et buté que rien ni personne ne détourne de sa mission .Ses deux acolytes . Ses deux lieutenants . L’eau et le feu . La finesse et la force . A ces protagonistes principaux , l’auteur a eu la bonne idée de leur en adjoindre d’autres , plus torturés , voire carrément démoniaques , apportant ainsi à l’intrigue un zeste de monstruosité où la légende et les créatures de fiction imaginés par Bram Stoker se rejoignent . Comme un piment supplémentaire à cette histoire trépidante qui ne manque pourtant pas de piquant et d’humour noir .
L’écriture est un délice , les personnages , une gourmandise , et le scénario en gris et rouge ,mérite sans aucun doute au minimum un quatre étoiles au Michelin ( le jour où elles seront instaurées dans le Guide rouge ) .Encore un excellent millésime du Sieur Lebel !
lecturesdudimanche 26 mai 2020
Dans la brume écarlate - Nicolas Lebel
Il ne me restait plus qu’un seul tome de la saga Mehrlicht à découvrir. Et vu le niveau du précédent (mon avis ici), j’ai vite choisi de m’y plonger. On en était à un mois de confinement, et même si je suis globalement bonne élève et que je ne me plains pas trop, clairement, comme tout le monde, le moral commençait un peu à baisser. Alors je me suis dit : « Reprenons une rasade de Mehrlicht, au moins j’ai la garantie de passer un bon moment ! » Résultat ? Au final, il m’a complètement flingué le moral, Nicolas Lebel ! Mais reprenons au début de l’histoire…
L’équipe de Mehrlicht remonte sur le ring ! L’adversaire, cette fois, abandonne des cadavres de jeunes femmes exsangues… Y aurait-il un vampire à Paris ??? C’est bien ce que semble croire un narrateur mystérieux dont le journal nous est livré au compte-goutte… Et tandis qu’une mère s’inquiète de la disparition pas encore inquiétante de sa fille, qu’une des allées du Père Lachaise est inondée d’hémoglobine et que Latour supporte mal les sentiments dévastateurs de Dossantos, nous tremblons aussi pour Taleb, un réfugié syrien dont la sœur reste introuvable.
Dans cet opus, on va parler de réfugiés, de violence conjugale, d’amour, de loyauté. On va rire, froncer les sourcils, pester, trembler… On va naviguer sur le fil ténu de la frontière entre le bien et le mal, et on va revisiter les sélections de « Questions pour un champion ». Des émotions à la pelle et une écriture irréprochable pour aborder des thèmes actuels et passés, le tout avec mesure et cohérence. Sans oublier des héros de plus en plus attachants… Bah alors quoi, c’est quoi le problème (hormis le fait que j’ai douté un court instant de l’état de santé de Michel Sardou… j’ai tout de même été vérifier sur Google !) vu que j’ai l’air de dire que c’est si génial (et ça l’est !) ?!?
Le problème ?!? Mais c’est cette fin ! Cette dernière petite phrase assassine qui transperce le cœur des fidèles en y implantant le venin de l’angoisse… Je vous le jure, ça m’a flingué le moral !! (Même ce n’est pas une excuse pour ne pas le lire !)
alexandra 7 mars 2020
Dans la brume écarlate - Nicolas Lebel
Nouvelle enquête pour le groupe du capitaine Mehrlicht. Disparition inquiétante d’une jeune femme dans un Paris noyé dans le brouillard. Des rumeurs de vampire, des cadavres de femmes exsangues retrouvés dans la Seine... et l’ombre d’un mystérieux Viktor qui plane au-dessus de cette brume.
Tous les ingrédients sont réunis ici pour en faire un très bon polar dans lequel l’auteur n’oublie jamais la dérision et les bons mots du capitaine Mehrlicht, lointain cousin de Kermit la grenouille. Chaque personnage continue d’avancer de son côté mais cette équipe a priori bancale et cabossée est malgré tout soudée et efficace.
