Les meilleurs livres de serial killers, jour 15
- Auteur : Donald E. Westlake
- Editeur : Rivages noir
Au 15ème jour de notre dossier sur les serial killers, découvrez une autre vision du genre !
Fans de tueurs en série psychopathes ? Envie de devenir un expert des romans de serial killers ? BePolar vous propose un palmarès des meilleures fictions sur le sujet !
1997. Les romans de serial killers sont désormais bien connus du grand public, et il semble que peu de territoires restent à explorer sur cette thématique… C’est pourtant bien mal connaître la capacité des auteurs à renouveler sans cesse leurs écrits ! À commencer par la vision originale du tueur en série proposée alors par Donald Westlake avec Le Couperet.
L’histoire :
États-Unis, années 1990. Burke Devore, 49 ans, est cadre respecté dans la papeterie depuis 25 ans et heureux en famille. Suite à la fusion de son entreprise avec une concurrente, Burke est licencié. Après deux ans d’un chômage qui est en train de déliter sa vie, il se décide à suivre une voie plus radicale pour retrouver un travail : éliminer tous les concurrents qui pourraient avoir un meilleur CV que lui sur le marché…
Pourquoi ce livre est important :
Ce livre n’est pas exempt de défauts (psychologie des personnages, impuissance étrange de la police), mais ce n’est pas son propos principal, car il révolutionne le rapport au serial killer ! La 1ère phrase du livre, « En fait, je n’ai encore jamais tué personne » est une entrée en matière brillante qui nous met en empathie immédiate avec ce que l’on devrait considérer comme un monstre.
Westlake retourne complètement le rapport au serial killer, qui de personnage en transgression face à la logique du monde devient un être logique qui transgresse un monde illogique, un pacifiste qui riposte à la guerre économique qui lui a été déclarée. Ce roman social est amoral mais cohérent -Burke lutte contre la concurrence à la manière d’une entreprise - et l’humour noir permanent (on ne s’improvise pas serial killer…), tournée à l’encontre du tueur en série, est une vraie trouvaille.
Ce qu’il faut retenir (pour briller en société) :
Auteur prolifique, Donald Westlake a très souvent été adapté au cinéma (déjà 29 fois en 2018 !), notamment par de nombreux réalisateurs français, à commencer par l’adaptation du Couperet par Costa-Gavras en 2005, mais aussi une adaptation sauvage par Jean-Luc Godard en 1967 !
Donald Westlake est un auteur un peu oublié dans nos contrées, mais de toute première importance : il a notamment remporté plusieurs prix Edgar-Allan-Poe dont celui du meilleur roman en 1968 pour Divine Providence et s’est vu décerner en 1993 le titre de Grand Maître par l’association des auteurs de polars américains (Mystery Writers of America).
Westlake profite de ce roman pour dénoncer le nouveau langage employé dans les entreprises pour dissimuler leurs actions négatives : "technologie transitoire", "adaptation", "recyclage", "formation"… A vous d’enrichir la liste !