- Réalisateur : Sam Hobkinson
- Distributeur : Netflix
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Américaine
- Plateforme : Netflix
- Date de sortie : 9 février 2024
- Durée : 1h30min
Inscrivez-vous ou connectez-vous pour pouvoir participer au Club !
l'a vu/lu
Veut la voir/lire
Résumé :
Alors que Dave a connu une rupture après plusieurs années de vie de couple, il explore, comme beaucoup de gens, les sites de rencontres en ligne pour tenter de vivre une nouvelle aventure. Il fait notamment la connaissance de Liz et Cari, deux mères célibataires au tempérament solaire qui lui permettent, chacune à sa façon, de reprendre goût à la vie. Grâce à ces rencontres, ce père dévoué, qui ne compte pas ses heures de travail, aurait pu vivre une relation sans lendemain, mais il s’est retrouvé au cœur d’un triangle amoureux pervers qui a menacé sa vie et celle de ses proches. Ce long métrage documentaire croise des entretiens avec toutes les parties prenantes, dont les policiers qui ont résolu l’affaire, et des reconstitutions réalistes plongeant le spectateur au cœur du cauchemar qu’a traversé Dave pendant quatre ans - quatre années de tensions et de paranoïa.
L’histoire fera certainement réfléchir celles et ceux qui vont sur les sites ou les applications de rencontres, même s’il ne faut pas déduire d’une affaire hors normes, tragique, une loi générale sur ces outils modernes de communication ainsi que sur les gens qui s’en servent. Le caractère effrayant du fait divers se situe toujours à l’intersection d’une possibilité et d’une rareté. Sur cette ligne de crête s’agencent des faits qui, ici, ont la matérialité d’un scénario de thriller horrifique, dont l’engrenage broie les victimes et offre son lot de twists absolument sidérants.
Tout part d’une situation ô combien banale, celle d’un homme qui, après s’être séparé de son épouse, s’offre une parenthèse d’aventures sans lendemain. Dave s’inscrit sur un site de rencontres très populaire aux Etats-Unis, sans songer un seul instant qu’il ouvre une boîte de Pandore en discutant avec une femme, puis en la rencontrant IRL, comme on dit. Elle s’appelle Liz, n’a pas sa langue dans sa poche, cherche simplement à passer du bon temps. Elle est tombée sur la bonne personne et l’on n’entrevoit pas ce qui pourrait entraver cette relation épicurienne.
Comment un être humain peut-il en arriver à commettre l’irréparable ? De quel carburant se nourrit sa déraison jusqu’au meurtre ?
Sauf que Dave compte encore tester son pouvoir de séduction sur d’autres femmes. Cari, une autre habituée du même site de rencontres, entre alors dans sa vie. Le triangle amoureux bien connu va devenir un cercle infernal, où la violence du refoulé s’incarne dans des situations graduellement terrifiantes. Le réel, dans toute son horreur, peut nourrir de potentiels scénarios de films et le cinéma ne s’est pas privé pour puiser dans cette matière brute. Sauf qu’ici, la combinaison des effets de mise en scène façon thriller semble faire doublon avec le contenu d’une histoire absolument sordide, dont chaque étape est un pas d’escalier vers l’abîme. Du harcèlement par texto à la disparition d’une protagoniste, jusqu’au procès libérateur, Lover, Stalker, Killer documente une folie, qui aurait mérité une véritable archéologie : comment un être humain peut-il en arriver à commettre l’irréparable ? De quel carburant se nourrit sa déraison jusqu’au meurtre ? Si l’on s’en tient à ces questions, on pourra esquisser un autre documentaire, moins spectaculaire que celui-là, plus confiant dans le récit qu’il propose. En un mot : sobre.