Le mot qui me vient à l’esprit en fermant ce livre c’est gris. Comme gris sale, triste, brumeux, gothique... les personnages évoluent au propre comme au figuré dans le brouillard ce qui donne par moments une atmosphère dense et triste. Un faux rythme où chaque personnage se retrouve confronté à lui même. Dos Santos qui sous couvert de justice franchit la ligne à de nombreuses reprises, Latour qui a peur de perdre Jebril... et Mehrlichit qui affronte enfin le fantôme de sa femme. Un bon roman avec tous les bons codes et ingrédients qui ne fait jamais dans la surenchère à un rythme effréné mais qui est efficace et bien mené. Hâte de retrouver ces personnages !
Des plumes et des livres 20 juillet 2019
Dans la brume écarlate - Nicolas Lebel
Voilà un moment où j’entendais parler de Nicolas Lebel sans pourtant oser franchir le pas de commencer l’un de ses romans. Lors du Salon du polar de Sens, j’ai profité de la présence de l’auteur pour m’immerger enfin dans son univers policier. Vous commencez à me connaître, je commence toujours par la fin donc je suis repartie avec son dernier roman Dans la brume écarlate.
Dans ce polar, j’ai fait la rencontre du capitaine Mehrlicht avec son mauvais caractère, ses difficultés relationnelles et son physique atypique. C’est d’ailleurs son non-conformiste qui fait que l’on s’attache facilement à ce policier chevronné, un brin déconnecté de la modernité, fan de Question pour un champion (moi aussi, je préférais quand c’était Julien Lepers ;) ) et aux sonneries de téléphones qui tombent toujours à pic (merci Jean-Luc !). Ce policier étonnant est accompagné de ses fidèles coéquipiers Sophie Latour et Mickael Dossantos, aux caractères bien trempés et au passé commun explosif.
Comme le titre l’annonce, il y a de la brume, du brouillard sur la capitale française. Dans cette atmosphère humide, désagréable, des jeunes filles vont disparaître de manière inexpliquée. Encore plus étrange quand une énorme flaque de sang va être découverte au détour d’une allée dans le cimetière du Père Lachaise. Mention spéciale aux deux "guides" et leurs excellents dialogues très drôles.
Dans la brume écarlate n’est pas une simple enquête policière. Dans son roman, Nicolas Lebel développe plusieurs thématiques fort intéressantes, comme les conditions de vie des migrants, les violences conjugales (une fois de plus, on prend l’exemple d’une femme battue dans ce roman, mais n’oublions pas qu’il y a également des hommes battus...), la justice et l’immunité diplomatique. De plus, Nicolas Lebel y développe une part de l’histoire de la Roumanie (que je ne connaissais absolument pas) avec la chute du régime Ceaucescu en décembre 1989.
Si l’enquête suit son cours de manière linéaire, tout les à-côtés que l’on retrouve dans ces différentes thématiques apportent de la matière et renforce le suspens quant à l’origine de ces disparitions et leur raison.
A travers tous les sujets abordés, à aucun moment, l’auteur ne se pose en donneur de leçon. Au contraire, il relate simplement des faits, ne fait que des constations, sans jamais prendre partie.
Dans la brume écarlate est un polar captivant, enrichissant. A découvrir !
Encore Un Livre 16 juillet 2019
Dans la brume écarlate - Nicolas Lebel
Nicolas LEBEL entraîne son équipe sur les traces du Vampire de Paris, un Paris qui se pare d’une brume dense et compacte. Un brouillard qui règne en maître au fil des pages dont il m’a été difficile de m’extirper, une ambiance gothique rarement bien exploitée dans le polar français, j’en rêvais, LEBEL l’a fait.
A contrario de ce que j’avais déjà lu l’humour est plus léger, beaucoup moins appuyé, j’ai cru comprendre que Mehrlicht, personnage au caractère atypique un brin misogyne malgré lui, n’avait pas été épargné précédemment, ce qui explique peut-être son état d’esprit, même s’il sait faire preuve de belles salves très bien placées. Je redécouvre donc une équipe et je me rends compte qu’elle est entière et complète dans cette enquête, celle des disparues probablement noyées, s’ouvre sur une multitude de ramifications.
