Chaleureuse et généreuse pour les uns, vénale et calculatrice pour les autres. Qui est véritablement Manuela Gonzalez ? Il y a deux ans, lors de son procès en appel, la justice française a tranché : la "veuve noire de l’Isère" a été condamnée à trente ans de réclusion criminelle.
À la barre du tribunal, en 2014, Manuela Gonzalez se présente timidement comme une femme "banale, comme tout le monde". Pourtant, les faits qui lui sont reprochés sont loin d’être communs... Cinq de ses maris et amants sont morts dans des circonstances violentes ou ont failli trépasser.
La femme-énigme
Issue d’une famille nombreuse espagnole, Manuela Gonzalez connait une vie sentimentale mouvementée et se marie à l’âge de 17 ans avec Daniel Cano, chaudronnier de profession. Le 31 octobre 2008, ce dernier est retrouvé sur la banquette arrière de son véhicule incendié, non loin de leur maison de Villard-Bonnot, en Isère. Trois somnifères différents sont retrouvés dans le sang de la victime, à l’issue des analyses toxicologiques. L’enquête conclut à un incendie volontaire.
Pourtant, les enquêteurs se questionnent au fur et à mesure qu’ils décortiquent la vie et les relations de Manuela Gonzalez. Avant Daniel Cano, quatre autres de ses conjoints ont subi des intoxications pour le moins suspectes : deux d’entre eux ont été hospitalisés dans un état grave, deux autres sont morts. Des faits, soit prescrits, soit déjà jugés, que la principale intéressée conteste farouchement.
Le mobile de l’argent ?
"Lors du procès", relate le journal 20 minutes dans son édition du 17 avril 2014, "le président de la cour a longuement questionné l’accusée sur ses revenus et surtout ses pertes, mobile supposé du crime. Manuela Gonzalez a ainsi dû s’expliquer sur les 90 000 euros perdus aux jeux d’argent, un engrenage, selon elle". Même analyse pour les avocats des parties civiles : Daniel Cano mort, ce sont, pour Manuela Gonzalez, les 165 000 € de l’assurance du crédit hypothéqué, l’héritage de la maison et un contrat de prévoyance. Pour quelques centaines de milliers d’euros, la veuve noire purge désormais sa peine derrière les barreaux...
S.A.
Sources : 20minutes.fr ; parismatch.com ; ledauphine.com
genli 3 octobre 2021
Le Crime au féminin #7 Manuela Gonzalez, la veuve noire
A noter un roman policier inspiré du cas Manuela Gomez, transposé dans un autre département, avec le doute sur la culpabilité de l’inculpée comme fil conducteur du récit : "Une coupable idéale ?" de Geneviève Heller aux Presses Littéraires.