- Auteur : Michel Bussi
- Editeur : Presses de la Cité
On s’est encore fait avoir !
Trois vies par semaine
Michel Bussi
Les Presses de la Cité / mars 2023 / 456 pages / 22,90 € (CD audio ou papier) / 15,99 € (numérique) / 23,99 € (mp3)
Le corps de Renaud Duval est retrouvé au pied d’une monumentale statue, dans les Ardennes. Un suicide ? Il y a quelque chose qui cloche, concernant la victime, tant son identité que sa mort. La capitaine de gendarmerie Katel Marelle, qui dirige l’enquête, se charge de prévenir la veuve, Agnès Duval – qui préfère qu’on l’appelle Nanesse. Pendant ce temps, Vicky et sa fille Lola, d’une part, Éléa, d’autre part, s’inquiètent de ne pas avoir de nouvelles de Hans et/ou de Pierre. Mais qui sont-ils réellement ? Un seul homme peut-il aimer trois femmes, vivre trois vies ? Et quelle est la signification de ces marionnettes que l’on retrouve un peu partout, du salon de Nanesse à la chambre de Lola ? Trois vies par semaine, le dernier ouvrage de Michel Bussi, démarre sur des chapeaux de roue.
Le récit se focalise tour à tour sur les quatre femmes ou sur l’enfant, en de brefs chapitres rythmés. Et comme à chaque fois, ou presque, qu’on se plonge dans un roman de Michel Bussi, on n’arrive pas à décrocher de cette histoire qui fait voyager des Ardennes au Cantal en passant par Paris, et dans la Tchécoslovaquie d’avant la chute du mur. Cette quête d’un homme parle avant tout de celles qui la mènent, et les portraits de ces femmes sont très justes, jusque dans l’épilogue. Pour autant, n’allez pas croire que je vais spoiler la fin ou vous dévoiler le twist, ce truc made by Bussi, un retournement de situation, ou plutôt de point de vue, qui éclaire tout ce qu’on vient de lire d’un jour totalement différent.
Pour ma part, je me suis fait avoir en beauté. Pourtant, il m’avait semblé reconnaître des habitudes d’écriture, ou plutôt de mise en scène, mais si ressemblance avec un autre roman il y a, c’est pour mieux nous égarer. J’ai cherché en lisant, je me suis creusé les méninges, et puis j’ai eu peur pour ces personnages auxquels je m’étais attachée, alors j’ai cessé de vouloir comprendre pour me laisser aller au bonheur de lecture et finir bouche bée lorsque j’ai enfin saisi.
Trois vies par semaine est sans conteste l’un des meilleurs romans de Michel Bussi, l’un des plus réussis, question intrigue et twist, et l’un des plus émouvants. À cause de l’histoire, bien sûr, de ce qui arrive aux protagonistes (il faut parfois s’interrompre pour digérer) et parce qu’il y a un enfant, mais aussi l’un des mieux écrits, l’un de ceux dont on se surprend de temps en temps à répéter à mi-voix une phrase ou deux pour le plaisir. D’ailleurs, la poésie n’est-elle pas l’un de ses thèmes ?
Lucie Chenu