La voix est donnée aux hommes, voici ma préférée : celle de Taleb un migrant syrien qui recherche sa sœur Noura soudainement évaporée :
« Dans la tourmente de la guerre, sa petite sœur avait connu tous les heurts, tous les malheurs et toutes les horreurs que le monde destine aux femmes en fuite, contraintes à l’errance, éperdues, parce qu’elles sont les premières cibles et les premières victimes de la violence, de la guerre et de la folie.() Il avait couru, s’était caché, avait été frappé, mordu, s’était battu pour elle. »
Celles de Viktor à l’égard d’Ileana, les lettres d’Yvan à Mina, autant de voix que d’histoires envoûtantes et ténébreuses.
L’atmosphère vaporeuse et sinistre est maintenue tout du long, entre les tombeaux et les mausolées du Père-Lachaise, il y glisse de nombreuses références littéraires intrinsèques à l’histoire.
DANS LA BRUME ÉCARLATE ce polar gothique est une histoire profondément humaniste, ces valeurs où l’on prie encore pour qu’elles deviennent universelles. Un contexte historique en toile de fond qui m’avait déjà plu il y a quelques temps, j’en ai encore apprécié la teneur sans redite.
Vous l’aurez compris, j’ai adoré, aimé et littéralement succombé à ce dernier LEBEL parce qu’il ne m’a rien manqué, parce que le contexte sombre et cauchemardesque est servi par une superbe écriture comme j’aimerais en lire plus souvent ! J’ai corné des pages, lu et relu des passages, des mots, qui resteront dans un coin de ma tête, dans toute sa noirceur ce polar est de toute beauté !
universpolars 5 juillet 2019
Dans la brume écarlate - Nicolas Lebel
Quel plaisir de chasser à nouveau toute cette fumée de Gitane qui t’arrive en pleine face ! Ce n’est pas franchement agréable, c’est vrai, mais cela veut également dire que l’homme qui se trouve derrière ce brouillard de nicotine n’est autre que le capitaine Mehrlicht !
En parlant de brouillard, c’est lui qui nous tournera autour au fil des pages. Cette brume, qui nous donne parfois une sensation d’insécurité, sera l’un des personnages de ce polar. Une brouillasse qui nous permettra d’entre-apercevoir les personnes évoluer dans cette trame noire et cassante.
Mehrlicht entrera ici en scène dans le sens propre du terme. Toute la magie de l’auteur sera déployée et étalée dans ces pages ; oui, les apparitions de Mehrlicht sont théâtrales ! Humour, humeur, sarcasme et ironie demeureront toujours là, quelque part, au coin d’une page, au détour d’un paragraphe ou suspendu à une ligne.
Mais l’humour ne noircira pas toutes les pages de ce bouquin, loin de là. Nicolas Lebel traitera ici de thèmes assez navrants, voire affligeants, comme la violence conjugale, la maltraitance, les sévices ou humiliations faites aux femmes, mais aussi le trafic d’êtres humains ou la haine liée aux migrants. Eh oui ! La brume, dans ce roman, n’est pas présente que dans les arrondissements de Paris, mais aussi dans les esprits !
Entre la disparition de jeunes femmes adultes en plein Paris, le parcours calamiteux d’une fratrie venue d’Alep, des agissements plus que douteux perpétrés dans une cave, impliquant un homme et une femme - victime ? -, ou encore une mare de sang sans cadavre au milieu du cimetière du Père-Lachaise, Mehrlicht aura assez de prétextes pour tirer nerveusement sur ses tiges à cancer. Au fil des pages, de l’enquête, notre flic acariâtre aura peut-être même des raisons de bouffer son paquet de clopes en entier !
Le sang restera le cœur ou le corps de cette intrigue. Cette trame nous emportera dans la tombe, ou plutôt dans le milieu gothique, noir, excentrique et assez insolite. Mais dans la tombe, tout de même, car nous serons très présents au cimetière du Père-Lachaise, dans cette brume persistante, entourés de locataires pas trop bavards.
