- Auteurs : Didier Daeninckx, Jean-Philippe Arrou-Vignod, Jean-Hugues Oppel, Béatrice Nicodème, Anthony Horowitz
On poursuit notre sélection de polar pour les enfants... De quoi leur donner goût à la lecture...
11. Série Les Frères Diamant d’Anthony Horowitz (1986). Voir aussi L’Ile du crâne (1988) ou la série Alex Rider (2000).
Le polar jeunesse poursuit sa mue, dans le monde anglo-saxon, avec Anthony Horowitz, un véritable touche-à-tout. Si les lecteurs adultes le connaissent pour sa poursuite des séries des Sherlock Holmes ou des James Bond (sur demande des ayants-droits), le britannique s’est avant tout fait connaître pour ses œuvres « jeunesse ». En premier lieu desquelles la série des Frères Diamant (Diamond Brothers en VO), saga de six enquêtes pleines d’humour et de de clins d’œil aux œuvres des « grands » (le premier opus s’appelle Le Faucon malté, joli hommage à l’œuvre de Dashiell Hammett), une belle introduction au genre pour des collégiens. Autre série et plus immersif pour le jeune lecteur (le héros est renvoyé du collège et inscrit dans une étrange école), L’Ile du crâne lui a valu une reconnaissance internationale. Mais cela n’a fait que préfigurer l’immense succès à partir de 200 de la série Alex Rider, composée de 11 romans et écoulée à plus de 14 millions d’exemplaires dans le monde. On y suit les pérégrinations d’un jeune orphelin enrôlé contre son gré par le MI6, les prestigieux services de renseignement britanniques. Rythmé et hautement addictif.
12. Le Chat de Tigali de Didier Daeninckx (1988).
Didier Daeninckx est l’un des écrivains les plus représentatifs de la vague du roman noir engagé dans la sphère francophone. Il signe en 1988 chez l’éditeur précurseur Syros un polar qui transpose ses combats en littérature jeunesse : c’est Le Chat de Tigali, l’histoire d’un chat kabyle, amené en France par ses maîtres et menacé par lettre anonyme pour son comportement « pas comme il faut ». Un texte court mais bien mené pour dénoncer les méfaits de l’intolérance voire du racisme.
13. Série Enquête au collège de Jean-Philippe Arrou-Vignod (1989).
Attention, star du polar en vue ! Jean-Philippe Arrou-Vignod fait assez largement l’unanimité, tant chez les lecteurs que chez les prescripteurs. Et à notre humble avis, ce n’est que justice : imaginez le sens de l’aventure du Club des Cinq mis au goût du jour, une langue riche mais non rebutante et des personnages bien campés, dont le fameux enquêteur (interne dans un collège) Pierre Paul de Culbert alias « PP Culvert ». Quand l’un de ses amis est accusé d’avoir agressé un professeur assistant et que le conseil de discipline n’est pas loin, le détective amateur va mener l’enquête. Une série de huit romans, valeurs sûres du genre, qui ne souffre désormais que de son âge, les situations de 1989 pouvant paraître un peu « lointaine » pour des lecteurs contemporains.
14. Série des Nils Hazard de Marie-Aude Murail (1991).
Autre très grande star du polar jeune adulte francophone, Marie-Aude Murail se caractérise par une œuvre ambitieuse et marquée par la volonté de transmettre certaines valeurs comme l’empathie et la tolérance. La série des Nils Hazard a également pour intérêt de ne pas présenter les aventures d’un personnage de l’âge de ses lecteurs, à rebours des usages, mais celles d’un professeur d’étruscologie (!) de 34 ans, qui exerce à la prestigieuse faculté de la Sorbonne. Le duo Nils Hazard/Catherine Roque (une de ses étudiantes qui ne cesse de l’interroger) va, sept romans durant, se charger de résoudre des énigmes policières en partant d’événements en apparence insignifiants…
15. Série Wiggins de Béatrice Nicodème (1992).
Béatrice Nicodème est elle aussi une touche-à-tout du polar. Tantôt documentaliste, tantôt maquettiste de presse, elle s’est notamment distinguée dans la réalisation d’un Dictionnaire du roman policier… destiné aux jeunes lecteurs ! C’est dire si elle connaissait son sujet quand elle a commencé à écrire la série des aventures du jeune Wiggins, un gamin des rues, vendeur de journaux, aperçu dans certains récit de Sherlock Holmes, à qui il vient en aide. Dans la première des neuf aventures que compte la série, Wiggins et le Perroquet muet, on se retrouve plongé dans le Londres de Sherlock Holmes (au tournant des XIX et XXème siècles) sur les traces du meurtrier d’une danseuse de cabaret. Un bel exercice littéraire de réappropriation bien mené et plaisant à lire.
16. Ippon de Jean-Hugues Oppel (1993).
Toujours hébergé chez Syros, ce roman du baroudeur du polar qu’est Jean-Hugues Oppel est un classique du genre. Il est une excellente introduction au thriller, cette nuance (ou genre) du polar qui joue sur la tension nerveuse provoquée par l’action. Le jeune Sébastien, 13 ans, pensait passer une soirée tranquille, alors que ses parents sont de sortie et qu’il est « gardé » par une étudiante censée le faire travailler mais qui le laisse tranquillement regarder un match de football. C’était sans compter l’intrusion d’un dangereux tueur dans la maison, obligeant notre héros à user de son courage et de son intelligence pour échapper à son terrifiant rasoir. Tension garantie.