Un trafic peu commun, violent, aux raisons surprenantes viendra vous déranger toujours un peu plus dans votre confort et vous rapprochera inexorablement de la folie des hommes. Encore ...
Nicolas Lebel nous balade dans un Paris en apesanteur, en compagnie de ses flics du commissariat du XIIème arrondissement, avec une dextérité artistique qui m’impressionne toujours autant. Quel plaisir de lire ! Quel artisan de la prose ! Quel virtuose du verbe ! Un mélange de poésie, de réalité, de noirceur et de propos décalés qui donnent un style très accrocheur et enivrant. On en redemande !
Oui, cette fois j’en suis plus que convaincu, Lebel s’amuse avec agilité pour nous enfouir dans son univers gorgé d’humanité. L’être humain se situe vraiment au centre de ses préoccupations, pour le meilleur et pour le rire. Le pire aussi ...
Les scènes, les dialogues ou encore les situations sont très cocasses ! L’auteur nous plonge dans le noir avec une légèreté qui me surprendra à chaque fois. Cocasses, mais pas seulement ...
Le volet de l’histoire liée à ce frère et cette sœur venus de Syrie et livrés à eux-mêmes est d’une noirceur difficilement digérable. Encore une fois, lorsque la réalité dépasse largement la fiction, les émotions deviennent également une puissante réalité.
Mehrlicht reste fidèle à lui-même, c’est sûr, mais se dévoile encore davantage par ses monologues mythiques et profonds. Lorsqu’il démarre et extériorise une diatribe, une pensée ou simplement une humeur, franchement on l’écoute, même avec respect !
Ce petit capitaine, froid et désagréable, nous montre encore une fois sa face cachée, son côté sensible, une âme fatiguée qui ne supporte pas ou plus le mal et la violence qui dansent autour de lui, qui le narguent en tirant la langue. Mehrlicht aura ici un coup de retard et ne le supportera pas ! Ce n’est pas une histoire de fierté, pas du tout, mais cela engendrera davantage de souffrance, de cruauté et des victimes qui n’ont rien demandé !
L’auteur mettra un terme à cette intrigue en envoyant moult cartons rouges au visage des enquêteurs. La loi des hommes est parfois difficile à comprendre, surtout d’un point de vue moral. Mais Mehrlicht et ses hommes ont également pas mal de cartes à jouer, à distribuer, ce qu’ils ne vont pas se gêner de faire !
Le dénouement est donc un vrai combat pour la justice, la vraie, celle qui est juste ! Mais ce dénouement est aussi le début d’un nouveau combat ...
Bonne lecture.
universpolars 5 juillet 2019
Dans la brume écarlate - Nicolas Lebel
Quel plaisir de chasser à nouveau toute cette fumée de Gitane qui t’arrive en pleine face ! Ce n’est pas franchement agréable, c’est vrai, mais cela veut également dire que l’homme qui se trouve derrière ce brouillard de nicotine n’est autre que le capitaine Mehrlicht !
En parlant de brouillard, c’est lui qui nous tournera autour au fil des pages. Cette brume, qui nous donne parfois une sensation d’insécurité, sera l’un des personnages de ce polar. Une brouillasse qui nous permettra d’entre-apercevoir les personnes évoluer dans cette trame noire et cassante.
Mehrlicht entrera ici en scène dans le sens propre du terme. Toute la magie de l’auteur sera déployée et étalée dans ces pages ; oui, les apparitions de Mehrlicht sont théâtrales ! Humour, humeur, sarcasme et ironie demeureront toujours là, quelque part, au coin d’une page, au détour d’un paragraphe ou suspendu à une ligne.
Mais l’humour ne noircira pas toutes les pages de ce bouquin, loin de là. Nicolas Lebel traitera ici de thèmes assez navrants, voire affligeants, comme la violence conjugale, la maltraitance, les sévices ou humiliations faites aux femmes, mais aussi le trafic d’êtres humains ou la haine liée aux migrants. Eh oui ! La brume, dans ce roman, n’est pas présente que dans les arrondissements de Paris, mais aussi dans les esprits !
Entre la disparition de jeunes femmes adultes en plein Paris, le parcours calamiteux d’une fratrie venue d’Alep, des agissements plus que douteux perpétrés dans une cave, impliquant un homme et une femme - victime ? -, ou encore une mare de sang sans cadavre au milieu du cimetière du Père-Lachaise, Mehrlicht aura assez de prétextes pour tirer nerveusement sur ses tiges à cancer. Au fil des pages, de l’enquête, notre flic acariâtre aura peut-être même des raisons de bouffer son paquet de clopes en entier !
Le sang restera le cœur ou le corps de cette intrigue. Cette trame nous emportera dans la tombe, ou plutôt dans le milieu gothique, noir, excentrique et assez insolite. Mais dans la tombe, tout de même, car nous serons très présents au cimetière du Père-Lachaise, dans cette brume persistante, entourés de locataires pas trop bavards.
Un trafic peu commun, violent, aux raisons surprenantes viendra vous déranger toujours un peu plus dans votre confort et vous rapprochera inexorablement de la folie des hommes. Encore ...
Nicolas Lebel nous balade dans un Paris en apesanteur, en compagnie de ses flics du commissariat du XIIème arrondissement, avec une dextérité artistique qui m’impressionne toujours autant. Quel plaisir de lire ! Quel artisan de la prose ! Quel virtuose du verbe ! Un mélange de poésie, de réalité, de noirceur et de propos décalés qui donnent un style très accrocheur et enivrant. On en redemande !
Oui, cette fois j’en suis plus que convaincu, Lebel s’amuse avec agilité pour nous enfouir dans son univers gorgé d’humanité. L’être humain se situe vraiment au centre de ses préoccupations, pour le meilleur et pour le rire. Le pire aussi ...
Les scènes, les dialogues ou encore les situations sont très cocasses ! L’auteur nous plonge dans le noir avec une légèreté qui me surprendra à chaque fois. Cocasses, mais pas seulement ...
Le volet de l’histoire liée à ce frère et cette sœur venus de Syrie et livrés à eux-mêmes est d’une noirceur difficilement digérable. Encore une fois, lorsque la réalité dépasse largement la fiction, les émotions deviennent également une puissante réalité.
Mehrlicht reste fidèle à lui-même, c’est sûr, mais se dévoile encore davantage par ses monologues mythiques et profonds. Lorsqu’il démarre et extériorise une diatribe, une pensée ou simplement une humeur, franchement on l’écoute, même avec respect !
Ce petit capitaine, froid et désagréable, nous montre encore une fois sa face cachée, son côté sensible, une âme fatiguée qui ne supporte pas ou plus le mal et la violence qui dansent autour de lui, qui le narguent en tirant la langue. Mehrlicht aura ici un coup de retard et ne le supportera pas ! Ce n’est pas une histoire de fierté, pas du tout, mais cela engendrera davantage de souffrance, de cruauté et des victimes qui n’ont rien demandé !
L’auteur mettra un terme à cette intrigue en envoyant moult cartons rouges au visage des enquêteurs. La loi des hommes est parfois difficile à comprendre, surtout d’un point de vue moral. Mais Mehrlicht et ses hommes ont également pas mal de cartes à jouer, à distribuer, ce qu’ils ne vont pas se gêner de faire !
Le dénouement est donc un vrai combat pour la justice, la vraie, celle qui est juste ! Mais ce dénouement est aussi le début d’un nouveau combat ...
Bonne lecture.
Stef Eleane 12 mai 2019
Dans la brume écarlate - Nicolas Lebel
Après l’excellent De cauchemar et de feu , il faut bien vous avouer que j’attendais Nicolas LEBEL au tournant 😉 Moi qui aimerais tant le voir toucher d’un peu plus prêt le roman noir voir effleurer la blanche. J’ai une grande foi en ses capacités à nous étonner. Dans la brume écarlate n’est point de cela, mais il réussi malgré tout à descendre dans l’horreur et accessoirement en latitude.
De l’Irlande à la Roumanie.
Je ne me souviens pas que les précédents romans de l’auteur nous embarquaient autant dans le passé et l’histoire. Un changement depuis notre voyage irlandais ? Je me souviens des causes, des messages et des valeurs essentiellement. Elles restent d’ailleurs présentent dans ce nouveau roman. Je dois avouer que j’apprécie particulièrement depuis que les enquêtes de l’inspecteur Mehrlicht m’embarquent à travers le monde. Et plus particulièrement, lorsqu’elles me rappellent ou m’apprennent des événements.
Paris, l’éternel arrondissement et son équipe. L’inspecteur Mehrlicht et son équipe se retrouvent face à la disparition d’une jeune fille qui va les conduire à une immense trace de sang. Mais pas de corps.
Une équipe qui se délie.
[si vous n’avez pas lu le livre précédent, stoppez votre lecture et passez au chapitre
Mais on n’y voit rien ! ]
Dossantos est limite suicidaire, coincé entre son passé, son boulot, ses idéaux et son amour pour sa collègue. Mais ce qui le bouffe le plus est sa culpabilité. On peut dire qu’il morfle encore dans cette aventure ! Nicolas Lebel, il serait peut-être temps de pardonner ..
Delatour est au bord de l’implosion. Entre les remarques sexistes de Mehrlicht et son collègue qui a failli faire tuer son fiancé, elle ne trouve plus sa place dans ce trio. Pourtant, elle arrive toujours à poser son calme, à traduire son chef et apaiser l’ambiance tendue lors de cette enquête, mais à quel prix ?
Seul notre inspecteur est heureux puis qu’amoureux. Mais notre auteur ne compte pas le laisser vivre sa vie comme un long fleuve tranquille. Je ne comprends pas ce sadisme 😉
Mais on n’y voit rien !
Dans une ambiance sombre, on avance entre les rues parisiennes dignes des ruelles londoniennes de la fin XIXe. La brume est tombée sur la ville, est s’y est installée et ne compte pas s’en aller. Tout comme les migrants au grand drame des groupuscules extrémistes.
Non seulement on n’y voit pas à trois mètres, mais on ne voit pas comment l’auteur va retomber sur ses pattes pour permettre à son équipe d’enquêter, de mener à bien sa mission avec toutes les embûches sur leurs routes. Il joue avec nos nerfs, trouve notre point faible et arrive à nous harponner avec une si grande facilité que cela devient frustrant d’être si faible.
Bref, encore un très bon roman quoi ..
Tout ça pour conclure, sans trop vous en dire que c’est encore un très bon roman. Nous retrouvons l’humour des précédents. Je ne remercie d’ailleurs pas Nicolas Lebel qui a réussi à me mettre quelques chansons dans la tête. Certaines sont d’un ringard 😦 mais je me suis explosée de rire. Tout cela est savamment bien dosé entre les moments bien intenses comme d’habitude.
Maintenant, j’appréhende le prochain, car je sens que nos personnages vont encore être bien malmenés.
Yannick Provost 6 mai 2019
Dans la brume écarlate - Nicolas Lebel
Un caractère de daube, un argot bien à lui, une gitane coincée entre ses lèvres, une tronche de kermit jaune sur un imper défraichi, tu l’auras deviné, le capitaine Merhlicht est de retour dans un 5ème opus.
Nous sommes en avril après l’escapade irlandaise de Merhlicht. Une mare de sang au cimetière du Père Lachaise. Pas de cadavre. Une jeune femme nue et exsangue avec deux trous rouge retrouvée dans la Seine.
L’intrigue paraît jouer avec le mythe du vampire dans un Paris saturé par un épais brouillard - une pensée à Stocker et à Shelley - on y retrouve les fameuses sonneries de téléphone et bien entendu Questions pour un Champion. Merhlicht, dénué de charme sexy mais tellement attachant, traine sa crève tandis que des jeunes femmes disparaissent et personne ne croit aux vampires. Pourtant les codes gothiques des copains de Vlad s’inscrivent dans les rues nébuleuses de Paris. La Roumanie obscure durant et après Ceausescu, aussi. Mais l’essentiel est ailleurs.
Les personnages de Nicolas évoluent. Ces retrouvailles sont un vrai plaisir. Aucune lassitude car Nicolas les fait grandir. Ils sont toujours très bien travaillés. Comme tout à chacun, leurs vies sont en mouvement. Chaque protagoniste paye le prix de ses décisions, de son mode de vie trainé durant les tomes précédents.
Les réfugiés syriens de la Porte de la Chapelle, les extrémistes, sont bien sûrs présents, mais il s’agit avant tout d’amour. Ceux de Sophie Latour, ceux de Mickaël Dossantos, quoique, et ceux de Merhlicht bien entendu, mais pas que. Chaque homme porte l’amour pour une femme. Car il y a toujours une femme désirée. L’amour et ses conséquences sur la vie, la mort.
On déchire le brouillard au fil des pages, de ce polar vif où il n’y a pas une seconde d’ennui. On dévore l’enquête de l’équipe qui vient de toucher un nouveau patron. Les dialogues peuvent être drôles, mais l’écriture sait se faire subtil si besoin. On ne parlera pas de la fin. J’ai hâte de lire le 6ème tome. Même si je crains le pire. Bref, Dans la brume écarlate est un parfait polar qui démontre si besoin était que Nicolas Lebel fait désormais parti du cercle restreint des auteurs à suivre.
Yannick Provost 6 mai 2019
Dans la brume écarlate - Nicolas Lebel
Un caractère de daube, un argot bien à lui, une gitane coincée entre ses lèvres, une tronche de kermit jaune sur un imper défraichi, tu l’auras deviné, le capitaine Merhlicht est de retour dans un 5ème opus.
Nous sommes en avril après l’escapade irlandaise de Merhlicht. Une mare de sang au cimetière du Père Lachaise. Pas de cadavre. Une jeune femme nue et exsangue avec deux trous rouge retrouvée dans la Seine.
L’intrigue paraît jouer avec le mythe du vampire dans un Paris saturé par un épais brouillard - une pensée à Stocker et à Shelley - on y retrouve les fameuses sonneries de téléphone et bien entendu Questions pour un Champion. Merhlicht, dénué de charme sexy mais tellement attachant, traine sa crève tandis que des jeunes femmes disparaissent et personne ne croit aux vampires. Pourtant les codes gothiques des copains de Vlad s’inscrivent dans les rues nébuleuses de Paris. La Roumanie obscure durant et après Ceausescu, aussi. Mais l’essentiel est ailleurs.
Les personnages de Nicolas évoluent. Ces retrouvailles sont un vrai plaisir. Aucune lassitude car Nicolas les fait grandir. Ils sont toujours très bien travaillés. Comme tout à chacun, leurs vies sont en mouvement. Chaque protagoniste paye le prix de ses décisions, de son mode de vie trainé durant les tomes précédents.
Les réfugiés syriens de la Porte de la Chapelle, les extrémistes, sont bien sûrs présents, mais il s’agit avant tout d’amour. Ceux de Sophie Latour, ceux de Mickaël Dossantos, quoique, et ceux de Merhlicht bien entendu, mais pas que. Chaque homme porte l’amour pour une femme. Car il y a toujours une femme désirée. L’amour et ses conséquences sur la vie, la mort.
On déchire le brouillard au fil des pages, de ce polar vif où il n’y a pas une seconde d’ennui. On dévore l’enquête de l’équipe qui vient de toucher un nouveau patron. Les dialogues peuvent être drôles, mais l’écriture sait se faire subtil si besoin. On ne parlera pas de la fin. J’ai hâte de lire le 6ème tome. Même si je crains le pire. Bref, Dans la brume écarlate est un parfait polar qui démontre si besoin était que Nicolas Lebel fait désormais parti du cercle restreint des auteurs à suivre.
Sangpages 23 avril 2019
Dans la brume écarlate - Nicolas Lebel
Le grand retour, qu’on attend toujours impatiemment, de la fine équipe.
Dossantos toujours aussi actif à réciter les alinéas du Code pénal, Sophie Latour fidèle à elle même, et Mehrlicht. Est-il encore nécessaire de présenter Mehrlicht ? L’ultime, le fameux. THE personnage, un de ceux qui font légende, et qui m’a tellement souvent fait penser à Colombo.
Et quel retour !
Un brouillard, tu t’en doutes, omniprésent qui enveloppe la ville comme pour en atténuer l’horreur, pour flouter l’indicible, t’empêcher de voir…
De voir quoi me diras-tu ?
Viktor et Ilena, enfermée dans cette pièce qui semble médicalisée ?
Ou peut-être, Yvan qui sillonne l’Europe à la recherche d’un être maléfique tout en écrivant à sa femme Mina ?
Serait-ce Taleb qui a fui la Syrie avec sa sœur Noura, sans jamais n’avoir réussi à atteindre l’Angleterre ? Qui, bloqué en France cherche cette sœur disparue ?
Ou alors, ces litres de sang retrouvés dans le cimetière du Père-Lachaise ? Avec quelques belles anecdotes au passage. (Charlie Chaplin et entre autres le vol de son corps que je ne connais que trop bien puisqu’il avait été ré-enterré juste à côté de chez moi.)
Ou est-ce cette jeune femme retrouvée dans la Seine exsangue ?
Ou peut-être tout à la fois ? Y aurait-il un vampire dans la ville ?
Là, tu risques de dire "ouïe", voilà que Lebel part dans du fantastique…
Et "re-ouïe", tu me diras que tu as lu le 4ème de couverture et qu’il semble qu’il parle aussi d’amour…
Lebel est-il tombé sur la tête ? S’est-il forcé à changer de genre pour ne plus avoir à côtoyer Norek dans les salons de polar ?
Et bien non, rien de tout ça... (Enfin quoi que, pour ce qui de fréquenter les salons du polar mais ça, je te laisse lui poser directement la question)
Nicolas nous offre juste la perfection. Les opus précédents étaient déjà très bons mais celui-là, pour moi, est juste parfait. Plus abouti, plus mâture, plus émouvant, plus émotionnel, plus mieux bien quoi. 🙂 Perso me suis éclatée et je suis sûre qu’il en sera de même pour toi.
Dès les premières lignes, tu ressentiras quelque chose de très fort. Une ode puissante à la femme. Plus précisément ode au mal fait à la femme, que ce soit maltraitée, tuée, harcelée ou violée.
Un cri de grenouille pour le dénoncer. (Comprendra qui pourra 😜)
Derrière une intrigue complexe et excellemment bien gérée. Nicolas te parle d’humanité sous de multiples formes. Il te cause de détresse et de misère. Il t’explique l’amour et la souffrance avec beaucoup d’émotions. Le ton, le sarcasme, l’ironie et les anecdotes sont jubilatoires. Tu oscilleras entre fous rires et frissons mais ça c’est la marque de fabrique de Nicolas. La petite larme qui s’accroche au coin de ton œil, c’est, pour moi, plus inhabituel.
Le lien entre les différents personnages se fait petit à petit. Distillé goutte à goutte comme chaque goutte de sang des victimes. Le brouillard se dispersera peu à peu et tu entrapercevras la vérité. Tes yeux devront alors s’habituer à la lumière apportée par le capitaine du même nom 😁 et t’es même pas prêt(e) à imaginer l’horreur que tu découvriras !
C’est excellent de bout en bout d’autant plus qu’en dehors de la trame, Lebel manie les mots comme on manie un pinceau, avec grand art et beaucoup de couleurs.
Dans la brume écarlate se terre une folie...une folie rouge sang...
Chapeau Nicolas 😍
Et toi ? Qu’est-ce que tu fais encore là ? File chez ton libraire et plus vite que ça !